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UnREAL, la seule Real-TV que l’on s’accorde à regarder

Lifetime propose des séries s’adressant aux femmes majoritairement. Des séries comme Devious Maids, Army Wives ou The Client List ont été diffusées. Cet été, UnReal a bluffé tout le monde en proposant un regard acide sur le monde de la télé-réalité. Addictif.

UnREAL est créée par Marti Noxon et Sarah Gertrude Shapiro  d’après le court-métrage Sequin Raze de Sarah Gertrude Shapiro. Marti Noxon est connue pour avoir bossé sur Buffy contre les vampires mais aussi Point Pleasant, Grey’s Anatomy ou Brothers and Sisters. La série suit les coulisses de Everlasting, une télé-réalité de dating à la Bachelor, menée par Quinn et Chet. Rachel Goldberg (Shiri Appleby, Roswell) est chargé de production sur l’émission. Au centre d’un drame, la saison dernière, elle tente de se refaire une réputation. Pour l’émission, elle va devoir user de ruses et de coups bas envers les candidats pour arriver à offrir la meilleure émission possible tout en gérant les retrouvailles avec Jérémy, son ex.

La Real-TV est comme la presse people, tout le monde en parle, tout le monde regarde, mais personne n’ose le dire. Avec UnREAL, le spectateur se retrouve au centre d’un dilemme très jouissif : regarde-t-on, car nous sommes attirés par les dessous de ces émissions ? Sommes-nous irrémédiablement intéressés par les actions de gens qui n’ont aucune considération de l’humain ? Sous couvert, de série parlant d’émission, doit-on considérer UnREAL comme une vraie remise en question du genre Real-TV ?

La dernière question est importante. Depuis quelques années, on note une évolution notable de la télé-réalité qui glisse peu à peu vers des émissions très scriptées, très rythmées par des rebondissements souvent incohérents entre eux (A ne supporte plus B un jour sur 2) qui font ressembler ces émissions à des vrais feuilletons. On parle souvent d’acteurs dans la télé-réalité, mais non. On ne peut pas être aussi bon dans la bêtise et être aussi juste dans le fait d’être insupportable. Le débat se porte donc sur UnREAL qui une force très identifiée à ses débuts : il y a autant de manipulation dans ces émissions que dans la vie. Si on aime suivre une série, on peut aimer suivre un programme de Real-TV. La finalité de ces deux programmes est la même : raconter une histoire. La manière de le faire est la même : des gens tirent les ficelles et vous imposent leurs histoires. Le simple fait de savoir que dans une Real-TV, les « acteurs » sont des gens lambdas fait pencher la balance de l’appréciation, du regard, du jugement. UnREAL joue de ça à merveille. Les manipulations se font dans les deux univers. Life’s a bitch à tous les niveaux. Tout le monde est au courant, de la stagiaire au candidat prince charmant.

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©Lifetime

 

On adore UnREAL pour sa proposition claire dès le premier épisode : ne faites confiance à personne. Rien n’est vrai, naturel, tout est manipulé. C’est peut-être ça qui nous fait aimer la série dès les premières minutes. On reconnait les codes des émissions de dating et on apprécie grandement de voir les gens du background manipuler les candidats, rendre le factice beau. Et surtout, UnREAL arrive à deux niveaux à nous faire aimer des personnages… et des candidats. Pris au piège entre la fiction et la réalité-fiction, le spectateur est dans l’étau UnREAL. Lui-même manipulé, il fera son choix, il adorera détester Chet (Craig Bierko), excentrique connard, ou Quinn (Constance Zimmer, House of Cards), grand manitou de ce barnum. Il se prendra la tête avec ces deux mains de voir Rachel ne reculer devant aucun sacrifice, aucun scrupule pour arriver à obtenir la meilleure candidate possible. Rachel (formidable Shiri Appleby) est une jeune fille qui ne prend pas soin d’elle. Elle est sale à l’extérieur comme à l’intérieur. On la sent fragile, à la limite du burn-out, incapable de trouver du plaisir dans les choses les plus extrêmes (blasée par du porno, elle arrivera au plaisir en regardant une vidéo d’elle avec Jérémy), mais elle tente de rester digne face au fake.

On peut parler du casting plutôt impeccable pour incarner des personnages à la psychologie aiguisée comme Shiri Appleby, parfaite en junky sociale, Constance Zimmer, parfaite en tireuse de ficelle et les candidates bien campées à l’image d’Ashley Scott (Jericho) ou d’Arielle Kebbel (The Vampire Diaries) qu’on apprécie de revoir à la télévision. Et si vous voulez être surpris, vous frappez à la bonne porte. Malgré le type-casting, les noms les plus connus ne sont peut-être pas les plus mis en avant dans la série. On n’oublie pas les quelques défauts comme un côté soap, assumé, un peu trop présent dans les ultimes épisodes et une fin précipitée mais tout est vraiment cohérent, pas un seul épisode n’est moyen. Le rythme est fabuleux, rien n’est laissé au hasard, le sujet est maîtrisé. Constamment dans le retournement de situation, la satire d’UnREAL ne vous laissera clairement pas de marbre. 

UnREAL aura une saison 2.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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