Hello Ladies – Saison 1
La série de HBO, Hello Ladies, a terminé sa saison après seulement 8 épisodes. Annulée ? On ne sait pas encore, mais le nombre d’épisodes était déjà prévu. La série de Stephen Merchant et de deux compères sortis de The Office est le coup de cœur de cette rentrée 2013.
Stuart Pritchard est un anglais venu à Los Angeles pour monter sa boite de web design. Il cohabite avec Jessica, une actrice de séries B voire Z qui tente de trouver le rôle qui va la rendre célèbre. Stuart cherche l’amour, le vrai, ou plutôt celle qui va vouloir de lui, si elle existe. Multipliant les faux plans, les fantasmes, les coups bas, Stuart se construire une réputation de loser.
L’anti-thèse de Hank Moody s’appelle Stuart Pritchard. Du haut de son double mètre, Stephen Merchant dresse le portrait d’un loser attachant, d’un con égoïste, d’un homme perdu dans ses rêves, bref d’un personnage consistant. On aime le détester ou on ne supporte pas sa bêtise, dans tous les cas, il se rapproche de Hank Moody dans cette partie sombre de l’être humain qui finalement l’humanise beaucoup !
Stuart a beau ne penser qu’à lui, qu’à s’adapter à tout ce qui peut lui apporter quelque chose, qu’à trouver la blague bien lourde, il n’en reste pas moins quelqu’un qui cherche à exister. Cette quête est le fil rouge, le cœur même de Hello Ladies. Jessica tente d’exister professionnellement alors qu’elle enchaine pubs honteuses et diners où ses amies actrices s’autocongratulent. Wade, le meilleur pote de Stuart, est un homme déchiré par son divorce qui se rattrape au mince espoir de voir son couple redémarrer. Kives est un paraplégique qui se retrouve attachant malgré lui auprès de la gente féminine. Rory, le collègue de Stuart, voit en lui un modèle et se retrouve à être un peu le faire-valoir du géant anglais. N’oublions pas Glenn qui profite un peu de Jessica en tant qu’agent et amant.
Stuart a une idée en tête : sortir avec une top-modèle, le genre de défi où le seules réponses que l’on reçoit sont : elle est hors de ta league. Pourtant, doucement, sûrement, Stuart arrive à approcher Kimberley, une mannequin, grande, blonde, est à se lier d’amitié avec elle. À l’intérieur de nous, on sait qu’il va tout rater, mais on veut qu’il réussisse. Derrière ce sentiment, il y a toute une mécanique qui fait que Hello Ladies est une comédie grinçante, tragi-comique. On ressent encore cette gène, ce malaise comme on pouvait l’avoir devant The Office US ou UK (Gervais et Merchant étaient derrière) mais on s’attache vraiment aux personnages. Devant les situations comiques, il y a toujours cette empathie immense. Hello Ladies parle vraiment aux spectateurs, on participe, on juge, on est le témoin de cette quête quasi-impossible de Stuart.
Hello Ladies est l’adaptation libre du spectacle de Stephen Merchant, il campe à merveille ce Ron Weasley géant, cet anglais gauche, vrai gentil ou faux-méchant. Autour de lui, chaque personnage a ses tares et Hello Ladies pointe le doigt vers l’égocentrisme exacerbé de chacun. Peut-on réussir dans la vie seule ? Doit-on écouter l’autre ? Souligne t-on trop nos réussites ?
Si la saison 1 est courte, elle ne rate aucun de ses 8 épisodes sauf le 6è, moins inspiré. Le 7è marque vraiment puisqu’il souligne avec perfection tous les enjeux de la série et son positionnement. Les situations sont drôles, les dialogues vifs, rythmés, les échanges entre Rory et Stuart, les scènes entre Stuart et Jessica sont déjà des gimmicks savoureux. Les seuls défauts sont peut-être la recherche perpétuelle de l’échec, ce qui peut arriver, arrive et la surprise devient moins grande. Los Angeles est la ville parfaite pour faire vivre ces personnages. Ce Californication sans mojo est vraiment une réussite. Hello Ladies réussit sa première saison et on attend avec impatience de savoir si Stuart revient dès la rentrée prochaine.