Le Bout du Monde : Stranger Things, The Movie.
Ce bon vieux McG qui est capable du meilleur comme du pire niveau mise en scène percutante nous propose son second film pour Netflix après La Babysitter avec Le Bout Du Monde (Rim of the World)
Alors qu’un camp d’été s’installe, une attaque alien vient perturber les vacances d’une bande de jeunes enfants.
C’est adapté de rien, pioche à tout va et ça se veut inoffensif, pourtant, Le Bout Du Monde se révèle curieux par sa manière d’aborde rune histoire de gosses sauvant le monde. Le traitement est assez dur, direct, violent, vulgaire. Les blagues sexuels sont légion et pour des gosses de 10/12 ans, ça s’annonce un peu limite.
Tout commence comme une saison de Stranger Things pour se terminer comme une saison de Stranger Things. Et comme la série Netflix pioche dans les films Amblin des années 80, vous aurez donc un film qui surfe sur une oeuvre qui prend sa source ailleurs. On avait aimé Super 8 ou encore Echo pour son côté Amblin totalement assumé, attachant et finalement plus référentiels que voleurs. On aime Stranger Things pour son honnêteté relative qui pêche de plus en plus. Et concernant Le Bout du Monde, on se retrouve devant un film qui n’apporte pas grand chose. Les vélos sont là, le rigolo, le raté, la fille, le timide sont là. On est en terrain connu.
Loin de nous l’idée de penser qu’un film doit apporter quelque chose mais celui-ci recycle sans saveur. La bande des 4 (mené par un Jack Gore très convaincant) se démène comme il faut pour que ce film soit dans la lignée des films Disney Channel. Le budget est confortable, les décors sont bons mais il manque quelque chose, un casting plus percutant (Annabeth Gish, The West Wing, The X-Files, est la seul tête connue, c’est dire) ou un script plus solide. Il faut voir les adultes faire confiance aux enfants sans sourciller… un pur produit Disney.
Côté mise en scène, McG qui nous a offert les Charlie’s Angels, un Terminator ou le pilote de Lethal Weapon il y a 3 ans, se permet des scènes d’attaque alien caméra à l’épaule. C’est bien troussé mais devient vite un gimmick agaçant. Les effets spéciaux sont honnêtes mais ce qui cloche, c’est une photographie plate qui utilise des filtres assez odieux. On se retrouve donc devant un téléfilm de vacances. Attention, le terme téléfilm veut bien dire ce que ça veut dire : une production qui se veut ambitieuse mais qui ne l’est pas, comme les téléfilms catastrophes qui pullulent. On est d’accord que téléfilm est péjoratif, alors qu’un film pour Netflix ne l’est pas. Ce n’est pas du cinéma, ce n’est pas de la télé, c’est du e-cinéma.
Le Bout du Monde coche toutes les cases du film d’aventures avec des gosses. Les trous béants du scénario et les incohérences sont oubliés au profit d’un fort désir d’offrir une heure et demi de divertissement pour les plus jeunes et les familles. De ce point de vue, c’est réussi. Même si les blagues sexuelles feront tiquer les parents, la VF est suffisamment libérée de toute censure pour offrir un retour en arrière salvateur. Le « Put it in my box » devient un lourdeau « met le bien au fond »…
On se croirait revenu au temps béni de la VHS.