The Fall – Saison 2
La saison 2 de la série anglaise, The Fall, ne parvient pas à maintenir le niveau de la première…
Crions au scandale s’il n’y a pas de saison 3… Attention aux spoilers.
La saison 1 nous avait laissés un peu sur notre faim malgré une maîtrise indéniable. La saison 2 toujours écrite par Alan Cubitt est encore pire. Quel est le degré de frustration autorisé quand durant 4 épisodes entiers d’une heure, une tension d’enfer monte petit à petit, qu’un 5e nous fait espérer jusqu’au bout et qu’un 6e d’1h30 cette fois-ci nous laisse mijoter comme des idiots ? The Fall a un style bien personnel, ce mélange de simplicité britannique dans la mise en scène, la sobriété des jeux d’acteurs (enfin, ce qui peut apparaître comme de la sobriété pourrait aussi apparaître comme de la monotonie…), une histoire sans fioritures. Certes, elle ne brille pas par ces dialogues, mais au moins, elle reste authentique. Et quelle atmosphère… l’air glacial de la pièce quand on a un gros plan dans les yeux de Stella Gibson (Gillian Anderson), ce petit frisson de peur quand on plonge dans ceux de Paul Spector (Jamie Dornan), c’est plus qu’il n’en faut pour rendre une série fascinante. Mais c’est insuffisant pour en faire une saison inoubliable. La saison 2 reprend exactement là où on les avait laissés. La dernière victime de Paul a survécu et grâce à son aide, ils vont tenter d’identifier leur tueur. D’un autre côté, Rose Stagg, qui a donné une description physique du coupable, va se retrouver en danger à cause d’une erreur stratégique de la part de Stella.
Le fait est que, durant cette saison, trop de situations un peu tirées par les cheveux font tâches. Si on fait fi de la gamine de 16 ans en manque d’amour qui se retrouve embarquée dans une histoire de fanatisme pour un psychopathe, on peut se dire qu’elle sert enfin en quelque chose. Si on passe outre le temps que ça leur prend de localiser Paul qui se fait passer pour le psychothérapeute d’Annie, sa dernière victime, okay, il est plus sadique qu’on ne le croit. Les premiers épisodes rappellent le profil du tueur et remet bien tous les participants du jeu… Lentement, mais sûrement, toute la saison est en fait concentrée sur une chose : l’affrontement final entre Paul et Stella. De toute façon, il ne parlera qu’à la femme en charge de l’enquête, c’est plus qu’évident, alors dépêchez-vous ! Est-ce que la scène répond vraiment à l’attente fixée ? Eh ben, pas vraiment. Bien sûr, il y a un très beau duel entre les deux protagonistes principaux, avec un face-à-face tout ce qu’il y a de plus littéral, chacun étant devant la caméra à tour de rôle, pique après pique, de l’origine de l’envie de tuer de Spector au talent de Gibson… Mais ce combat final laisse le spectateur sur sa faim. Sur les personnages, mais aussi sur l’histoire de la saison. Où est passée Rose Stagg ?! Et sérieusement, c’est quoi cette fin ?! S’ils refont une troisième saison encore plus lente…
Ce qui avait plu dans la saison 1, c’était les deux points de vue lors de l’enquête, celui de la police et celui du tueur. Là, on sait pertinemment que Gibson va attraper le coupable, dont elle connait l’identité, mais la chasse ne fait que traîner… Et en plus, on avait la bonne surprise de mal connaître Jamie Dornan qui en a bluffé plus d’un. Malheureusement, ça ne marche pas deux fois. Son jeu tout en folie est toujours aussi agréable, mais du coup, ce n’est pas une surprise, c’est un acquis… Quant à la plus anglaise des Américaines (oui, il s’agit bien de Gillian Anderson), son personnage se répète. Torturée, au passé trouble, mais toujours aussi déterminée et quelque peu manipulatrice. Dans cette saison, on sourira rapidement aux inspecteurs Gail et Glen qui auraient mérité plus de temps à l’écran, on s’étonnera de la maturité qu’a gagné Colin Morgan (le petit Merlin) qui n’a pas dit son dernier mot je l’espère, et d’une Archie Panjabi qui en quelques répliques est plus intéressante que dans une saison entière de The Good Wife.
(P.S. : En tout cas, Jamie Dornan ne peut être que bon dans un rôle de machiste dans 50 Shades of Grey quand on voit sa maniaquerie dans The Fall…)