Critique de Mixology (ABC) : sitcom au shaker
Les scénaristes de « Very Bad Trip » passent au petit écran avec « Mixology », soit 10 inconnus qui vont faire connaissance au cours d’une seule soirée. Une comédie urbaine qui débarque sur ABC le 25 février. Verdict après les 2 premiers épisodes.
Le générique le résume assez candidement : « 10 inconnus. Une soirée. Et les choses stupides et embarrassantes que l’on fait pour trouver l’Amûr » (ndr : la prononciation est de moi). « Mixology » vient du terme « mixer » qui est l’équivalent des soirées arrosées, le plus souvent dans un bar chic et cosy. A la barre, on retrouve également un des présentateurs américains incontournables, chantre de « American Idol », vedette de la radio et producteur des « Kardashian », Ryan Seacrest.
La bonne nouvelle de ce pilote, c’est que l’on ne se perd pas trop parmi les 10 inconnus présentés au cours du pilote : le groupe Tom/Bruce/Cal, la mère célibataire Jessica et sa copine Fabienne, la serveuse Kacey, l’indépendante et pimbêche Maya et Liv, et enfin Ron… qui est British. Non, sérieusement c’est à peu près comme ça qu’on le présente : blond et British.
Chaque épisode de « Mixology » se concentrent sur deux personnages, potentiels couples en devenir, mais leur propos se retrouvent au final aussi légers et informels qu’une conversation rapido de soirée, justement. Le fait que le téléspectateur soit confiné à ce bar n’aide pas à rendre les personnages plus attachants. D’où l’intervention de quelques flashbacks plutôt bien vus pour remonter le fil de la carrière des personnages (en commençant par leur naissance…. pourquoi pas), mais Lucas et Moore s’attardent plus sur le jeu de « prendre-ton-06 » de la part de Tom ou le coup de foudre instantané de Liv sur Ron en fin de pilote.
« Mixology » pourrait être aidé par des péripéties plus pétillantes, mais entre plates réparties de célibattants et dérives vers la rom-com, tout est assez poussif et mal dégrossi. Les références de départ à « Sex and The City » sont vraiment malvenues, et le « party boy » relou et lubrique de la bande, à savoir Bruce, n’est certainement pas assez cartoonesque pour permettre aux scénaristes de se reposer sur lui en cas de recours à de bonnes vannes bien grasses. De même, une des seules têtes connues, à savoir Vanessa Lengies (« American Dreams », « Glee ») se retrouve cantonnée à de piteuses scènes de rupture où elle est associée à un seul personnage…. son collègue barman Dominic (Adan Canto, « The Following »). En restant trop gentillet, « Mixology » ne réinvente certainement pas la roue et ne fait certainement pas avaler l’annulation de sitcoms comme « Happy Endings », qui avaient trouvé un ton propre et une dynamique de groupe. On est loin d’être investis sur le devenir des duos en fin de deuxième épisode, et même si les comédies de ce type n’ont pas trouvé une science exacte, « Mixology » n’a pas trouvé la bonne formule pour se hisser en rendez-vous sympa de midseason. Reste à savoir si sa programmation derrière « Modern Family » lui permettra de se trouver un public fidèle et peu exigeant.