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Katie Melua en interview pour la sortie de Ketevan

La semaine dernière, en plein Paris, notre envoyé spécial Arnaud, accompagné d’Audrey, a rencontré Katie Melua pour la sortie de son nouvel Ketevan, disponible chez Naïve depuis le  septembre. Avant une tournée en France durant tout le mois de décembre, Katie Melua est revenue sur sa musique et ses influences.

Après avoir chanté pour les 20 ans de Taratata cette semaine et vendu 11 millions d’albums, la chanteuse Géorgienne était à Paris pour promouvoir son nouvel album, Ketevan. Retour sur l’entretien que nous avons pu avoir avec Katie Melua, interview fortement appréciée par l’intéressée d’ailleurs que vous pouvez retrouver en audio à la fin de l’article.

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©David Maire

 

SmallThings : Vous avez choisi votre prénom, Ketevan, pour votre nouvel album. Le choix de présenter votre vrai prénom au public signifie-t’il que votre album est plus personnel que les autres ?

 Katie Melua : Je pourrais dire que c’est un album plus personnel mais je l’ai dit à chaque fois que j’ai réalisé un album ! (rires). La raison de ce titre est que je suis en train de revenir peu à peu vers le songwriting. Cela fait 10 ans que je fais de la musique et aujourd’hui je regarde vers le passé et j’ai ce besoin de garder ce lien avec la Géorgie. J’y retourne régulièrement et je m’en inspire beaucoup.

 

ST : Ce qui est assez impressionnant avec cet album, c’est que vous arrivez à voyager au travers différents styles musicaux dans votre dernier album. Parfois jazz, parfois blues, avec des sonorités vintage sur d’autres morceaux. A quel moment du processus d’enregistrement vous dites-vous : « pour ce morceau, je vais m’orienter vers telles ou telles sonorités ? »

KM : Je trouve ça adorable que vous considériez ça comme une bonne chose ! Au moment de terminer l’album, c’était clair qu’il y avait tellement de genres différents qui se mélangeaient, et j’ai trouvé que c’était un challenge vis à vis de la connexion avec le public. N’importe qui vous dira que lorsque l’on présente une œuvre à un public, il ne devrait y avoir qu’un seul et unique univers musical. Le problème est que je ne me suis jamais mis de limites face aux genres musicaux. Je mets la priorité sur la beauté des textes et des mélodies, les genres ne m’intéressent pas beaucoup. J’avais peur que ce soit un problème lorsque l’on a terminé l’album, et je suis ravi que vous considériez ça comme une chose positive.

 

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©David Maire

ST : Vous avez fait des reprises sur vos albums précédents mais pas sur Ketevan. Est-ce un choix volontaire de vous recentrer uniquement sur votre musique, vos textes ?

KM : C’était un choix de ne reprendre aucun morceau déjà existant. J’ai dit tout à l’heure que je revenais vers le songwriting mais je n’ai pas écrit tous les textes de l’album, j’en ai fait à peu près la moitié. Je voulais des chansons qui n’aient jamais été chanté par quiconque. Le songwriting me prend beaucoup de temps, je ne suis pas très prolifique et cela demande le bon état d’esprit, la bonne inspiration… Mais j’ai très bonne équipe ! Mon producteur Mike Batt, lui, est quelqu’un de très prolifique, alors nous travaillons ensemble pour créer les morceaux.

 

ST: Dans Sailing ships from heaven, vous parlez d’un certain Jean-Michel ?

KM : C’est un personnage. La chanson parle d’une vieille femme. Le début du morceau dépeint l’image de qui elle et donne de petits indices sur sa vie et effectivement Paris y est mentionné. Mais je pense que l’on peut retirer ce que l’on veut de ce morceau.

 

ST : The Flood, sorti en 2010, rappelle l’univers de James Bond ? Etait-ce intentionnel ?

