Expendables 3 : les papys font (encore) de la résistance
Here we go again ! The big bad guys are back pour un 3e volet tout en explosions et testostérone. Pour l’occasion, le maître de cérémonie Stallone a convié des nouveaux venus à sa bande de burnés : Kellan Lutz, Ronda Rousey, Wesley Snipes, Antonio Banderas, Victor Ortiz, et Harrison Ford en remplacement de l’avide Bruce Willis. Yippie ki-yay motherfuckers !
3 films en 4 ans, plus de 50 ans de moyenne d’âge (Stallone et Schwarzy ont quand même 68 ans, et si on ajoute Ford et Gibson, on approche de 60 ans de moyenne d’âge), et les papys du cinéma d’action ne sont toujours pas repus. A l’image de leurs personnages, ils se refont une belle jeunesse dorée dans des gros films dont les bruits de mitrailleuse ne sont que la seule prétention. Pour ce 3e opus, la bande à « Sly », toujours en mission secrète pour la CIA, se retrouvent confrontés à un ex-membre fondateur des Expendables, Conrad Stonebanks (Mel Gibson). Celui-ci a un vieux compte avec Barney Ross (Stallone), qui croyait l’avoir descendu il y a des années. Plus vivant que jamais, Stonebanks va tellement lui mettre de bâtons dans les roues que Stallone va forcer sa team à la retraite, les remplaçant par des jeunots prêts à tout. Evidemment, ce ne sera pas aussi facile.
Ce 3e film est en roue libre par rapport à son prédécesseur. Comme d’habitude, le scénario n’est qu’un prétexte à boum-boum (le gros méchant, au demeurant bien interprété par Mel Gibson qui se fond à merveille dans le moule, on a déjà vu ca dans le 2 avec JCVD, la seule différence est que Stallone connaît Stonebanks). Il convient donc de laisser cette partie-là qui n’a pas franchement d’importance dans ce type de film. Alors, pour apprécier un tel film, il suffit de déconnecter son cerveau et de kiffer voir ces antihéros vieux comme le monde tout détruire sur leur passage. Chuck Norris ayant décidé de ne pas remettre ca, et le filon d’interglosage cinématographique étant épuisé, cette suite appuie beaucoup moins sur l’humour que Expendables 2 ; seules restent les quelques vannes entre bodybuilders.
Place notamment à une nouvelle équipe d’Expendables, estampillée 21e siècle, toutefois pas assez mûre pour marcher dans les traces d’obus de leurs aînés. Kellan Lutz, Victor Ortiz, Glen Powell et Ronda Rousey font le job sans crever l’écran. A ces petits nouveaux s’ajoutent Antonio Banderas, et c’est là que le bât blesse. Qui a eu l’idée, que dis-je, le délire, d’introduire dans un tel film un personnage pareil ? Antonio Banderas est, et c’est un euphémisme, à pleurer. De rire, de colère, de frustration, on laisse ca au spectateur, mais on a pas aimé ni le voir débiter des bêtises à la longue, ni, sur fond de musique flamenco (sérieusement ?), esquisser ses petits pas de danse ridicules sur le champ de bataille. Lui, l’ancienne tête d’affiche de Almodovar s’est transformé en caricature de lui-même, bradant son accent espagnol dans des rôles d’hispaniques clichés tels que celui-ci… Il est vraiment triste d’assister ainsi à la déchéance d’un acteur. Mais qu’il se rassure, il n’est pas le seul. Le suit dans l’abîme Harrison Ford. Remplaçant presque au pied levé de Bruce Willis, qui a été trop avide pour continuer à faire le cabot, Ford confirme sa lente descente aux enfers depuis 25 ans et Indiana Jones 3. Après s’être perdu dans des films de seconde zone, s’être caricaturé dans le navet Cowboys et Envahisseurs, et avoir voulu reprendre un rôle pour lequel il est trop vieux (Indy 4), Ford se retrouve ici à tenter de jouer les durs du haut de ses 72 piges (on avoue avoir pleuré… de rire devant sa pseudo-punchline « Drummer is in the house », lunettes de soleil et combinaison au volant d’un hélico). Si il montrait au début du film qu’il lui restait une étincelle de Han Solo, la fin du film le fait passer pour un vieux beauf en décalé avec les gros baraqués qu’il côtoie. Au moins Bruce Willis, déjà catalogué, n’avait rien à perdre… Triste déchéance d’un bon acteur cherchant une jeunesse qu’il n’a plus…
Au rayon habitués, Stallone commence à faiblir de tenir cet univers à bout de bras, Schwarzy a encore une fois 10 lignes de textes, Snipes fait une belle entrée en matière dans la bande, et les autres (Statham, Couture, Lundgren) font du classique.
Classique, c’est le mot à retenir pour ce film. Franchise en roue libre, Expendables 3, à l’image de ses prédécesseurs, se regarde avec une certaine sympathie.