Au-delà du Réel : 1995-2015
Amenez-moi le pilote parle aujourd’hui des 20 ans de … Au delà du Réel. L’autre série fantastique culte des années 90 passe donc la 20aine, et c’est l’occasion pour SmallThings de tout vous dire sur le pilote de la série.
Drôle de projet qu’est Au delà du Réel. Remake d’une très vieille série télévisée anthologique culte, elle propose à chaque épisode une nouvelle histoire fantastique ou horrifique, toujours sous l’angle d’une leçon de morale, d’un proverbe, d’un adage… Vous l’aurez compris, les amateurs de La Quatrième Dimension sont en terrain connu, et ce n’est pas sans déprécier la qualité d‘Au Delà. Décorticage.
La série : Au delà du Réel, l’aventure continue (The Outer Limits dans la version originale).
Le parcours : Pilote diffusé le 26 mars 1995 sur Showtime, puis sur Syfy. 154 épisodes, 7 saisons.
Le résumé : un épisode, une histoire, une thématique. La nouvelle version ne présente pas ou peu de fil directeur outre ces thématiques, ni de personnages récurrents. La seule règle est le fantastique, le paranormal, la science-fiction : tout ce qui sort du réel.
Le background : outre quelques épisodes pris au hasard ou diffusés à la télévision, je n’ai jamais sérieusement regardé Au delà du Réel.
Amenez-moi le pilote : passé l’appréhension de revenir dans une série culte alors qu’elle est déjà terminée, on entre très tranquillement dans l’univers d’Au delà du Réel. Trop tranquillement même, puisque le moins qu’on puisse dire c’est que le pilote prend son temps. Séparée en deux parties, l’heure-et-demie proposée passe en effet un peu trop lentement, et aurait facilement méritée une durée standard.
Le pilote, comme vous avez pu le deviner, n’est pas très réussi. Son majeur problème, outre le rythme léthargique, est surtout que l’histoire de base proposée n’est pas intéressante ni originale, ce qui est le comble pour une série qui promet tant d’originalité dès son générique, d’ailleurs très réussi. On nous conte en effet l’histoire d’un scientifique qui revient du Mars avec du terreau rempli d’oeufs trouvés là bas. Seulement, à l’encontre de l’avis de ses collègues, il élève les fruits de ces oeufs extraterrestres, jusqu’à se prendre pour Dieu et négliger sa famille atterrée… Pas vraiment déjà vu mais presque, non? Une histoire comme-celle ci ne méritait pas un tel traitement, 1h30 c’est trop pour cette idée et ça se sent, on est décu par cet épisode pourtant tiré d’un écrit du populaire G.R.R Martin (comme quoi…).
Niveau mise en scène, l’épisode est assez correct sans toutefois être inventif. Le caméraman propose des choses très classiques, très plan-plan, sans jamais s’autoriser de bonnes idées ni de folies, l’esthétique est elle-aussi très convenue, et les petites bestioles alien, qu’on nous vend tout l’épisode comme impressionnantes, se révèlent finalement comme de grosses fourmis à gueule de piranha, très mal animées même pour l’époque. Certains plans d’invasion se veulent dantesques mais tombent à plat à cause du manque de rythme, tout est tellement mou, peu enthousiaste que l’épisode paraît durer une éternité. Les créations des insectes, quand à elles, sont toutefois assez réussies et crédibles pour ne pas faire tâche dans cet univers d’un réalisme étouffant pour le genre.
Que reste-t-il pour expliquer la raison pour laquelle cet épisode sera suivi de 7 saisons ? Pas grand chose, le jeu des acteurs est classique mais pèche un peu parfois par surjeu du personnage principal, les thématiques (besoin de reconnaissance, d’affection paternelle, ambition, destruction) sont assez peu insistantes pour ne pas énerver, la morale en fin d’épisode, elle, agace franchement tant elle semble plagier La Cinquième Dimension, dite d’un ton grave et solennelle sans jamais atteindre le niveau de profondeur de son modèle. La réussite de la série ne peut donc s’expliquer que par de bons épisodes qui ont fait oublier celui-ci, sans quoi on aura du mal à comprendre comment celle-ci n’a pas pu s’effondrer face à X-files, qui embrasse les mêmes sujets et thématiques, mais de manière infiniment plus intelligente et intéressante.
Une déception, donc, que ce pilote.
A.M.D