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Nos Pires Voisins 2 : Bad remake

Deux ans après, le réalisateur britannique Nicholas Stoller nous offre une suite à son Neighbors (titre original) qui était parvenu à séduire son public grâce à un récit efficace et décomplexé. Malheureusement, nous avons affaire ici à un produit recyclé. Explications.

Mac et Kelly Radner, pour l’arrivée de leur deuxième enfant souhaitent s’installer en banlieue. Pour cela, ils doivent vendre leur maison actuelle. Une sororité d’étudiantes décomplexées, les Kappa NU menée par Shelby, succède à l’ancienne fraternité de Teddy, les surpassant largement en termes de débauche et tapage nocturne ce qui met à mal la vente de la maison. Le couple n’a alors pas le choix de faire appel à leur ancien ennemi juré afin de mettre un terme aux agissements de cette sororité qui ne se laissera pas faire facilement.

« On prend les mêmes et on recommence », il n’existe pas de meilleur dicton pour décrire simplement ce long métrage. En soi, cela ne représente en rien quelque chose de négatif puisqu’il est également bien connu de tous que « on ne change pas une équipe qui gagne ». Oui mais voici le problème : à défaut d’être une suite agréable à découvrir pour tout amateur du premier, Nos Pires Voisins 2 se révèle n’être qu’une fade redite de son prédécesseur. Dans sa globalité, la construction du récit est articulée à l’identique et nous peinons à y trouver quelconque intérêt. En effet, le premier, sorti en 2014, apportait une certaine touche de fraîcheur au genre de la comédie grâce à une histoire pour le moins originale et un casting alléchant : Seth Rogen et Rose Byrne (excellente dans ce registre) d’un côté et Zac Efron, Dave Franco et Christopher Mintz-Plasse de l’autre. De plus, certains gags étaient bien trouvés et nous admettions volontiers avoir passé un bon moment.

Nos Pires Voisins 2
Copyright Universal Pictures International France

Le propre du genre étant que nous puissions être divertis sans pour autant que le film soit élu oeuvre de l’année, et Nos Pires Voisins en était l’exemple concret. De ce fait, une suite était à prévoir et la déception est de taille. Nous avons plus affaire à un remake qu’à un deuxième volet que ce soit au niveau du scénario ou de l’humour ce qui minimise amplement notre appréciation du long métrage. Alors certes, le titre du film réduit les possibilités d’intrigues, oui pourquoi pas se relancer dans un combat acharné entre voisins mais dans ce cas-là, il aurait fallu nous servir de nouvelles scènes comiques – réutilisation de comiques de situation et de vannes, nous pensons notamment à la scène des airbags. Par ailleurs, ces clins d’œil évidents au premier opus sont sympathiques pour nous spectateurs mais bien trop présents ce qui vient alourdir un récit déjà répétitif qui n’a pas réussi à se renouveler. Pire, cela nous donne le sentiment que l’équipe du film n’a pas tenté d’innover ou d’approfondir un tant soit peu leur bonne idée de départ.

Nous nous consolons aussi bien que possible avec le retour du casting qui, malgré tout, parvient à maintenir le film à flot dans quelques scènes relativement drôles. De plus, nous devons mentionner que tout n’est pas à jeter dans Nos Pires Voisins 2, paradoxalement nous retrouvons une certaine continuité bien plaisante qui nous aurait peut-être échappée si l’équipe avait été modifiée. Aux anciens s’ajoutent de petits nouveaux dont, dans l’un des rôles principaux, Chloë Grace Moretz en chef de sororité qui lui sied à merveille tant le jeu de l’actrice est insupportable. Nous aurions souhaité en rire plutôt qu’en pleurer. Dans cette même lignée, la plupart des étudiantes nous paraissent peu convaincantes et sous traitées face au groupe marquant mené par Zac Efron dans le premier opus. De façon contradictoire, le film est parsemé de remarques féministes, allez savoir.

Nos Pires Voisins 2
Copyright Universal Pictures International France

Nul doute que Nos Pires Voisins 2 trouvera à nouveau son public. Allez-y pour passer un moment sans réfléchir, si vous avez aimé le premier, mais n’attendez aucune originalité. Dans les salles depuis le 6 juillet.

Mélanie Marie

Du Seigneur des Anneaux aux films de Gus Van Sant, le cinéma me donne envie de partager, d'écrire, de débattre au mieux et dans la joie !

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