[Critique] 127 Hour de Danny Boyle (2010)
Danny Boyle est considéré comme un bon réalisateur voire très bon mais ne conjugue jamais ses talents avec des résultats au box-office faramineux. Outre Slumdog Millionnaire (aidé par les Oscars), aucun de ses films n’a vraiment fonctionné.
Pour 127 Hour, Boyle obtient sa deuxième nomination de suite en tant que meilleur film. On peut rapprocher le film de Buried (2009) avec ce personnage bloqué malgré lui pendant une grosse partie du film. Mais si les ressemblances sont là, 127 Hour et sa partie hallucinée font clairement pencher la balance vers du Boyle.
Le film débute avec un générique que j’ai trouvé très bon les premières secondes mais finalement peu engageant par la suite. Qu’a t-il voulu montrer? La solitude du héros et la multitude des gens partout en tout temps ? Le héros n’est pas présenté comme seul dès le départ, la caractérisation n’est pas suffisante, Aron est juste un gars qui mord la vie à pleine dent, impression renforcée par le rythme de ce début de métrage qui est très bon grâce à un montage inspiré.
La partie à trois est un peu courte mais fraîche et n’apporte que peu de choses à part, encore et toujours, un peu de caractérisation de personnages. Nous basculons ensuite dans le côté calme et isolé du film. L’accident d’Aron se passe et nous voici pour une heure de solitude. J’ai eu du mal avec les quelques séquences hallucinées, le pourquoi de la scène des « à poil dans la voiture », la scène de la pluie, vraie ou non ?
C’est pendant toutes ses séquences que l’on découvre le personnage plus profondément et qui a pour conséquence de se prendre d’affection pour Aron jusqu’à la scène attendue de charcutage, pénible pour les plus sensibles, nerveuse (c’est le cas…) pour les autres.
Les dix dernières minutes sont tendues, la musique est abrutissante mais correspond tout à fait à la scène. Le final, salvateur, conclut une heure et demie finalement hautement supportable.
J’ai plutôt pensé à un Into The Wild (2007) à certains moments. D’ailleurs la barbe d’Aron semble un peu faignante comparée à celle de Christopher dans le film de Sean Penn. Le film n’est nullement long, nullement vide de sens. Bien entendu, si le film n’était pas basé sur une histoire vraie, il perdrait sûrement de sa saveur.
Allez le voir si vous avez aimé Into the wild, Buried
N’y allez pas si vous n’aimez pas les films sur la solitude, l’enfermement et la tortrue mentale et physique.