States Of Grace : la juste Brie
Brie Larson fait son trou à Hollywood. Sa frimousse et son talent ont été remarqués dans des petits rôles dans Don Jon ou Spectacular Now ou pour les sériephiles dans United States Of Tara ou Community. Avec State Of Grace, Brie Larson trouve un rôle parfait. Cette comédie dramatique ou ce drame comique est d’une justesse exemplaire.
Sundance, 2009, Destin Daniel Cretton gagne un prix pour son court-métrage Short Term 12. 4 ans après, il réalise un long métrage tiré de ce court qu’il retitre State Of Grace qui écume les festivals.
Grace est une éducatrice spécialisée dans un foyer pour ados à problèmes. Son collègue et petit copain, Mason tente de comprendre Grace tandis que le foyer voit arriver Jayden.
On n’échappera pas aux gimmicks du film auteurisant dès les premières minutes avec une caméra tremblotante, une image terne, sans éclat et des micro-scènes de transition sur la vie du personnage. Ça ne gênera en rien l’appréciation du film qui arrive à capter l’attention du spectateur en présentant les personnages avec une complicité et une implication déjà très bien soulignées. A l’instar de Nate, nouvel arrivant dans l’équipe des encadrants, le spectateur se retrouve plongé dans la vie quotidienne de ce foyer pas si noir.
Il y a un propos assez juste dans State Of Grace, celui de voir au-delà des traumas. Plutôt que de jouer le pathos, on essaye de comprendre, on analyse, on dresse des portraits convaincants. Jamais on ne trouve ces adolescents insupportables. Le film s’attarde sur trois ou quatre cas assez peu originaux, mais les détails font la différence. Marcus, Jayden ou Luis semblent insupportables les premières minutes et se dévoilent avec une simplicité et une maîtrise rares.Encore une fois, le film touche juste dans les failles de chacun. Quand on apprend que Grace fait ce travail pour combattre ses propres démons, on comprend que le film penchera facilement du côté du larmoyant ou du drame humain plombant. Il n’en est rien. Si on s’attend à quelques événements incontournables comme dans tous les films traitant de ce sujet, le spectateur ressort agréablement surpris de voir un vrai optimiste dans le traitement.
State Of Grace n’oublie jamais d’être drôle avec un recul important sur les situations. Mason et Grace font ça depuis des années et ils comprennent tous les rouages des dysfonctionnements. On lâchera quelques larmes au détour de deux ou trois scènes, notamment une qui a le défaut d’être anéantie par un revirement de comportement d’un personnage. Il y a des petites choses un peu prévisibles qui dérangent un peu mais on ne peut y échapper.
Toujours est-il que State Of Grace dégage une vraie ambiance. On rit avec les personnages, on a l’impression de les connaitre depuis longtemps. Le côté romance entre Mason et Grace touche dans le mille à maintes reprises, John Gallagher Jr rappelle un peu le personnage joué par John Krasinski dans Away We Go.
Quand le film se termine, on ne demande qu’une chose, de retrouver les personnages le plus vite possible.