The Magicians : magie, magie, et leurs idées ont du génie
SyFy proposait en début d’année un adaptation du livre The Magicians, écrit par Lev Grossman. On ne s’attendait pas a ce qu’un Harry Potter adulte pouvait accoucher d’une série très maîtrisée.
Quentin Coldwater et Julia s’inscrivent pour une école de magie a Brakebills. Alors que lui réussit, elle échoue. Ils vont chacun découvrir le monde de la magie.
Julia sera vite reprise en mains par la magie « noire » alors que Quentin découvrira que son école et le monde magique sont en proie à un dangereux et étrange monstre.
Difficile de proposer une série quand elle est déjà cataloguée en lui collant un modelé très connu, Harry Potter. Le premier épisode proposait un rythme lancinant et des personnages peu engageants. Mais les 5 dernières minutes ont démontré une grande maitrise de son univers déjà fort bien marqué. Les personnages, alors peu impressionnants, gagnaient simplement une nouvelle aura. Des gens lambdas se retrouvent propulsés dans un univers atypique. La force de The Magicians prend forme.
Sera Gamble et John McNamara, les deux showrunners ont des bagages différents. Sera Gamble a commencé rapidement à la production de Supernatural devenant même la showrunneuse durant deux saisons. John McNamara a un bagage plus conséquent. Travaillant sur Lois et Clark, Profit ou encore Le Fugitif, McNamara a fait ses preuves et s’est retrouvé récemment sur Aquarius. A eux deux, ils poussent The Magicians dans une créativité qui semble sans limite.
La saison 1 est loin d ‘être parfaite mais elle a ce pouvoir étrange et fascinant qui nous fait revenir à chaque épisode. Les personnages restent toujours un cran en dessous des intrigues niveau intérêt ce qui confère à cette saison 1 une identité difficile à définir. La vraie construction se situe dans le background plutôt que l’action. Le hors-champ semble plus important que ce qu’on voit devant nous. Cette boite de pandore créative semble influencer beaucoup les scénaristes. Aucun épisode ne ressemble à l’autre, il y a souvent cette sensation de l’idée de la semaine. L’épisode 2 perturbait par son choix artistique de proposer un huis clos avec des personnages encore peu consistants. Et les épisodes suivants ne sont que des exercices de style ou narratif qui poussent à revenir chaque fois. On n’oublie pas non plus les touches d’humour bien salvatrices qui font une série très attachante.
Aussi perdus que les personnages, le spectateur construit ses références, répond à ses propres questions et doute aussi vite qu’il exulte. Après 13 épisodes, on ne sait plus si The Magicians ne raconte pas tout simplement des rêves d’enfant avec Quentin, véritable enfant facilement émerveillé par le sexe, la magie et son livre d’enfance, Fillory.