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STATEN ISLAND SUMMER : incohérence des sentiments

Staten Island Summer est une curiosité pour plusieurs raisons : c’est un film qui porte la patte du Saturday Night Live et c’est un film inédit au cinéma.

Vous pensez avoir déjà vu ce film ? Vous avez surement encore en tête The Way Way Back / Cet été-là qui semble très similaire dans l’esthétisme et les artworks. Mais il n’en est rien. Si Way Way Back est un coming-to-age movie qui porte un regard familial sur l’adolescence, Staten Island Summer reste plutôt concentré sur le ressenti de Danny, futur étudiant à Harvard qui va passer son dernier été dans le centre nautique de Great Kills. Entouré de ses collégues et amis, il va tenter de profiter de sa dernière semaine.

Staten Island Summer
©dr

L’affiche semble vendre un film plutôt orienté teen movie, sexe, fille, fiesta. Il n’en est (presque) rien. Le film est coincé entre son envie d’offrir un teen movie régressif à base de blagues de cul et un fort désir de proposer un regard juste sur le passage à l’age adulte quasi doux amer. Il en résulte un film constamment débordé par une auto-censure. Rien n’est vraiment fou dans ce que font les personnages et les dialogues sont parsemés de grosses blagues très lourdes sur le sexe, notamment par le personnage de Frank, qui semblent inadéquates. Ce ressenti va parcourir tout le film jusqu’à la fin. On appréciera mieux la seconde partie, plus détendue, avec enfin des émotions palpables et un vrai sentiment de fin d’été. Il aura fallu une bonne heure avant de pouvoir dire que Staten Island Summer tient ses promesses de Coming-to-age movie. Tout était pourtant en place en quelques minutes avec un héros middle class, son pote lourd, son entourage haut en couleurs avec le dragueur musclé, le boss étrange, le collègue j’menfoutiste et l’arrivée d’une bombe incarnée par Ashley Greene. A partir de ce moment le script peine doucement à maintenir la cohérence des sentiments. Le personnage de Greene semble débarquer alors que Danny la connait depuis des années. Même la scène explicative sonne faux. On ne sent pas un script vraiment maîtrisé avec comme seule volonté, celle de raconter la séquence finale. Le personnage de Greene sera alors quasi reléguée au troisième plan, n’aidant pas le héros à franchir son objectif « filmique » de devenir un homme. Il y a encore quelques incohérences dans le script comme la séquence où Danny rentre chez lui et qu’il doit repartir aussitôt à la fac, ça n’apporte rien à la dramaturgie des parents (avec un traitement qui aurait mérité mieux)

staten island summer
©dr

Ce sont Colin Jost et Rhys Thomas, scénariste et réalsiateur du Saturday Night Live qui sont derrières le film. Les guests s’enchainent avec pas mal d’acteurs actuels de l’émission mais aussi Will Forte (The Last Man On Earth) ou Kate Walsh (Private Practice). La folie du projet reste sur le papier. La fête finale reste gentillette, les personnages sentent qu’ils ont accomplis leur mission mais sans folie aucune.Staten Island Summer reste une tentative ratée d’offrir une belle tranche de vie ado. Tout reste en surface et les idées (mafia, weed, seconds rôles) ne parviennent jamais à être vraiment farfelues. Staten Island Summer reste un film plutôt honnête, simple avec une certaine délicatesse du propos. Un Summer Movie frais mais qui manque de personnalité.

Le film est disponible sur Netflix US.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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