Literally, Right Before Aaron : une non-romance
Les romances de trentenaires au cinéma donnent beaucoup de films qui n’intéressent que les trentenaires… Et c’est encore le cas pour Literally, Right Before Aaron.
Literally, Right Before Aaron est un film écrit et réalisé par l’acteur Ryan Eggold qu’on a pu voir dans quelques séries comme The Blacklist ou 90210. A 33 ans, il livre son premier film issu de son premier et seul court-métrage du même nom.
En parcourant tous les studios d’Hollywood, Eggold a du se faire un paquet d’amis puisque son film a un casting plutôt très attrayant : Justin Long, Cobie Smulders, Ryan Hansen, John Cho, Kristen Schaal, Dana Delany, Peter Gallagher, Lea Thompson, Luis Guzman. Vous les avez tous vus quelque part.
Adam (Long) apprend que son ex se marie. Cette dernière l’invite même au mariage. Sur place, il va devoir supporter la vision d’une femme heureuse et les souvenirs de sa relation avec elle. Allison (Smulders) est heureuse et est passé à autre chose depuis sa rupture plus ou moins justifiée avec Adam. Aaron est son futur mari et tout semble aller pour le mieux… sauf qu’Adam essaye de comprendre où ça n’a pas marché avec elle.
Le film n’ira pas plus loin que ce postulat. Adam se permet de casser avec son actuelle copine, pensant qu’il peut récupérer Allison. Et sa venue à San Francisco pour le mariage est l’occasion de toute tenter. Et il tentera presque tout. Le film ne va pas très loin mais psychologiquement, Adam ne recule devant rien, il se fera souffrir, se mentira à lui-même et ira au mariage pour une raison et une seule. Le film joue beaucoup sur des flashbacks pour donner un peu d’importance et d’épaisseur à la romance passée entre Adam et Allison. On joue sur des flashbacks évidemment « pro-Adam » où tout se passe très bien, où le couple est heureux, presque trop. Ces souvenirs positifs donnent alors un élan au public pour apprécier Adam dans sa mission. Et pour une comédie romantique (pas si comédie), il est intéressant de voir que le personnage central n’est pas tout blanc. Cette manière de raconter le met dans une position étrange et bancale comme Michael dans Last Kiss. Ce genre de personnages est dans une position où on souhaite qu’il réussisse car on lui pardonne déjà.
Et jusqu’à la toute fin du film, Adam sera ce genre de personnage qu’on sent meurtri alors qu’il n’a aucun ennemi ou aucune injustice pertinente. Et Literally, Right Before Aaron ne cible pas une happy ending mais plutôt une finalité au personnage. Et il n’y a vraiment qu’Adam qui est dans cette situation. Allison n’a rien à se reprocher. Elle ne fait pas souffrir Adam de son gré.
Literally, Right Before Aaron est un film qui se veut audacieux mais qui ne décolle jamais vraiment, la faute à des personnages trop peu développés. A tout miser sur Adam, le film ne se laisse aucune marge d’attachement. Pour une fois, la formule « pour les amateurs du genre » a sa place. Si vous avez aimé Justin Long dans l’excellent Comet, si vous aimez 500 Jours ensemble et Last Kiss, ce film saura vous faire retrouver quelques sensations.