The Booth at the End – saison 1
Série produite pour CityTV au Canada et Hulu aux USA, c’est sur Dailymotion que The Booth at the End arrive en France il y a deux ans. Projet minimaliste, à petit budget mais au concept fort, The Booth at the End intrigue dès ses premières minutes.
Imaginez un drive-in à Los Angeles avec un homme assis à une table, tous les jours, et qui peut exaucer tous vos souhaits en échange d’une mission un peu inhabituelle. Vous voulez être beau, riche ? Guérir votre mari, protéger votre enfant ? Il peut le faire. Vous pensez à Faust ? Au pacte avec le Diable ? On ne sait pas ! On ne saura même jamais durant cette courte saison 1 (5 épisodes de 20 minutes). Derrière le regard impassible et les gestes économes de Xander Berkeley (24) se cache un Homme dont on ne sait rien. Avec son stylo et son cahier, il note tout ce que les « clients » lui racontent et cherche entre les pages quelle mission pourraient-ils accomplir pour exaucer leur souhait.
Série tout à fait gratuite et sous-titrées, The Booth at the End est encore disponible sur Dailymotion !
[pullquote_left] »I’m not a monster. I feed Monsters »[/pullquote_left] A travers une dizaine de personnages tous différents, The Booth at the End parle des scrupules, des désirs humains mais aussi de la force qu’exerce le pouvoir de changer les choses pour son bien ou celui d’autrui. Que vous vouliez être plus belle ou que vous vouliez revoir votre père, l’Homme peut le faire ou du moins vous donnez le moyen de le faire. Oui, car c’est à vous d’accomplir et de réussir une mission que l’Homme vous donnera. Braquer une banque, tuer un enfant, tomber enceinte (alors que vous êtes une nonne ?), tout problème a sa solution.
Econome sur tous les points, The Booth at the End ne parvient jamais à ennuyer grâce à un rythme plutôt bien tenu. Si sur Dailymotion, la série se tient en morceaux de cinq minutes, en format « normal », la série est quand même sacrément bien fichue. On ne s’embarasse pas avec de longues scènes, les clients arrivent, exposent leurs faits, le niveau d’accomplissement de leur mission puis on passe à un autre. On peut redouter une série lassante dès le début où les personnages entrent et s’installent à la table de l’Homme à longueur de temps durant le premier épisode mais passé cette introduction, chaque client sera traitée par ce procédé narratif d’économie de paroles, de dialogues, de scènes. Tout va finalement très vite et l’intrigue (si on peut l’appeler comme ça) avance très rapidement.
On se rend compte que les missions sont liées, que plus on avance, plus on entre dans l’esprit de ses clients et plus on en conclue que les liens sont forts entre les individus et qu’il suffit simplement qu’un homme fasse un geste pour qu’il se répercute sur un autre. La série parait pauvre esthétiquement mais a un propos tellement riche qu’elle devient audacieuse. Concernant l’Homme, on ne sait rien si ce n’est qu’il n’a pas de nom, qu’il ne fait que proposer des missions. Joué par un Xander Berkeley avec deux expressions mais rappelant le jeu controlé de William Petersen en Grissom (CSI Les Experts), on sent quelque fois que l’acteur se demande ce qu’il fait là, s’ennuie, pas du tout, il est habité par son personnage. Sa relation un peu différente avec Doris la serveuse du drive-in donne un cachet encore plus intrigant à la série et au personnage. Peut-il avoir des failles ? Que fait-il hors de ce drive-in ? The Booth at the End ne donne jamais la réponse. Peut-on réussir à faire aussi intéressant et à rejouer le même schéma sans lasser ? Réponse en saison 2 diffusée l’année dernière.