KM : Non pas du tout, mais c’est drôle parce que plusieurs personnes m’ont fait la remarque. En fait, je voulais une chanson qui résumait tout ce que je traversais à l’époque. L’ouverture, la mélodie au piano est écrite par Guy Chambers, et a une vraie grandeur, une approche dramatique et ce sont des choses que l’on associe aux morceaux de James Bond. Par-dessus, il y a des paroles un peu irréelles qui ajoutent encore à cette impression mais je n’y pensais pas spécifiquement.

ST : Vous avez joué dans différentes salles, sous la mer, sur des plateaux télé, avez-vous une approche différente pour chaque performance ?

KM : Chaque show est différent. Chaque salle, chaque pays, en fonction de la compréhension de l’anglais par le public, même chaque saison donne une approche différente à chaque fois. Mais il n’y a qu’une seule chose que j’essaie de transmettre à chaque concert, c’est ce sentiment que j’avais quand j’étais petite, puis adolescente, puis adulte et que j’entendais des morceaux de musique qui ont changé ma vie. La musique m’a tellement apporté physiquement, psychologiquement, c’est un sentiment très puissant, une véritable thérapie. Je pense à Joni Mitchell, Leonard Cohen, Paul Simon, Eva Cassidy, The Beatles, et tant de grands artistes. Mon but quand je suis sur scène c’est de raviver ces sentiments.

 

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©Audrey Mannevy

ST : Plus l’on enregistre d’albums, plus l’on a de chansons et cela devient difficile de choisir… On a déjà 20 chansons que l’on a envie de jouer et puis on se rend compte qu’il faut choisir. Comment faites-vous ? Est-ce un choix émotionnel ?

KM : Je ne peux pas ne pas faire « Nine million bicycles« , « Close thing to crazy« , « The Flood« , les plus connues. Celles-là je dois les faire, et quelques autres aussi, les gens viennent parfois avec des pancartes « Fais cette chanson, fais cette chanson ! » (rires) Pour le reste, c’est plutôt amusant d’avoir un si grand choix. Je me rappelle les deux premiers albums, je n’avais qu’une douzaine de chansons et je devais tenir pendant une heure et demi alors je préfère vraiment avoir le choix aujourd’hui !

 

ST :Never felt less like dancing vient d’un tweet. Avez-vous le sentiment que les réseaux sociaux ont eu un impact sur votre carrière ?

KM : Pour l’instant je ne vois pas de points noirs. Ce que j’aime avec Twitter, c’est l’accès instantané à la communication. On a un feedback instantané. Le seul point négatif serait de devenir trop dépendant, ou aspiré par ces réseaux, y perdre du temps. C’est Mike qui a vu ce tweet d’une personne qu’il suivait et avait posté « I’ve never felt less like dancing« . Il a trouvé le titre génial et a décidé d’écrire une chanson à partir de là.

 

ST : Si demain vous vous retrouvez sur une île déserte et vous pouvez amener quelques disques avec vous, vous choisiriez lesquels ?

KM : Il faudrait qu’il y ait un disque de Paul Simon. Peut-être « Bridge over troubled water » de Simon & Garfunkel mais ça me déchirerait de ne pas pouvoir en prendre d’autres ! J’adore « Hearts and Bones« , « Graceland » et je prendrais aussi « Led Zeppelin IV ». Si je suis sur une île déserte, j’aimerais pouvoir avoir de la musique réfléchie et un guide, alors je me tournerais vers Paul Simon, et quand j’aurais besoin de courir et de me défouler je prendrais Led Zeppelin !

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Propos recueillis par Arnaud Lasserre (retrouvez son univers musical sur Chiffre L) et Audrey Mannevy, merci à David et Aidem.

En tournée française :

01/12 STRASBOURG / PALAIS DES CONGRES
02/12 PARIS / L’OLYMPIA
04/12 LYON / L’AMPHITHEÂTRE
05/12 LILLE / ZENITH ARENA
06/12 NANTES / ZENITH
08/12 RENNES / LE LIBERTE
09/12 TOURS / VINCI

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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