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Festival Tous Ecrans : présentation de Série Noire

Les montres si chères aux Suisses sont à l »heure des médias à Genève ! En ce moment  et jusqu »à jeudi se déroule le Festival Tous Écrans dans la plus française des villes suisses, avec entre autres la série de ICI-Radio Canada « Série Noire ».

SmallThings étant sur tous les gros événements séries, vous aurez donc la chance d »avoir l »avis de rédacteur sur quelques séries présentes au festival ! Première série que je découvre au festival nous vient de l »autre côté de l »Atlantique, plus précisément du Québec. Le Canada est l »invité du festival pour ses 20 ans et on commence avec du très lourd. Petit retour sans spoiler sur le pilote de la série.

Dennis (François Létourneau, aussi scénariste sur cette série et sur Les Invincibles) et Patrick (Vincent-Guillaume Otis, qui a un air de Dwight dans The Office) sont deux scénaristes de séries TV pour la television québécoise. On assiste avec eux à la diffusion au season finale de leur série « La loi de la justice ». Contrairement à leurs attentes, c »est un échec retentissant. La presse ne leur fait aucun cadeau ni même leurs amis et leurs proches. Rien ne leur est épargné: mauvais dialogues, stéréotypes, misogynie et surtout un grand manque de réalisme. Un des mots employés pour décrire leur final (et toute la série) est incongru. Pas sur que ce soit la façon dont un scénariste veuille que l »on décrive sa série …

Les deux amis abandonnent donc leurs rêves de séries TV pour revenir a leur quotidien monotone. Mais cela était sans compter la magies des audiences et du marketing ! En effet, leur productrice leur annonce que la chaîne leur a commandé une saison 2 !
Pour les deux compères, c »est juste le début d »un nouveau cauchemar. Mais Dennis a « une épiphanie »: et si le seul moyen de faire une bonne série était de vivre ce qu »on inflige à ces personnages ?

La série est une online casino canada espèce de mise en abîme des séries. Nous sommes embarqués dans le processus créatif de deux scénaristes de télévision. Ce processus particulier donne le ton de la série, qui repousse les limites de l »absurde. C »est un OVNI, je n »ai pas le souvenir d »avoir déjà vu une série de ce genre auparavant. Pendant 45 minutes, on tombe dans une ambiance a la Ionesco où tout peut arriver. Rien n »est prévisible et surtout pas les deux personnages principaux qui redoublent d »ingéniosité pour trouver des moyens d »être dans la peau de leur personnage afin de tester le réalisme des situations qu »ils mettent en scène.
La réalisation est rythmée, il n »y a pas de temps mort lors des scènes. Il y a cependant des micro pauses avec le nom de la série sur fond noir qui rappelle les fins d »actes au théâtre. D »ailleurs, certains personnage nous sont présentés par une voix-off tel des didascalies dans une pièce de théâtre écrite.

L »écriture a vraiment été soignée (à la différence de La Loi de la justice) et amène à certaines réflexions sur les séries TV. En effet, c »est la question et la critique du manque de réalisme qui est le moteur et la raison d »être des aventures de nos personnages. C »est une très belle façon d »apporter sa pierre à l »édifice de la question: une série doit-elle être forcément réaliste ?
Je ne pense pas que l »ambition de la série soit de répondre a cette question. Elle porte plutôt sur  » l »univers des (mauvaises) séries » mais en y ajoutant matière a réfléchir.

Tout cela donne une série drôle très bien construite et bien interprétée. La bromance entre les deux personnages est tout a fait crédible, il y a une alchimie a la JD et Turk de Scrubs!  Le mélange d »absurde et de passages plus « terre-à-terre » fonctionne très bien et donne envie d »enchaîner les épisodes ! En tout cas, votre humble serviteur va se jeter sur la série dès la fin du festival ! C »est peut être la meilleure série francophone de cette année !

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