Gatsby Le Magnifique : Gatsby ? Où ça ?
« Gatsby ? What Gatsby », demande Daisy au début de Gatsby le magnifique lorsque l’existence du personnage principal est mentionnée pour la première fois. Et bien, justement, on se le demande… What Gatsby ? Ce personnage, au demeurant tout à fait joli et sympathique (merci Leo), pourrait être n’importe qui.
Baz Luhrmann
choisit, dans Gatsby, de mettre l’accent sur les atmosphères festives new-yorkaises du début du 20ème siècle, et sur l’histoire d’amour. Je pense qu’en vous creusant un peu la tête, vous êtes capables de trouver deux ou trois personnages de la littérature qui correspondent à ces critères (1- est amoureux d’une fille mais c’est compliqué 2- aime faire la fiesta).
Ce n’est pas que je sois particulièrement une spécialiste de l’oeuvre de Fitzgerald, non, par contre on suppose qu’un tel classique comporte des qualités suffisamment remarquables pour qu’elles soient mises en valeur dans l’adaptation cinématographique. Je ne parle pas de style, bien sûr, mais de l’histoire et surtout du personnage, assez emblématique pour donner son nom au livre. Gatsby le magnifique. On imagine une personnalité à la fois mystérieuse et fascinante, tellement centrale qu’elle illumine l’oeuvre. Et dans le film ? Niet. Leo fait ce qu’on attend de lui (bon jeu d’acteur, scènes de colère et de joie tout à fait bien interprétées, porte très bien le costume trois pièces), mais où est Gatbsy ? Certainement pas dans le film de Luhrmann…
Le film suit pourtant dans les grandes lignes l’histoire de Fitzgerald, c’est indéniable. Nick Carraway, jeune homme ambitieux très attiré par New York, y trouve un travail dans la finance. A cette occasion, il se rapproche de sa cousine Daisy qui vit à Long Island juste en face de la somptueuse villa du mystérieux Jay Gatsby. Intrigué, Nick va chercher à savoir qui se cache sous cette mascarade : Gatsby est connu de tous, organise d’immenses fêtes, a la réputation d’un héros de guerre… Tout le monde le connaît mais personne ne sait qui il est réellement. Chacun se l’invente et se le réinvente au fil des conversations : il est au centre de toutes mais n’y participe jamais. Nick sera le seul à qui il montrera de l’intérêt. D’abord étonné, il laissera finalement Gatsby entrer peu à peu dans sa vie, jusqu’à ce qu’il apprenne son intérêt pour sa cousine Daisy. Mais d’où la connaît-il ? Et que lui veut-il ?
Baz Luhrmann cite comme à son habitude des passages du livre (on se souvient de l’interminable « Romeo + Juliet » et des pauvres Di Caprio et Danes récitant du Shakespeare inlassablement… jusqu’à ce que mort s’en suive). Ces moments devraient nous rapprocher de l’oeuvre de Fitzgerald mais étrangement il n’en est rien…
Par ailleurs, « The Great Gatsby » ressemble beaucoup trop à « Moulin Rouge ». Que Luhrmann ait gardé la même manière de filmer, là n’est pas la question, et je trouve normal qu’un réalisateur se découvre une patte et la conserve. Par contre, les références sont trop nombreuses et on se lasse plus que l’on ne s’amuse des clins d’oeil. « Moulin Rouge » et « The Great Gatsby » parlent de fête et d’amour de la même manière, et c’est dommage.
Un mot sur la bande-originale du film… « Bande originale confiée à Jay-Z », qu’ils disaient. Oui, ce brave Jay-Z, que l’on apprécie par ailleurs, nous recycle plus ou moins discrètement ses titres co-écrits avec Kanye West et extraits de leur album « Watch the Throne », notamment « No Church in the wild » (censé mettre en valeur le côté anachronique) et même « Empire State of Mind », son célèbre duo avec Alicia Keys.
Bon point pour la reprise de la chanson de U2 « Love is Blindness » par Jack White, que je ne connaissais pas, et que j’adore 🙂
En bref, une déception pour ma part, car j’en attendais beaucoup de l’adaptation de l’oeuvre de Fitzgerald par Luhrmann. Qu’il ait aimé le livre et ait eu à coeur d’en faire ressortir l’atmosphère et le côté grandiloquent de Gatsby, je n’en doute absolument pas et on sent cette recherche. Par contre, on a vraiment le sentiment qu’il est arrêté en cours de route, et a finalement continué sur ses « basiques » en reprenant beaucoup trop les thèmes visuels et scénaristiques de « Moulin Rouge ».
Un avis qui ne regarde que moi : si vous aimez Luhrmann de toute manière, allez voir celui-ci ! Je critique, mais une fois la déception du début passée (on comprend vite de quoi il s’agit…), on se détend et on passe un bon moment devant de belles images.
C- ???
Soit moins bien que « Camille Redouble » ou que Twilight 5 ???
M’enfin j’ai pas lu la critique du coup. C’était juste pour critiquer.
Nia nia nia :p
M’enfin c’est vrai que mettre une note plus basse à Gatsby qu’à Twilight 5, ça me fait mal au coeur… je vais remonter celle de Gatsby… ou baisser celle de Twilight… mon coeur balance 🙂
Pour moi c’est pas loin d’être LA meilleure performance de Di Caprio.
Je pense que tu as surtout été déçu par rapport à l’adaptation du livre proprement dite et pas par rapport au film en lui même.
Rien à dire sur Di Caprio, c’est sûr, et la presse a l’air entièrement d’accord avec toi. J’ai surtout été déçue par le côté creux de l’histoire, et la trop grande ressemblance avec « Moulin Rouge », qui donne un aspect paresseux au film. Voilou 🙂
Ca ne veut pas dire qu’un C+ est mieux qu’un C-. ON note aussi le film en lui meme sans le comparer 🙂 Des fois j’ai plus de plaisir à revoir un B+ qu’un A- 😉
Dit comme ça, ça semble totalement illogique… 😉
je confirme effectivement : ça semble totalement illogique
pas du tout. Un film trés bien fait genre Into the wild comparé à un film, allez, on ose Transformers; Je prends plus mon pied à revoir un film divertissant qu’un film comme Into the wild. C’est comme la bouffe, la gourmandise du cinéma existe aussi…
Certes mais du point de vue des notes que l’on met, y a pas trop de cohérence, même si ce que tu dis est vrai. C’est pour ça que je viens de remonter ma note de « Gatsby » 🙂