TICKS (1993) : quand les tiques passent à l’attaque
Film d’horreur culte pour certains, nanar pour d’autres, Ticks fait partie de ces productions vidéo des années 90 qui n’avaient rien pour marquer l’histoire… sauf qu’elles l’ont fait, justement, en restant coincées dans la mémoire des amateurs de VHS et de bestioles rampantes.
Dans le grand bestiaire du cinéma d’horreur, on a tout vu : les requins, les crocodiles, les araignées, les serpents… Mais qui aurait misé sur des tiques ? Ces parasites font l’objet d’un film d’horreur où, évidemment, elles deviennent énormes !
L’histoire de Ticks
Un groupe d’ados « à problèmes » part en thérapie nature dans une forêt. L’idée de base : leur apprendre à se reconnecter avec la vie simple, loin des tentations de la ville. Problème : un fermier local a eu la brillante idée d’utiliser des produits dopés pour cultiver de la marijuana clandestine. Sa tuyauterie étant vieillissante, il y a des fuites. Le produit coule alors sur un nid de tiques… Elles deviennent des monstres mutants de la taille d’un poing. Résultat : les jeunes se retrouvent coincés dans une cabane, attaqués par une nuée de parasites suceurs de sang qui grossissent à vue d’œil.
L’équipe derrière Ticks
Le casting sent bon les acteurs pas chers. On retrouve un jeune Seth Green (futur Buffy et Robot Chicken), Alfonso Ribeiro (possiblement le seul connu du groupe à cette époque puisqu’il était Carlton du Prince de Bel-Air), et Rosalind Allen (SeaQuest, mais plus personne ne se souvient ni d’elle, ni de la série).
Tony Randel est le réalisateur du film. Il n’est pas un inconnu du circuit de l’horreur puisqu’il avait signé Hellraiser II (1988), suite directe du chef-d’œuvre de Clive Barker. Il a également fait Hellraiser 2, Amytiville 1993 et Children of the Night. Randel est un artisan de la vidéo horrifique qui finira sur… des téléfilms de Noël, comme beaucoup.
Alors, que vaut Ticks aujourd’hui ?
Sur le plan des créatures, c’est une réussite : les effets spéciaux pratiques sont solides, avec des tiques gluantes, des gros plans répugnants et une scène de mutation finale qui tient encore bien la route pour les amateurs de gore. Il y a un chien, évidemment, parce que dans les films d’horreur avec bestioles, un chien doit forcément servir d’alarme vivante ou de victime sacrificielle. Et qui dit tique, dit chien.
Côté originalité, on ne peut pas nier que choisir les tiques comme ennemis est assez unique : là où beaucoup auraient joué les araignées ou les rats, Randel ose la petite bête suceuse de sang, et il ne s’en cache pas. Les nombreux plans sur ces bêtes qui cavalent en font des ennemis redoutables et redoutés.
Là où ça coince, c’est sur les personnages. On ne s’attache pas vraiment à eux : trop stéréotypés, trop creux. On ne s’attendait pas à mieux, ni à pire. Le rebelle, la jolie, la timide, le faux héros, on a la panoplie complète. Alfonso Ribeiro est un jeune banlieusard qui sort clairement du rôle du coincé Carlton. Cela faisait plaisir à l’époque, mais cela fait un peu rire maintenant. On ne l’a vu nulle part ailleurs…
Ticks n’est pas un grand film. Mais dans le rayon « série B des 90s », il a su trouver une place grâce à son concept improbable et ses effets gores qui tiennent encore la route. On peut déceler un manque soit de budget, soit de temps, dans le montage. Plus on avance dans le film, moins il est qualitatif. Il y a des gros plans inutiles sur des choses qui tombent qui annihilent tout suspens. Même la mutation finale n’est pas mise en valeur. On salue tout de même le talent de Randel pour montrer les tiques sans qu’on y voit les artifices de mouvements (fils, animatroniques, images par images ?). Ticks reste un petit film d’horreur un peu oublié, qui n’a même pas eu de suite. Sacrilège.



