Critiques de films

Traque à Boston: Justesse et dignité

Traque à Boston relate le double attentat de 2013 qui s’est déroulé lors du marathon commis par les frères Tsarnaïev .

L’Amérique touchée à nouveau en plein cœur lors d’un événement sportif ultra-populaire tellement avec deux explosions successives faisant plusieurs victimes et des blessés graves marqué à vie par cette journée.

traque à boston

Un sujet sensible qui pourrait accoucher d’un film ultra patriotique à la gloire des héros US à la Michael Bay avec des bannières étoilées dans tous les sens. Traque à Boston n’est pas tout à fait dans cette trempe fait preuve de plus de subtilité mais les policiers sont tout de même mis à l’honneur pour un bel hommage.

Peter Berg redirige à nouveau Mark Wahlberg avec lequel il a déjà collaboré dans Du sang et des larmes (2013) et Deepwater (2016). L’acteur monopolise l’écran ce qui est un peu dommage car au final, Traque à Boston souligne que la collaboration est maitre-mot dans ce genre de situations, allant du courage du citoyen lambda au témoignage d’un autre…On notera la jolie brochette d’acteurs qui entourent Marky Mark: Michelle Monaghan, J.K. Simmons, John Goodman ou encore Kevin Bacon.

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La caméra suit alors le quotidien banal et tranquille de plusieurs personnes de toutes origines et de tous milieux dont le destin va basculer en un clin d’oeil. Tommy Saunders incarné par Mark Wahlberg est un sergent de police de Boston qui sera en première ligne lors des explosions. Le coté intime et anecdotique de cette introduction contraste fortement avec sa suite mouvementée.

En général, les héros hollywoodiens sont caricaturaux au possible, il est rare d’entrevoir leurs faiblesses, ici Berg n’hésite pas à montrer la part d’humanité profonde du sergent qui fond en larmes dans les bras de sa femme sous le choc. Le réalisateur souhaite placer le spectateur à hauteur des victimes avec une caméra jonchée sur le sol filmant des gros plans de plaies béantes, de membres arrachés telles des images de guerre. Le coté immersif est percutant et réussi. Berg nous plonge au cœur du carnage avec une caméra à l’épaule qui ne sait plus où se poser surlignant l’état d’urgence.

Une course contre la montre va alors débuter, le temps de panser ses blessures doit être le plus bref possible afin de se remettre sur pied et passer à la reconstruction des corps et des âmes où la solidarité  doit être plus présente que jamais. Berg ne fait pas trop dans le démonstratif et ne sort des violons pour souligner la douleur de la nation américaine.

Traque à Boston ne se contente pas de montrer les séquelles physiques ou mentales post-traumatiques mais la partie la plus haletante est celle de la chasse à l’homme et de l’enquête qui monopolise les forces de police pour reconstituer le chronologie des événements et remonter jusqu’aux terroristes.

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Un simultanéité des situations nous est alors proposé entre le fuite des frères Tsarnaïev qui voient leurs portraits partout aux infos et savent que leurs jours sont désormais comptés décident alors d’enchaîner avec un autre attentat à New-York. La situation peut donc encore rapidement dégénérer en un carnage supplémentaire si l’enquête n’aboutit pas. D’autre part, Berg propose de suivre l’avancée des recherches à la fois dans les bureau mais aussi dans la rue où le couperet peut tomber à chaque instant. Je ne sais pas dans quelle mesure le script a été « enjolivé » ou non pour rendre cette narration pleine de twists et d’action mais le film souligne que même si les terroristes ont du improviser pour s’en sortir, ils avaient un sacré attirail et ce n’était pas des amateurs de la gâchette.

On pourra reprocher à Traque à Boston de ne pas du tout s’attarder sur les raisons profondes des  frères Tsarnaïev dont les portraits sont rapidement esquissés sans jamais creuser l’origine de leur radicalité.

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Peter Berg signe un bel hommage aux héros du quotidien sans patriotisme dégoulinant avec une reconstitution soignée et crédible de ces attentats tragiques avec une belle maîtrise de l’intensité dramatique. Une impression de vu et dejà vu de part ces images immuables et universelles  post-attentats qui hantent l’esprit de chacun.

Le réalisateur a souhaité inclure des témoignages et images d’archives pour conclure le film et on ne peut qu’admirer la justesse de la reconstitution et les ressemblances physiques mais pour moi cet ajout est superflu et plombe un peu Traque sur Boston.

 

 

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