World War Z : y’a eu Pitt dans le genre
Film de zombies avec Brad Pitt, voilà comment peut-on résumer World War Z qui a débarqué cette semaine. Tiré d’un bouquin (et donc cible de débat houleux), World War Z ne raconte ni plus ni moins qu’une invasion d’infectés (le terme Zombies est finalement générique) à travers le monde. Le projet est mis en scène par Marc Forster, réalisateur de Neverland et Quantum Of Solace et est produit par Brad Pitt via sa compagnie Plan B (fondée avec Jennifer Aniston).
Le pitch de World War Z est simple :
Lane (Pitt) est avec sa femme et ses deux filles quand la ville est en proie à une invasion de « rage » assez violente, les gens infectés sautent littéralement sur les gens. Ancien enquêteur des Nations Unies, Gerry va devoir parcourir le monde pour découvrir l’origine de l’infection et trouver une solution.
En dix minutes, tout est plié, cinq minutes d’exposition et nous voilà déjà entourés d’infectés et cinq minutes plus tard, le héros est déjà en cavale. Le rythme de World War Z est trépidant et ne nous lâche plus pendant une bonne heure et quart. On ne s’embarrasse pas avec le blabla, les dialogues sont minimalistes, une ou deux scènes sont là pour présenter les enjeux à venir mais tout le reste est une action non-stop. Les plans larges de l’invasion zombiesque sont jouissifs. J’ai toujours été partisan de ce procédé, il y a de très rares cas où les plans larges sont utilisés dans un temps suffisamment long pour apprécier l’étendu d’un dégât, d’un événement, d’une action. Avec les techniques aujourd’hui, un plan séquence de combat ou d’action pourrait vraiment ne pas faire gadget mais rendre l’immersion beaucoup plus palpable. Etre au plus près de l’action n’a jamais rendu plus crédible une scène. Nous sommes un public de voyeurs, de spectateurs, pas de témoins directs, de participants. Regarder l’action dans son ensemble est un atout non négligeable.
Les progrès en effets spéciaux pour gérer une foule n’a jamais été probant (Seigneur des Anneaux, I Am Legend) il y avait toujours ce côté numérique un peu voyant. Dans World War Z, point de zombies albinos ou d’orcs, nous avons des humains rapides, rageux et le rendu est plutôt très bon ! La marée humaine porte vraiment bien son nom et les scènes clés comme celle du début ou en Israël sont d’une beauté à tomber.
Qui dit zombie et violence dit hémoglobine ? Pas du tout, Pitt et Forster évitent de la montrer. Nous sommes dans une violence brutale mais non sanglante. Les blessures sont toujours hors champs et World War Z est finalement assez sage de ce côté là.
Outre ces bons points, il y a clairement un petit souci d’enjeu flagrant. Gerry parcourt le monde en deux temps trois mouvements. Il se retrouve dans un bateau sur les côtés atlantiques américaines et se retrouve en Corée puis à Jérusalem, le tout en avion cargo qui vole donc non-stop pendant une quinzaine d’heures… Et d’ailleurs pourquoi? On ne sait pas vraiment pourquoi Gerry va à droite et à gauche puisque chaque scène n’apporte aucune avancée comme à l’image de ce virologue qui au détour d’une scène montre bien que la mission globale n’a que peu d’intérêt. Le film est là pour montrer une invasion, pas pour raconter une histoire. En cela la fin parait un peu bâclée, moins anxiogène, moins brutale, moins rythmée pour conclure sur une note un peu décevante.
Pour la petite histoire, le film devait se terminer en Russie avec un Gerry prisonnier et combattant l’invasion mais ce troisième tiers s’est révélé décevant d’après les projections test. La fin a été retournée et c’est bien dommage. La conclusion est un peu bancale pour satisfaire pleinement.
Bon produit avec des scènes en plans larges bien kiffantes, il ne se passe quasiment rien de concret pendant 1h30 mais le rythme est là ! On ne s’embête pas avec le pathos des personnages et on va à l’essentiel. Petite baisse en fin de métrage avec une fin moins spectaculaire mais le spectateur était tellement dans le bain de l’action qu’il en ressort plutôt satisfait. IL ne faut pas s’attendre à un film post-apocalyptique de référence mais pour les amateurs de zombies c’est ici que ça se passe.