Beyond Skyline : grandes ambitions, peu d’intention
Skyline était sorti en 2010 et n’avait pas fait grand bruit. Mais si ce film était un plaisir pour nous, c’était surtout un plaisir coupable pour les autres.
Skyline raconte simplement l’invasion d’aliens sur la planète par le prisme de 4 personnages dans leur appartement. Le huis clos était plutôt bien fichu et les scènes extérieures étaient dantesques ! Mais les faiblesses ont été plus importantes que les qualités pour beaucoup de spectateurs et Skyline a été rangé injustement dans les navets.
https://www.youtube.com/watch?v=qdOGJi5Sne4
7 ans plus tard, Beyond Skyline propose de relancer la machine. Le projet d’origine était celui de spécialistes d’effets spéciaux, les frères Strause. La qualité des SFX était une belle carte de visite. La fin du premier donnait un aspect SF badass du plus bel effet. C’est de ce côté que tend Beyond Skyline.
Le projet est une suite qui reprend quelques éléments du premier en ne se préoccupant pas de la cohérence chronologique. Les événements du premier film sont résumés en 15 minutes. On retrouve donc Frank Grillo (acteur de seconde zone vu dans American Nightmare, Captain America) face à l’invasion alien. Le film se découpe alors en 4 phases.
La première phase est celle de présentation des personnages et de la menace. Pas de quoi se réjouir, on a un flic et son fils dans une relation conflictuelle, des gens lambda et une situation périlleuse. On retrouve l’esthétique impressionnante des vaisseaux et du système d’enlèvement des êtres humains. On se complaît à admirer les rares plans efficaces du film. On se réjouit face à un nouveau film d ‘invasion.
Mais voilà la seconde phase qui tente de relier les deux films est un beau foutoir. Mark (Grillo) se retrouve dans le vaisseau et croise Jarod et Elaine, les deux personnages du premier film… mais recastés. Un flashback nous réinstalle la fin du premier film dans lequel Jarod avait réussi à prendre le contrôle de l’alien dont il a donné son cerveau. Car oui, on vous le rappelle, les aliens récupèrent les cerveaux des humains pour créer des soldats. Revoici donc Jarod et Mark qui font naitre l’enfant d’Elaine. Cet enfant est spécial est grandira à vitesse grand V. Si les décors sont plutôt sympathiques, il manque de beaux enjeux pour se satisfaire de cet élan de SF guerrière.
La troisième phase est un peu le label « Export » avec les paysages indonésiens et leurs temples magnifiques et la star de The Raid : Yayan Ruhian. S’en suit donc une séquence façon actioner de série B où Grillo et lui se bastonnent et le choc des cultures donne lieu à des scènes bateaux et dispensables.
La dernière phase est un combat final plutôt fouilli où les SFX de plus grande envergure interagissent mal avec les décors qu’on devine naturel mais qui ne sont pas détruits. Les incrustations sont alors hasardeuses et on peine à être estomaqués. Beyond Skyline, qui frôlait déjà avec le DTV 90s avec sa chanson rock ringarde en début de métrage, ne transforme pas l’essai et finit même par être inférieur à son prédécesseur dans ce qu’il entreprend. Reste que l’univers est plutôt bien fichu et mérite d’être approfondi. Mais comme pour Skyline, Beyond termine par une séquence très jouissive qui ouvrirait un space opera de grande envergure.
Beyond Skyline ne rate rien puisqu’il n’avait pas vraiment de pression à réussir. Tout se tient, il manque juste un poil de rigueur pour offrir un film divertissant. Le casting n ‘est pas agaçant (il y a même Lindsey Morgan échappée de The 100) et l’histoire n’est jamais ridicule.