Murder In The First : le crime est loin d’être parfait
Au milieu des nouvelles séries estivales qui sentent bon la science-fiction et les épidémies mortelles, la chaîne TNT dévoile « Murder In The First », une série qui malgré un casting intéressant, ne semble pas offrir d’histoire vraiment originale… Il n’y a qu’à voir le synopsis, qu’on peut difficilement faire plus simple : « À San Francisco, deux enquêteurs de la criminelle cherchent à élucider deux meurtres apparemment sans rapport, jusqu’à ce qu’ils découvrent un seul et unique lien : le célèbre directeur d’une entreprise spécialisée dans la technologie de pointe… » Kathleen Robertson, Taye Diggs et Tom Felton sauront-ils faire de ce nouveau show le phénomène de l’été ?
Quand on veut lancer un show sur le petit écran, il est plus rassurant de le faire avec un drame policier… Les histoires de flics trouvent facilement leur public et la plupart du temps, on peut les suivre un peu au compte-goutte, grâce à des enquêtes uniques à chaque épisode. Le genre policier, c’est aussi la marque de fabrique de la chaîne TNT. On peut donc confirmer que cet été encore, celle-ci n’a pas pris trop de risques avec « Murder In The First ». Sauf que justement, la chaîne a cette fois préféré miser sur une série sur le long terme, avec une seule et même enquête pour la première saison. Bref, un polar « feuilletonnant ». On imagine qu’il s’agit d’une façon de disséquer le travail des enquêteurs et de la justice et de décrire chaque étape du processus, de la découverte du cadavre jusqu’au procès… Mais cela reste bien banal, non ?
Avant de se lancer dans l’aventure, on se dit que le casting de la série va arranger tout ça, grâce au duo de flics Kathleen Robertson (« Boss ») et Taye Diggs (« Private Practice »), mais aussi grâce au fameux directeur surdoué, Tom Felton (de la saga « Harry Potter » pour ceux qui dorment au fond) dont le personnage semble clairement inspiré de Mark Zuckerberg. Malheureusement, le pilote de la série n’est pas vraiment fait pour nous rassurer. On passe plus de temps à découvrir la vie et les émotions des deux flics (l’une divorcée, l’autre bientôt veuf) qu’à mettre le doigt sur les liens qui les unissent, jusqu’à ce qu’on se demande même s’ils forment un bon binôme et comment ils ont pu en arriver là… Le pilote d’un show doit certes offrir au téléspectateur les bases de son univers et de ses personnages, mais on peine à comprendre pourquoi on nous parle tant des enquêteurs.
De son côté, Tom Felton joue parfaitement le gosse surdoué et riche qui a construit lui-même son entreprise high-tech et aime s’en vanter : mais est-ce vraiment si difficile depuis la sortie du film « The Social Network » et toutes les copies de Zuckerberg que l’on a pu retrouver sur nos écrans ? On ferme les yeux sur ce petit détail, tant on apprécie de retrouver l’acteur sur notre écran depuis « Full Circle ».
Reste l’histoire principale : le ou plutôt les meurtres, qui sont censés incriminer Eric Blunt. Des scènes de crime trop rapidement visitées, des conclusions expéditives, des témoins trouvés trop facilement : tout ça va très vite, sans pour autant résoudre l’enquête, qui semble au contraire se compliquer à chaque minute. Il fallait bien ça pour que les scénaristes puissent écrire 10 longs épisodes sur le même cas ! Mais attention à ne pas barber le téléspectateurs, qui en 2014, ont l’embarras du choix niveau séries, et peuvent condamner un show très rapidement.
À la fin du pilote de « Murder In The First », on reste donc sur notre faim. Les scénaristes abordent trop le passé des personnages, tout en nous laissant pourtant dans un flou agaçant, tandis que les meurtres censés être le point de départ du show sont trop vite survolés. Au final, il manque 20 bonnes minutes à l’ensemble pour offrir un vrai cliffhanger haletant. Oui, on regardera sûrement l’épisode 2 pour essayer de démêler tout ça, mais sans grande conviction.