The Age of Adaline – J’ai deux amours
Sorti sur des plateformes de VOD et disponible en e-cinéma depuis le 22 mai, The Age of Adaline marque le retour de Blake Lively dans un long-métrage, retirée du business depuis Savages.
Quand on parle de romance sur fond de jeunesse éternelle ou de voyage dans le temps, on pense forcément à
The Time Traveler’s Wife, ou encore dans une moindre mesure au Portrait de Dorian Gray. La jeunesse éternelle, une malédiction ? Certainement, quand les sentiments entrent en jeu. Une malédiction que seul le véritable AMOUR pourrait briser, à tous les coups…
Dans The Age of Adaline, ce soupçon de magie de la jeunesse éternelle de l’héroïne s’explique par un tour de passe-passe qui comprend une noyade, un choc électrique, et des mots scientifiques. Bref, Adaline cache un secret, elle ne vieillit plus. Pour autant, son corps ne dispose pas de super pouvoirs, attention. Mais pour éviter que le gouvernement l’enferme comme un rat de laboratoire, elle a pris la décision de changer d’identité tous les 10 ans. Jusqu’au jour où elle succombe au charme d’Ellis Jones (Michiel Huisman qui en a envoûté plus d’une), et malgré ses doutes, sa fille la convainc de lui laisser une chance. L’action se fait tout de même bien attendre, la première partie où Ellis et Jennifer, comme elle prétend s’appeler, apprennent à se connaître et tombent amoureux s’étire sur plus de la moitié du film. La deuxième partie démarre avec le petit twist, quand Adaline aka Jennifer, réalise lorsqu’elle rencontre les parents de son amant, que le père (Harrison Ford qui a pris un énorme coup de vieux, je n’ose imaginer Star Wars VII) n’est autre qu’un ancien amour passé…
Blake Lively revient au cinéma après sa pause post-maternité de quelques années, et peut se targuer de coller parfaitement au rôle éponyme. Sous les traits d’Adaline, l’actrice dégage une élégance intemporelle et réussit à adresser tous ses sentiments par l’expressivité de son visage. Même en 2014, il émane d’elle une classe classique qui rendrait jalouse plus d’une. Et durant les 112 minutes de romance, ses cheveux ne bougent pas, ils restent brillants et parfaits, c’est assez bluffant. En tout cas, l’éducation de Serena Van der Woodsen la sert bien, et avec l’âge, ses goûts vestimentaires se sont améliorés aussi. Face à elle, Michiel Huisman doit encore fournir des efforts, car entre eux, le courant ne passe pas très bien et la crédibilité de l’émotion laisse à désirer. Sa nonchalance et son impertinence correspondent mieux à Nashville ou à Game of Thrones, mais le discréditent dans un rôle de mari parfait. Certains pourraient arguer que justement, il garde ses distances avec les clichés des mâles de drames romantiques, mais personnellement, je n’accroche pas. Bon, le couple n’est pas déplaisant à regarder, il faut l’avouer…
En revanche, on gratte un peu plus que la surface avec la relation qu’entretiennent Adaline et sa fille (Ellen Burstyn), qui à cause de l’âge, s’inverse. La fille donne des conseils à sa mère qui, malgré son expérience, ne s’assagit pas pour autant. L’Adaline de Lively ressemble quelque part à Henry Morgan de Forever, dans sa manière d’aborder les choses avec le recul des années, très réservée et digne, mais tout en pensant que leur seul mode de vie possible réside dans la solitude.
L’atmosphère globale réchauffe le cœur avec une pointe de nostalgie qui se glisse partout, néanmoins, l’appel aux bons sentiments n’arrive pas à convaincre complètement tellement ils dégoulinent. La photographie reste toutefois superbe, avec un grain bienvenu quand le passé resurgit. Puis l’histoire d’amour semble honnête et sincère, elle rappelle Celeste & Jesse Forever dans sa simplicité, l’une des autres œuvres du réalisateur, Lee Toland Krieger. Pointons du doigt l’inutilité du narrateur, qui déballe des propos sans intérêt totalement dispensables. Au final, voici un film qui adoucit la violence des sorties actuelles, ça ne fait pas de mal de respirer un bon coup.
(P.S. : C’est un peu un mélange de toutes les histoires d’amour à la Nicholas Sparks, avec l’idée de destinée, de regrets, de nouvelle chance…)