Critiques de films

Obvious Child : obvious réussite

Obvious Child, la comédie romantique de la rentrée, est en salles à partir du 3 septembre. Premier long-métrage de Gillian Robespierre, Obvious Child reprend avec sensibilité et fraîcheur les lieux communs des films du genre. Le casting, porté par la fantasque Jenny Slate, nous donne rire et émotion.

Donna Stern est une jeune trentenaire sympathique et dynamique, qui fait rire Brooklyn grâce à ses numéros de stand-up sur le thème de sa vie. Tout y passe : l’amour, le sexe, la routine dans le couple… Elle s’inspire de ce qu’elle vit et ressent. Son petit ami, gêné par cette exposition de leur quotidien devant des salles de spectateurs hilares, décide de la quitter. Accessoirement, il couche avec une de ses amies depuis quelques semaines. Comme si cela ne suffisait pas, la librairie où travaille Donna doit mettre la clé sous la porte et elle se retrouve sans travail. Mais la rencontre d’un soir avec Max va l’aider à oublier ses problèmes le temps d’une nuit. Quelques jours plus tard, c’est le choc : elle est enceinte.

obvious-child-afficheDonna va devoir prendre une importante décision. Doit-elle avorter ? Elle est persuadée que oui. Le rendez-vous est pris pour deux semaines plus tard : le jour de la Saint-Valentin. Entre temps, elle recueille le témoignage de sa meilleure amie, elle apprend à connaître Max, elle redoute de l’expliquer à sa mère… Autant d’événements qui pourront la faire douter et l’amèneront sur le chemin de l’âge adulte. Finie l’innocence, finis les actes sans conséquences. Donna va apprendre à se prendre en charge et à faire preuve d’indulgence envers elle-même. Le passage obligé vers l’âge de raison.

En 1h23, Obvious Child a le temps de nous servir quelques clichés relatifs aux comédies romantiques. Comme tellement de films du genre maintenant, Obvious Child commence par deux jeunes gens qui passent la nuit ensemble et tentent de s’apprivoiser ensuite. La comédie romantique nouvelle génération. Comme beaucoup de films du genre, la garçon et la fille n’ont rien en commun, mais alors rien du tout, et sont malgré tout attirés l’un vers l’autre. Mais c’est l’humour qui réunit Donna et Max. D’apparence assez coincé, ce dernier parvient à nous surprendre. Sa naïveté et son air bonhomme nous rapprochent de lui. Quant à Donna, elle représente l’héroïne par excellence de ce type de film : jolie sans le savoir, paumée, maladroite, capable d’auto-dérision, qui sait se remettre en question.

Malgré ces lieux communs en grand nombre, le film fonctionne très bien. Obvious Child parvient à nous toucher de par sa modestie et les sujets plus lourds qui y sont abordés : la relation mère-fille, la difficulté de trouver l’amour dans une grande ville quand on a trente ans, et l’avortement.

Donna en carton et Max, dans Obvious Child
Donna en carton et Max, dans Obvious Child

C’est grâce au court-métrage du même nom réalisé en 2009 et plébiscité par les internautes qu’Obvious Child a vu le jour en version longue. Il était déjà interprété par Jenny Slate, qui s’impose en effet comme la seule héroïne possible de ce film, d’un naturel à toute épreuve. Elle est aussi l’auteure des sketchs des numéros de stand-up de son personnage. « Elle a insufflé beaucoup de son talent », précise Gillian Robespierre. Ce casting a permis à la réalisatrice de mettre ses acteurs à contribution. Ils pouvaient proposer leur propre vision des personnages pour étoffer le film. Un travail d’équipe gage d’authenticité.

On ne perd donc pas ses repères face à Obvious Child. Les ingrédients d’une comédie romantique sympathique y sont tous. Mais le film n’a pas à rougir de son casting efficace, ni de sa manière de traiter des sujets plus corsés. Le naturel et authenticité de l’ensemble rendent le film très agréable. Tout cela parsemé de prises de vue nocturnes de la Sky Line new-yorkaise, qui ne mangent pas de pain.

Claire

Rédactrice / Responsable de la section "Livres"

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