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Westworld saison 2 : Les questions à se poser après l’épisode 4

The Riddle of the Sphinx nous dévoile une nouvelle part de la vie de William, laissant présager de l’usage qui pourrait être fait, à l’avenir, de la cybertechnologie Delos. Retour sur ces révélations d’ampleur et les questions qu’elles soulèvent.

Tandis que William fait une halte à Las Mudas (Les muettes) accompagné de Lawrence, défiant à l’occasion le Major Craddock, méchant en carton épargné par Teddy à la suite de l’affrontement entre Delos et les hôtes du parc, de nouveaux flashbacks nous montrent le quotidien routinier de feu James Delos. Celui-ci se trouve en quarantaine dans un semblant d’appartement minimaliste vitré et reçoit régulièrement la visite de son gendre, William.

C’est un épisode mitigé mais néanmoins crucial que les showrunners de Westworld nous ont proposé cette semaine. Avec de nouvelles approximations, comme l’allure plutôt fringante d’Elsie, laissée pour morte la saison dernière et exilée durant plusieurs semaines dans une grotte au cœur du parc par Bernard, ou encore quelques écarts de temporalité, disons-le d’emblée, l’épisode 4 n’est pas parfait. Mais il est néanmoins incontournable car il recèle de très belles scènes portées par la surprenante performance de Peter Mullan, alias James Delos.

En effet, pour la première fois depuis longtemps, Westworld a fait mouche, gratifiant ses fans d’une confrontation qui en dit long sur le potentiel inexploité de la série en matière de science-fiction et de I.A. Dans la peau d’un James Delos désorienté, rongé par son mal, Peter Mullan excelle et nous livre un spectacle peu commun, celui d’un androïde crédible en pleine dégénérescence. Ses face à face tendus avec William (Jimmi Simpson/Ed Harris), illustrent la troublante frontière qui existe entre les hôtes et leurs créateurs humains. Car ces scènes brillamment interprétées pointent une évidence ; la cybertechnologie aurait ses limites et n’offre pas de réponse utopique aux erreurs de l’humanité.

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William (Ed Harris), pourrait bien avoir à sonder son passé pour percer à jour les mystères de Ford

« Ceci tuera cela », annonçait Victor Hugo. Ce qui s’applique également aux effets de l’intelligence artificielle et de la robotique, à long-terme, sur l’humanité. Du moins, c’est ce qu’insinue Westworld depuis quelques temps. Doucement, mais sûrement, le scénario du couple Lisa Joy et Jonathan Nolan dérive vers le sermon solennel adressé en filigrane aux êtres-humains, qui souvent se trompent sur leur vision binaire de l’existence. Mais l’épisode 4 et son lot de révélations nous indiquent que la problématique du remplacement des humains par les robots ne serait pas aussi tranchée qu’on le croit.

Nous apprenons que James Delos, souffrant, aurait fait transplanter son esprit dans un corps d’androïde à son effigie, une parfaite réplique censée résister aux affres du temps et le guérir de ses maux. Seulement, sa copie rejette la greffe, ou l’équivalent. De quoi lancer un débat sur l’aboutissement de ces recherches effectuées dans le plus grand secret par Delos. Serait-ce donc le dessein de la multinationale que de permettre, à terme, l’immortalité pour les puissants de ce monde ? En cela, l’épisode renoue avec les racines profondes de Westworld, qui base son univers sur le fantasme procuré par l’ingénierie robotique, celui d’un Homme amélioré, perfectionné, défiant le temps et sa l’éphémérité de sa nature. De là à convertir le reste de la population dans un lointain futur ?

Pas pour le moment, en tous cas. Mais si l’opération supervisée de près par William a échoué, elle permet les plus folles spéculations, comme le fait que Robert Ford ai lui aussi tenté l’expérience. Il se pourrait bien, en effet, qu’Anthony Hopkins fasse son grand retour dans la série. La découverte que font Elsie et Bernard va d’ailleurs dans ce sens. Quelles preuves Bernard a t-il cherché à effacer en éliminant tous les témoins du laboratoire ? Sachant que lui-même est une version malléable d’Arnold, l’un des fondateurs de Westworld. Et d’ailleurs, combien de temps s’est-il écoulé entre ce souvenir et le présent qu’il croit vivre en compagnie de sa collègue, qui semble déjà appartenir au passé ?

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Grace (Katja Herbers)

L’autre grande surprise de cette semaine est la découverte de l’identité de Grace, rescapée de l’attaque du parc indien dans Virtù e Fortuna. Car l’épisode se clôt sur une nouvelle étonnante ; elle serait la fille de William. Et compte-tenu du passif de l’héritier de Delos, on a de quoi douter de leurs rapports. Étant donné le suicide de sa mère et la manière dont son père fait peu de cas des femmes de sa vie, nous pouvons déjà en déduire que la jeune femme n’est certainement pas en bons termes son géniteur. Il semblerait même qu’elle ait coupé les ponts avec lui, si l’on se fit à la réaction de l’homme en noir à l’évocation de l’existence de sa fille par Lawrence.

Il serait intéressant de voir Grace s’imposer comme la bête noire de William, en grand dam de ce dernier, donnant du fil à retordre à son vieux père et s’affirmer par la même occasion comme la nouvelle figure féminine du show.

Les questions s’enchaînent, indiquant que l’intrigue de Westworld pourrait prendre un tournant inattendu, dans la même veine que ces rebondissements prometteurs autour du passé de William. Un usage de l’I.A. on ne peut plus ambitieux que l’idée d’un simple chantage oisif par rapport aux données récoltées sur les visiteurs du parc.

Akane No Mai, l’épisode 5, nous promet une plongée dans un autre univers : le parc nippon et son folklore japonisant. Un joli thème pour un changement radical de décor qui s’annonce attractif. Reste à déterminer si la fiction sera au rendez-vous.

Visuels : © Westworld – © HBO

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