Quand vient la nuit : un homme rentre dans un bar…
Le dernier film de James Gandolfini lui offre un rôle qui aurait pu décrire la retraite de la version ratée de Tony Soprano…
Une des multiples adaptations de Dennis Lehane sur grand écran, une nouvelle cette fois-ci, Animal Rescue, et bienvenue dans l’atmosphère de Quand vient la nuit (The Drop en VO) qui appartient à ce genre de thriller qui nous plonge dans le monde des gangstas qui vont te buter si t’as pas leur fric, mec, ouais ! On se reprend, il y a quelques semaines, Michael R. Roskam avait un peu parlé de son film dans une interview accordée à SmallThings. Il retrouve à nouveau Matthieu Schoenaerts après Bullhead qui avait été nominé aux Oscars sur le même thème. Personnellement, j’ai trouvé le film très propre. Dans le sens où tout est bien travaillé, tout dans la simplicité. Et ça change des précédentes adaptations comme Shutter Island ou Gone Baby Gone. Quant à James Gandolfini, sa scène n’est plus le Bronx mais les rues de Brooklyn. Il joue ici dans ce qui est son dernier film… et ça donne une impression bizarre. On est à la fois en train de se dire « tristesse de la dernière performance… » et « il est bien quand même ce Gandolfini ». Bon, d’accord, il n’a pas le premier rôle, mais c’est un second rôle très solide.
A la place des mafieux russes, on a droit à des Tchétchènes, qui remplissent tout aussi bien leurs rôles. Ils possèdent le bar où bossent Marv’, l’ancien propriétaire, et son cousin Bob Saginowski (oui, essayez de retenir le nom) qui sert d’entrepôt aux billets verts de divers paris. Un braquage plus tard, le film est lancé. La plus grande supercherie reste l’enquête avec un inspecteur un peu trop curieux mais qui n’ose pas faire grand-chose au final. Elle ne sert que de faire-valoir pour montrer à quel point les autorités ont perdu le contrôle du monde de la criminalité. Tout repose sur Tom Hardy quand même. Le personnage taciturne, très réservé, tellement qu’on n’arrive pas à le cerner. Est-il simplet ou alors juste très en contrôle ? C’est un peu l’eau qui dort et on ne veut pas assister à la déferlante… On ajoute un petit pit-bull et Noomi Rapace dans un rôle de femme abusée, et on se retrouve un film qui est définitivement assez intelligent pour sortir de la masse.
Malgré un petit moment de flottement au milieu du film où on est embarqué dans une certaine routine automatique, une fois le dernier acte lancé, les jeux sont faits. On embarque dans le véritable complot, l’action s’enchaîne, et l’élément perturbateur en la personne de Schoenaerts (qui prouve que le Belge a de beaux jours devants lui) joue enfin son rôle. C’est un peu l’électron libre, on ne sait pas comment il va réagir, mais on sait qu’il finira par exploser.
(P.S. : je serais bien curieuse de voir ce que pourrait donner une série HBO écrite par Roskam quand même…)