On a terminé

Married – de l’amour à l’indifférence

Du point de départ (« A to Z », « You’re the Worst ») au mariage de longue date, le couple se porte bien en ce moment à la télé. « Married » avait pour objectif de montrer la lassitude de mariés de longue date qui ne s’aiment plus trop, qui s’engueulent beaucoup, mais qui ne restent ensemble qu’à cause de leur amitié. La saison 1 a-t-elle tenu la route?

Le casting était plutôt prometteur, le trailer aussi (d’ailleurs, notre preview était pleine d’espoir), mais au final, il manque un petit quelque chose. Ce petit quelque chose qui aurait pu faire passer « Married » pour autre chose qu’une série inégale et oubliable. Car en l’état, il est difficile de vraiment trouver un moment mémorable dans cette première saison. Pourtant, comme il est dit dans l’introduction, le trailer laissait augurer de bonnes choses : un ton doux-amer, des dialogues directs et plutôt bien écrits, et une absence de trash. Sauf qu’Andrew Gurland et ses scénaristes n’ont pas su aller au-delà.

Tout d’abord, le premier défaut de « Married » se situe dans son concept même. Une série dramatique, au format sitcom, qui passe allègrement sous les 20 minutes de séquences filmées et qui traite du quotidien d’un couple sur une échelle de temps assez courte. Le problème de ce format est qu’il faut être très efficace sur les dialogues et les situations présentés, pour dire en peu de temps beaucoup de choses intéressantes. Or, « Married » n’arrive pas à se dépasser, ne remplissant ses 20 minutes de moyenne que par du banal et du déjà-vu. Impossible de s’attacher à la crise de confiance de Russ Bowman (joué par Nat Faxon) ou à la déprime de sa femme Lina (Judy Greer) qui doit gérer les enfants et son mari. Le couple apparaît vraiment comme une chose artificielle ici, comme si il avait déjà cessé ; et l’argument du « mais il restent ensemble car ils sont amis », ne tient pas trop vu le peu d’alchimie entre les deux.

FX©
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Pourtant parfois, ça marche. C’est ça qui est frustrant avec « Married », c’est cette incapacité à être régulier. Une série comme Rectify n’est pas beaucoup plus remplie à la base : on suit un ancien prisonnier qui redécouvre le monde ; mais il y a de l’intensité, une interprétation bouleversante, quelque chose qui prend aux tripes. Ici, on se retrouve avec de bonnes séquences – l’épisode 3 sur la dernière balade romantique avant la vasectomie de Nat Faxon est plutôt drôle, ou encore quand Judy Greer fait fantasmer son mari au téléphone pour qu’il puisse rendre un échantillon de sperme – mais le plus souvent, « Married » est oubliable. Pas mauvaise, ni bonne, juste moyenne et sans saveur.

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Brett Gelman et Jenny Slate, les sidekicks. Crédit : FX Networks.

Après, la série a quand même quelques qualités. La réalisation est sobre est plutôt bonne et les acteurs passent bien. Judy Greer est toujours géniale, faisant ce qu’elle peut avec l’écriture de son personnage, mais elle porte clairement le show sur ses épaules. Nat Faxon devient bon au fil de la saison – parce qu’au début, il est une vraie tête à claques – et Jenny Slate a suffisamment de peps pour redonner du rythme quand elle est présente. Mais malgré tous leurs efforts, j’ai eu du mal à m’attacher à leurs personnages. Dommage.

Au final, « Married » est un petit gâchis. Gurland loupe le coche en traitant platement du quotidien d’un couple en déliquescence, oubliant de faire rire ou pleurer. On se contente de suivre le plus souvent avec un ennui poli cette saison, en oubliant les épisodes une fois vues. Rien que pour Judy Greer, ça me rend triste.

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