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Search Party : à la recherche d’une vie volée

Search Party est la dernière nouveauté fascinante de 2016. Entre comédie dramatique et enquête mystérieuse, TBS fait fort.

TBS est une petite chaîne qui n’avait pas fait  beaucoup d’étincelles à part reprendre Cougar Town à ABC pour terminer la série et proposer la très sympathique série aux 2 saisons, Ground Floor. Mais depuis cette année, TBS enchaîne les bonnes surprises, les projets originaux et le public semble suivre. Avec Angie Tribeca, The Detour, Wrecked, TBS avait fait bonne impression. Elle termine l’année en fanfare avec l’étonnante People Of Earth et l’intrigante Search Party.

Sarah-Violet Bliss, Charles Rogers et Michael Showalter sont derrière la série. Les deux derniers ont commis des scripts pour We Hot American Summer ce qui augurait quelque chose d’assez décalé. Et Search Party l’est mais pas dans le sens du délire comique à outrance. La série de TBS met en scène Alia Shawkat (Maeby d’Arrested Development) qui joue la paumée Dory. Petit copain à côté de la plaque qui se masturbe avant de jouir en elle, amie actrice de seconde zone déconnectée et pote gay qui semble se caricaturer pour exister, Dory n’a rien d’excitant dans sa vie. Quand elle apprend qu’une de ses anciennes amies de fac a disparu, elle se donne un sens à sa vie et remet en doute les fondements et les repères qu’elle a mis longtemps à construire.

search party

Le ton est donné dès le premier épisode, par tranches scéniques improbables, on expose les tenants et aboutissants de cette dramédie assez inédite sur TBS. On semble regarder une série d’un autre temps, d’une autre chaîne surtout. A travers le portrait de personnages imparfaits, peu glamour et hautement instables, Search Party fait le pari d’offrir une vision de l’être humain assez défavorable mais terriblement addictive. Alia Shawkat vole chaque scène et son omniprésence renforce l’idée que la série est avant tout une nouvelle approche de la vie pour son personnage. Peu prolixe par moments, la série se permet de montrer plus qu’elle ne parle, l’ambiance est lourde, peu engageante. Le point de rupture psychologique ou narratif semble arriver à n’importe quel moment. Un personnage peut être déstabilisé par quelque chose, une situation peut dérailler sans qu’on s’y attende. Chaque élément a une approche étrange et une aura énigmatique et la disparition de Chantal Winterbottom, cette connaissance de fac, est un appendice hautement appréciable qui donne une vraie identité à la série. Difficile à définir dans un genre, Search Party fait tout de même pencher la balance du côté du drame. Les situations peuvent faire sourire mais les personnages pensent tout le contraire.

Après deux épisodes, Search Party réussit le pari d’être à la fois une série charnière pour TBS et une découverte très différente de ce qu’on a eu depuis la rentrée. Les 10 épisodes sont disponibles en ligne chez TBS. Après avoir goûté au premier épisode, quelque chose vous demandera de revenir, que ce soit un personnage, une ambiance ou une intrigue.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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