House – 8×19/22 – Everybody Dies
Il y a quelques mois, House voyait son diagnotic final révélé : il ne passera pas le printemps.
Après 8 saisons de bons et loyaux services, House range sa canne et propose un épisode final intitulé Everybody Dies (référence au fameux Everybody Lies qui parcourt la série).
Conclure une série a toujours été délicat et après Chuck et Desperate Housewives, House est la troisième série « importante » à quitter nos écrans.
Bien sur cette critique est ultra spoiler et reviendra sur l’arc final de la série que couvrent les 4 derniers épisodes.
les pronostics y allaient bon train : Thirteen de retour avec sa maladie, House qui meurt, Wilson qui meurt, Cuddy qui revient vers House… L’ultime épisode déjoue tous les plans mais d’une manière bancale.
House se réveille dans un entrepôt en flammes, situation typique qui appelle à des flashbacks… Il sera visité par des personnages entrevus dans la série. Rien de bien palpitant car la situation n’appelle pas vraiment aux souvenirs des fans et il faudra presque avoir à faire avec un épisode basique pour comprendre.
Auparavant, trois épisodes en arrière, Wilson apprend qu’il a un cancer. Les scénaristes vont donc jouer sur ce postulat pour écrire et développer l’amitié qui lie Wilson à House. Au détour d’une scène, Wilson voudra entendre dire de la bouche de House qu’il l’aime. Mais jamais il n’entendra ses mots. Cela dit House se démènera pour tenter de sauver Wilson… par tous les moyens.
Et connaissant le personnage, on se doute que House pensera d’abord à lui. C’est d’ailleurs le plus intéressant dans cet arc puisque les autres personnages n’auront pas vraiment l’opportunité d’avoir une porte de sortie à part Chase qui démissionnera un peu avant l’ultime épisode. On n’en est pas déçus puisqu’Adams, Taub ou Park n’ont pas vraiment un background très développé (Taub a été lâchement abandonné en cours de série) et sont quasi transparents.
Quand un spécialiste du cancer a un cancer, on est en droit de penser que les scénaristes ont eu la main facile. Cela préparait le final mais les fans voulaient deux choses : le retour de Thirteen et de sa maladie et celui de Cuddy. Pas de chance, ils n’auront ni l’une, ni l’autre même si Thirteen passera dire bonjour dans des scènes à l’utilité douteuse.
Dans un épisode précédent l’arc final, Wilson voit sa vie bouleversée par l’addition d’un jeune fils de 11 ans. La proclamation d’un « Jump The Shark » était à deux doigts d’être faite quand on comprend qu’House est derrière tout ça. Franchement, House a toujours été un connard et ce genre de coup touche quand même bien le moral. De là à croire qu’House a causé tellement de soucis à Wilson qu’il est à l’origine de son cancer, il n’y a qu’un pas.
House aide Wilson à faire une chimio… en direct de son salon. Episode intimiste et plutôt pas mal troussé surtout la scène de fin qui donne un ton doux à cet épisode assez grave. Petit bémol, on ne ressent pas vraiment la gravité de la situation, Wilson a été un personnage attachant mais son cancer semble factice, surfait, inadéquat. Il n’y a que dans les dialogues sur sa possible mort qui touchent au but et le cœur du spectateur.
Pendant ces épisodes, Wilson découvrira qu’House souhaite avant tout ne pas être seul et de ce fait souhaite le pousser à faire un traitement délicat pour prolonger son espérance de vie tout en oubliant qu’il souffrira plus longtemps. Le débat est alors intéressant. House qui a toujours été égoïste se révèle être encore diabolique quand il essaye de convaincre Wilson qui n’est pas dupe. Il aimerait une bonne fois pour toutes qu’House devienne humain et lui dise vraiment ce qu’il ressent.
Au delà de cette situation, nous avons les clichés du cancer : le malade souhaite profiter de la vie. L’épisode où Wilson part avec House est plutôt sympa et assez drôle même s’il ne va pas assez loin. Les scénaristes auraient dû plus se lâcher quand on connaît les idées de House.
Finalement tout est calibré, propre, le cancer de Wilson n’inquiète personne sauf House. Aucune scène poignante ou intimiste ne viendra provoquer la corde sensible des spectateurs. Même l’ultime épisode est paresseux.
Dans l’avant-dernier, on comprend qu’House retourne en prison pour six mois et qu’il ne profitera pas de Wilson. Tout était mis en place pour offrir un final poignant.
L’ultime épisode joue avant tout sur la personnalité de House. Etrangement, après avoir tout fait pour que Wilson gagne en épaisseur, on abandonne son cas pour s’intéresser à une crise de Greg. On le retrouver dans un entrepôt et bizarrement je n’ai aucun souvenir de comment il en est arrivé là. Il croisera Kutner, Cameron, Stacy Warner, Amber… un best-of des personnages où l’absence de Cuddy est quand même marquante et incohérente. Dommage pour ce faux pas.
Wilson et Foreman cherchent House et à peine l’ont-il trouvé que l’entrepôt explose. Ils trouveront un corps carbonisé qui est celui de House d’après les empreintes dentaires. L’émotion sera quasi absente car sa mort n’a rien de marquante. Elle est brutale mais terriblement pauvrement mise en scène.
Son enterrement ne sera pas non plus une référence en la matière. Aucune réaction à fleur de peau, aucun dialogue entre personnages, rien ne ressort de la scène. Tout le monde est là (même Amber « Masters » Tamblyn) et Wilson ira de son dernier mot en n’excusant rien de House. Il recevra un SMS d’House lui-même qui ne fera partager à personne. Cela aurait pu donner un peu de fil à retordre à Wilson mais il a compris la subtilité. House a leurré tout le monde (échange de dossiers dentaires) et se retrouve devant chez Wilson. Il a littéralement mis au placard sa propre existence pour offrir à Wilson une fin de vie digne de ce nom. Il a tout abandonné pour son ami de toujours.
Le personnage de House aura eu donc droit à un dernier rebondissement, il a enfin pris sur lui et a fait le geste ultime. Du côté du spectateur, rien ne convainc vraiment. La série se termine sur une note d’optimisme doux amer et ne parvient pas à émouvoir suffisamment. Les derniers épisodes partaient sur de bonnes bases mais le créateur scénariste réalisateur n’a pas réussi à conclure dignement sa série préférant jouer sur la facilité en détournant l’essence de House.
La saison 8 a été poussive, n’arrivant pas à élever l’intérêt de la série au delà de son personnage principal. L’insupportable Park et le trop peu exposé Chase parvenaient à nourrir les critiques mais globalement aucune substance ne ressortait de la saison. La seconde moitié est quand même beaucoup mieux maîtrisé et écrite avec des cas médicaux plus intéressants et intrigants. La série se termine avec un an de retard voire deux et n’est pas parvenu à tirer un bilan correct pour ce dernier épisode. Globalement la série a tenu le coup sur trois saisons (de la 3 à la 5) en proposant des arcs vraiment prenants avec des tenants et aboutissants puis n’a pas réussi à retrouver un second souffle.
La série a tenu 8 saisons sur un schéma répétitif mais les personnages et cet anti-héros ont passionné des millions de spectateurs. Le dernier épisode n’a intéressé que 8 millions de personnes, loin des 20 millions des grandes heures. Moi-même j’ai zappé pas mal de moments cette saison, cherchant de bons moments entre les personnages. Ce fut de rares occasions au final et j’ai eu un peu de mal à rentrer dans cette saison.
A l’instar de Chuck ou Desperate Housewives, la fin de House conclut une tranche de vie et qui sait ce que les personnages deviendront loin des écrans…