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Rétro Pixar, J-5 : Cars 2

Suite de notre rétro Pixar, on retourne voir les voitures en traînant les roues et en freinant des 4 fers : abordons le premier échec critique de la firme, Cars 2 !

Alors que le champion Flash McQueen est de retour pour un nouveau grand prix, il se sépare vite de Martin, devenu ingérable. Ce dernier va se trouvé propulsé dans ne intrigue d’espionnage à grande échelle, un complot qui pourrait avoir un lien avec cette fameuse Coupe du Monde …

C’est avec appréhension que l’on s’apprête à parler de cette suite de Cars. Vous savez, pour nous avoir lu, que Cars premier du nom était déjà loin d’être le meilleur firme de le firme, la faute a un concept peu abouti et à une banalité du discours. Pourtant, le film parvenait à s’en sortir, avec force nostalgie et courses automobiles pétaradantes et réalistes. Ici, c’en est trop. John Lasseter persiste et signe un film très médiocre et sans aucun intérêt : même le visuel, assez banal, ne suffit plus à garantir la qualité du film.

Cars 2 fait d’abord l’erreur grossière, prend le risque stupide de faire du sideckick rigolo et un peu stupide du héros dans le premier film, Martin, le personnage principal de cette seconde suite. Le Monde de Dory pouvait se permettre de prendre le risque au vu du capital sympathie réel et avéré du poisson amnésique, mais personne ne se souvenait de Martin ! Sur le papier, Cars 2 partait tout de même assez mal, et le résultat n’est pas meilleur : le personnage est vulgaire, assez grossier, terriblement ennuyeux, la plupart de ses vannes tirent le film vers le bas  (comme la plupart des répliques du film d’ailleurs, « Ça glisse au pays des merveilles », ça ne s’invente pas). Flash McQueen pouvait se targuer d’une certaine profondeur avec sa gestion de la célébrité, son ego démesuré et dégonflé au fur et à mesure de son apprentissage de la vie, ici le personnage de Martin est uniforme et on lui demande juste de faire l’idiot pour que les personnages lui disent et qu’à la fin ils se en mordent les doigts. En des années de carrière Pixar n’a jamais été aussi mince dans son discours : jamais.

Cars 2
La bien fade agente Holly …

Si ce n’était que ça ! Mais Cars 2 en fait d’autres, des erreurs dramatiques, il reproduit même l’erreur plutôt réparée du premier film, celui de ne faire de son concept de voitures héroïnes un … Simple concept, sans rien pour le corroborer dans l’intrigue. Cars réparait cela in extremis à grand renforts de course automobile mais ce Cars 2 prend la décision idiotie d’insuffler une intrigue d’espionnage tout ce qu’il y a de plus humaine au film. L’idée des voitures n’a plus aucun intérêt, rien ne changerait ici si des humains remplaçaient les voitures, l’intrigue est assez bien menée, fait hommage aux grands classiques des films d’espionnages (la scène d’action préliminaire, les grands voyages, les gadgets) mais elle est complètement hors sujet, du début à la fin. C’est le pire, Cars 2 est frustrant car sur certains points il est très bon, mais ces points n’ont rien à faire dans le film !

L’intrigue d’espionnage en elle même est passable, divertissante, mais sans vrai intérêt, si ce n’est celui de reproduire certains clichés, comme les lieux des pays visités (ces fameux films qui se sentent obligés de montrer la Tour Effeil pour bien faire comprendre qu’on est â Paris, Ratatouille le faisait déjà mais le film était construit sur la dénaturation des clichés à la base). Le film ne dit plus rien d’un point de vue moral ou psychologique, il n’est qu’un ensemble de péripéties et de gags qui se laissent suivre sans enthousiasme. L’acceptation de l’outsider, c’est vraiment mince pour tenir tout un film, d’autant que Martin a vraiment des défauts à régler au delà de ça mais que le film préfère prôner l’acceptation aveugle sans jamais évoquer l’intérêt possible d’une remise en question de ces défauts…

Vous l’aurez compris, à part un léger quotient divertissement et une bande son certes très convaincante,  Cars 2 n’a aucun intérêt. Pour l’heure, restons en là : avec l’arrivée du troisième film, tout est possible. Demain, on parlera de Rebelle !

Adrien Myers Delarue

Résidant à Paris, A.M.D est fan de Rob Zombie, de David Lynch et des bons films d'horreurs bien taillés. Sériephile modéré, il est fan de cultes comme X-Files, Lost, ou DrHouse, ou d'actualités comme Daredevil ou Bates Motel.

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