Mob City : Frank Darabont enfume le film noir

Sur le papier, la nouvelle série de la chaîne TNT « Mob City » avait tout pour séduire. Une ambiance digne des plus grands films noirs, un casting aux petits oignons et surtout, un réalisateur qui a déjà fait ses preuves dans « The Walking Dead » : Frank Darabont. Après son licenciement du show aux zombies, il semble donc s’essayer aux mafieux… Bonne ou mauvaise idée ?

« Mob City » n’a rien de très original. Inspirée du livre L.A. Noir: The Struggle for the Soul of America’s Most Seductive City par John Buntin, elle raconte l’éternel combat entre le chef de la police de Los Angeles  et le mafieux Mickey Cohen dans les année 40 et 50…

MOb city
© TNT

Si la trame de fond reste classique (coucou « Gangster Squad »), on espère bien vite que c’est par le personnage de Joe Teague (joué par Jon Bernthal de « The Walking Dead »), un flic coincé dans « la zone grise » entre le bien et le mal, que l’originalité se fera. Malheureusement, le réalisateur met du temps à nous présenter son personnage principal (ce n’est pas parce que c’est un double épisode qu’il faut traîner en longueur, n’est-ce pas) et commence très tôt à utiliser les caractéristiques du film noir, dévoilant des gangsters en borsalinos et manteaux longs, des ruelles sombres parfaites pour une fusillade spontanée et oh surprise, des clubs de jazz où se réunissent les fameux mafieux, reluquant des femmes fatales au flirt facile.

En même temps, on aurait très bien pu critiquer Darabont pour ne pas avoir assez respecté le genre du film noir. Mais là, trop c’est trop et la surenchère lasse. Les voix sont graves entre deux cigarettes, les conversations lentes et si on commence par aimer l’originalité de cette voix-off désabusée (celle de Joe, donc), à la fin du double épisode, elle nous paraît pompeuse. L’hommage flirte avec l’obsession…

MOb city
© TNT

 

”Second thoughts? Backing out was five minutes ago.”
– Joe Teague

 

Cette fameuse zone grise, vaut-elle tout de même le coup de s’engluer dans cette atmosphère qui sent le tabac et le bourbon ? Difficile à dire tant le double épisode (« A Guy Walks Into A Bar » et « Reason To Kill A Man ») est inégal. Si on apprécie au début l’ambiance particulière, la deuxième partie de ce long épisode paraît interminable et enchaîne les scènes certes esthétiques, mais peu utiles. On passe d’un extrême à l’autre, des tirades enflammées aux scènes muettes… Est-ce à cela que j’attribue mon assoupissement au bout d’une heure de visionnage ? Sûrement ! Heureusement, le casting nous aide à garder les yeux ouverts, notamment grâce à Robert Knepper (le fameux T-Bag dans « Prison Break » et vu récemment dans « Cult »), Milo Ventimiglia (« Heroes ») ou encore Neal Mc Donough (« NIH », « Les Experts »)…

En résumé, les aficionados du genre pourront se jeter sur cette série très « L.A Confidential » et savourer ce bond dans le passé, où les journées se divisaient entre magouilles et dîner dans les clubs tenus par les mafieux. Pour les autres, il faudra sûrement persister un peu avant d’accrocher à « Mob City ». Et ce n’est certainement pas la faible révélation de fin, qu’on avait déjà deviné de longues minutes avant, qui changera la donne.

Bonne nouvelle, la première saison ne compte que 6 épisodes ! Comme on dit, « 2 down, 4 to go ! »

MOb city
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