ActusOn a testé

La Vie Devant Elles : au Nord, c’étaient les coeurs ronds

Nouvelle série historique pour France Télévisions mais direction les années 70 avec La Vie Devant Elles.

Dans les années 70, Chambries, une ville minière, est frappée par un accident. Un coup de grisou emporte trois pères de famille. Leurs filles respectives tentent de refaire surface dans un contexte social morose et avec des rêves plein la tête.

On retrouve Stéphane Caillard, Alma Jodorowsky (La Vie D’Adèle) et Lilly-Fleur Pointeaux (Horsehead, Nos Années Pension) pour un trio de filles, Alma, Solana et Caroline,  passionnées, passionnantes, très différentes mais complémentaires et réunies sous un même drame.

https://www.youtube.com/watch?v=D3ef4uCY7RU

Réalisée par Gabriel Aghion (Pédale Douce, Le Libertin) et écrit par Dan Franck et Stéphane Osmont, La Vie Devant Elles a été présentée hier soir à Series Mania avant sa diffusion la semaine prochaine, le 28 avril sur France 3.

On peut trouver la démarche exaspérante de mettre en lumière encore un climat social dur dans une production française. Le contexte historique (on est quelques années après mai 68 et la révolution sexuelle) et social (les mines sont le coeur et les poumons des petites villes) peut paraître étouffant durant les premières minutes. Les familles sont très modestes mais les rêves le sont moins. Partir à Paris pour faire de la mode, réussir ses études pour sortir de la classe ouvrière, ce sont des ambitions humaines qui animent les trois personnages. Ce climat anxiogène est encore souligné par l’aspect fragile des liens familiaux avec le départ de la mère d’un personnage pour une vie plus « facile » (autrement dit avec de l’argent). Elle quitte son mari ouvrier minier pour un handicapé riche. Les choix personnels sont tout aussi exemplaires que riches en enseignement.

vie devant elles
©France3

Si l’ambiance générale est assez grave, le ton se veut léger par les interactions entre les jeunes filles et peu à peu La Vie Devant Elles devient une chronique douce-amère. On se plaît à suivre le destin des trois filles malgré les coups durs. La perte du père, figure importante de l’époque, transforme leur ambition en mission suicide. Elles enchaînent alors mauvaise passe, remise en question mais aussi tentative désinvolte de se faire justice. On arrive à un tel point qu’elles se retrouvent dans un imbroglio de soucis en fin d’épisode 2 assez inimaginable. On sent également que le poids de la musique de l’époque (Les Mots Bleus, Il Etait une Fois) renvoie à une époque chargée de ressentis, d’émotions, de prises de position. Il n’est pas rare qu’une scène prenne une dimension spéciale quand résonne une chanson.

Si on regrette le manque de tonus de la réalisation assez plan-plan, des dialogues un peu inoffensifs, on se prend au jeu de voir comment Alma, Solana et Caroline vont grandir. L’épisode 1 met en place les pions et l’épisode 2 arrive sensiblement à construire quelque chose d’assez addictif. Malgré un script bancal (le passage chez les Bonnes Soeurs sans aucun poids, le film de famille en McGuffin léger), l’épisode 2 donne une dimension nouvelle aux personnages. Tout prend forme et on s’attache énormément aux personnages.

La Vie Devant Elles peut devenir une belle histoire. Rendez-vous le mardi 28 avril à 20h50 sur France 3 !

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *