David Foenkinos – La tête de l’emploi
On ne présente plus David Foenkinos : de La délicatesse (adapté au cinéma en 2011 avec Audrey Tautou) aux Souvenirs, en passant par Je vais mieux… il est lauréat de plusieurs prix littéraires et ses romans remportent de plus en plus de succès auprès du public. C’est à parier que La tête de l’emploi, paru le 8 janvier dernier chez J’ai Lu, ne fera pas exception à la règle.
La tête de l’emploi de David Foenkinos raconte l’histoire d’une crise existentielle
. Bernard, 50 ans, a tout pour lui : marié depuis des années, il mène une douce routine. Il est conseiller bancaire à la BNP, s’entend bien avec sa fille, aucune ombre à l’horizon, a priori… C’est alors qu’une succession d’événements vont tout faire basculer : sa fille déménage à l’étranger, son épouse lui annonce qu’elle veut le quitter, son directeur cherche à se séparer de lui… C’est la descente aux enfers. Et Bernard ne s’y était pas du tout préparé. Chaque mauvaise nouvelle est une véritable claque, qui remet en question tout son microcosme autrefois si confortable. Alors qu’il ne se doutait de rien, tout s’effondre. Le voilà seul, sans emploi, obligé de retourner vivre chez ses parents…
Dans un premier temps, la chose la plus raisonnable à faire aux yeux de Bernard est de chercher à reconquérir sa femme. Mais le mal semble fait : Nathalie ne reviendra pas si facilement. Alors qu’il pensait les choses rattrapables, Bernard se rend compte que les dégâts sont plus profonds que cela : il faut qu’il repense sa vie d’une manière plus globale. Mais la dépression le guette… De plus, ses parents, inquiets, ne lui rendent pas la tâche facile.
Dans La tête de l’emploi, David Foenkinos traite d’un concept qui nous touche tous : la crise existentielle. Elle nous fait peur à tous, étant donné qu’elle s’accompagne en général d’éléments de notre vie qui ne fonctionnent pas. Personne n’est à l’abri de perdre son travail, de se retrouver seul : de perdre pied, en somme. Au même titre que la crise existentielle, le roman de David Foenkinos aussi nous touche tous. Parce que Bernard est un personnage fondamentalement humain. Qui apprendra à ses dépends à quel point il faut rester humble face à la vie. Savoir saisir les opportunités qu’elle nous propose… Ne jamais rien considérer comme acquis. Et profiter, aussi…
Au-delà du côté grave du roman, David Foenkinos arrive à nous faire sourire, voire rire à certains moments. Il parsème La tête de l’emploi de petites touches d’humour et d’ironie. Bernard, qui vient de prendre les claques de sa vie, semble développer en parallèle un véritable sens de l’humour. Tout ce qu’il observe est désormais passé au crible de son sarcasme. Les notes de bas de page ajoutées par le narrateur lui-même, sont toujours un délice, et une excellente idée. Quelle que soit la fin du roman, on a l’impression d’accompagner Bernard dans les moments les plus durs de sa vie. C’est comme une petite leçon, finalement, pour nous aussi.
Une interview de David Foenkinos sur le site de métronews, pour en savoir un peu plus sur l’auteur et l’origine du roman.