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Sharknado 4 : le ridicule ne tue pas, il ne rend pas plus fort non plus

Depuis 3 ans maintenant, SyFy nous offre un Sharknado pour l’été. Depuis le succès surprise du premier téléfilm, Sharknado est devenu un rendez-vous un peu spécial.

Loin d’être un film efficace, bien fichu et honnête, Sharknado est juste un erreur de parcours dans le monde des nanars. Ou plutôt, de film fauché de The Asylum, Sharknado est devenu nanar, consécration du mauvais film devenu plaisir coupable. Et de nanar, Sharknado est devenu phénomène !

Sharknado 2 était encore le nanar de luxe. The Asylum savait ce qu’il faisait et on sentait que le ridicule allait tuer la franchise. Sharkanado 3 allait encore plus loin, était conscient de son identité et faisait n’importe quoi. Sharknado the 4th awakens semble allait encore plus loin et semble, on l’espère, vouloir faire du nul coûte que coûte.

Faire du mauvais par excès de confiance est à double tranchant : on enterre définitivement l’aura du film et on en fait un vrai mauvais film sans aucun plaisir de visionnage, et on a de l’idée, du second degré et de la volonté pour en faire un film parodique qui s’éloigne du nanar.

Verdict ? Sharknado 4 rate tout. Au bout de dix minutes, on sent vraiment que le projet est fauché à l’extrême. Avec un budget de 2 millions de dollars, chaque film en faisait moins que des épisodes de séries au même budget. Ce n’est donc pas l’argent le problème. Le réalisateur est le même que sur les trois premiers : Anthony C. Ferrante. Il ne reste donc qu’un seul coupable : la production. The Asylum a vraiment voulu faire un ratage complet et ça n’est plus « acceptable ». Dix minutes sont passées et on comprend que la production mise sur les standards Asylum. Le montage est très cut pour éviter de filmer trop de mouvements, le cadre très serré pour éviter de construire des décors, et couplés, les deux outils poussent la narration à se dérouler hors champ. On ne s’embarrasse pas de montrer un personnage se débrouiller pour monter sur quelque chose. D’un plan à un autre, il aura réussi. Et pendant 90 minutes, Ferrante se limitera à utiliser ce procédé jusqu’à la scène finale où le décor extérieur est un fond vert. Aucun acteur n’a pu aller se déplacer dans un espace vert pour filmer cette scène?! Les détourages sont honteux et ne sont pas aidés par une mise sen scène fauchée poussée à l’extrême. Les plans sont ultra serrés, coupent des visages, filment des choses sans cohérence.

sharknado

On le rappelle, on pardonne ce genre de choses quand on est vraiment en face d’un plaisir coupable, un nanar « de qualité ». Ici, c’est vraiment un navet. On ne discerne plus le ridicule du fauché, le navrant du décalé. Même le script semble oublier de la cohérence. Un train est arrêté pour aucune raison, la tornade dévie sa route sans raison, et le public, lui, n’a plus aucune raison d’aimer ce genre de choses. Il reste un mince plaisir à regarder Sharknado cependant il n’ y a plus aucun moment de bravoure à l’heure où Sharknado 2 se permettait des scènes d’anthologie. Il y a une scène à retenir tout de même : le requin qui mange le requin qui mange….

Tara Reid et Ian Ziering font le minimum (si tant est que Reid eut essayé de faire un effort car même quand elle court, elle le fait mal) et il n’y a guère que David Hasselhoff et Tommy Davidson qui prennent du plaisir. Le casting fait pitié avec un Gary Busey sorti de sa retraite qui est dans la même position et le même décor tout le film, Carrot Top, les Jedwards ou Duane Lee « Dog » Chapman font leur caméo tandis que Geena Lee Nolin et Alexandra Paul se permettent de reprendre leurs rôles respectifs d’Alerte à Malibu pour jouer les assistantes de Hasselhoff. Outre la partie caméo, les références pop culturelles sont nombreuses, variées mais très forcées. De Star Wars à Terminator, tout est un prétexte comme les caméos. La palme revient à la référence pour Christine, le film de Carpenter tiré du roman de Stephen King, qui tombe comme un cheveu sur la soupe.

Pour l’anecdote et briller en société, Steve Guttenberg (Police Academy) reprend son rôle de Lavalantula pour une scène cross-over. On en est là.

On ne sait plus ce qu’on regarde avec Sharknado. Le plaisir n’est plus coupable, il est carrément honteux. Alors oui, c’est drôle à regarder, mais n’en faut-il pas plus ? Nanar, navet, ratage, plaisir coupable, choisissez votre camp.

Sharknado 4 sera diffusé le Jeudi 4 août 2016  à 20h45 en Express sur Syfy (Canalsat)

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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