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Gladiator, l’experience du ciné-concert

Après l’expérience Seigneur des Anneaux en avril de cette année, Léo et Adrien se sont immergés dans Gladiator au Palais des Congrès pour un ciné-concert mémorable.

Le Film

Critique par Adrien

Marc Aurèle, tout puissant empereur de Rome, est vieillissant. Il choisit de nommer comme son successeur son premier général, Maximus. Mais lorsque le fils de l’empereur l’apprend, il fait tuer son père et ordonne l’exécution de Maximus. C’est sans compter la détermination de ce dernier, survivant et esclave, qui le poussera a tout entreprendre pour laisser ressortir la vérité, et laisser éclater sa vengeance…

Dans un monde où les péplums de font de plus en plus rares au vu du manque d’intérêt des spectateurs, un réalisateur résiste encore et toujours à l’envahisseur. Son nom est Ridley Scott, et il peut se targuer d’être le réalisateur responsable des productions les plus épiques et matures dans l’univers hollywoodien de ses dernières décennies. En attendant son prochain, Exodus, retour sur le film le plus connu de ce réalisateur après Blade Runner: Gladiator.

Le premier point que l’on peut noter lors de la rediffusion de ce film, et c’est peut être le seul vrai point négatif, c’est que l’image a un peu vieilli (faiblesse déjà remarquée sur la projection du Retour du Roi dans le précédent CinéConcert) . En effet, un léger grain dans les scènes d’obscurité (notamment lors de la première scène d’action du film) est responsable d’une visibilité peu évidente de l’action, accompagnée malheureusement par un manque de fluidité de l’action, due aux ralentis qui sont, il faut le dire, assez peu habiles et efficaces. Passé ce défaut, on se laisse facilement prendre par le caractère épique des (assez nombreuses) scènes d’action du film, notamment lors de combats entre gladiateurs dont le rythme bien mené est typique de l’art de Ridley Scott.

Si il est possible d’accorder aux détracteurs du film que le propos de celui-ci est un peu moins complexe et contemporain que celui de « Kingdom of Heaven », autre chef d’œuvre de Scott, on ne peut cependant reprocher au film un manque d’originalité ou même une simplicité du propos. Ici, les combats ne sont pas au centre du film mais bien les scènes de discours et de discussions, qui nous parlent pour la plupart de l’homme: tout homme, gladiateur ou non, est combattant, contre les autres bien sur mais aussi contre lui-même.

gladiator
©Universal

Cette dualité est bien montrée par l’opposition faite entre le personnage principal, Maximus, incarné de manière incroyablement efficace par le talentueux Russell Crowe, et son némésis, l’empereur autoproclamé Commodus (Joachim Phoenix métamorphosé). En effet, si le premier est indéniablement présenté comme un homme bon, un héros, il est toutefois capables de sombres débordements et d’accès de violence déchirants. Le second, quand à lui, méritait bien la performance de Phœnix en cela qu’il est complexe en diable, et connaît une évolution remarquable et passionnante tout au long du film: « Tu as encore peur du noir, mon frère », lui fera remarquer sa sœur, alors qu’il sera à la fin du film responsable volontairement de la mort de nombre de ses ennemis, exécutés froidement et sans hésitation. Le film tient ici sa force en celà qu’il nous démontre impitoyablement et de manière habile le caractère foncièrement torturé de l’espèce humaine, bien loin de l’habituel et simpliste opposition bien/mal des habituelles productions du genre.

Une autre qualité indéniable du film de Russel Crowe est sa structure impeccable est millimétrée : si les scènes sont nombreuses dans ce long-métrage de plus de  2h30, chacune d’entre-elle a sa place dans le film et est en parfaite symbiose avec les autres, formant un ensemble absolument cohérent. Ainsi la première scène qui succède à la première bataille du film parvient-elle, à force de symboles, de remarques bien placées et de gestes lourds de sens, se permet-elle de résumer tout le film au spectateur averti et attentif, d’où la nécessité d’une seconde vision. Cette impression de structure de la mise en scène est renforcée par une musique troublante et parfaitement choisie, composée par Hans Zimmer, dont le talent permet presque au film de vivre dans paroles, tant l’ambiance sonore parle d’elle même dans les scènes d’émotions. Une ou deux véritables trouvailles de mise en scène (les scènes de rêve) renforcent la reconnaissance du travail intense fourni par Ridley Scott, et permettent encore une fois au film de se démarquer des blockbusters habituels.

Si le choix de Ridley Scott de raconter une histoire différente de l’Histoire véritable fera sans doute hurler les historiens, le film confirme donc bien le talent de son auteur à montrer des fresques historiques en plus de sa SF habituelle, talent qu’il confirmera par la suite avec le déjà cité mais époustouflant Kingdom of Heaven.

L’expérience ciné-concert

Critique par Léo

Quand on se rend au ciné-concert d’un péplum comme Gladiator, dont la musique a été composée par le non moins légendaire Hans Zimmer (The Dark Knight Rises), on est en droit d’attendre beaucoup de l’orchestre qui a la lourde tâche d’assurer la bande-son. C’est mission accomplie pour Justin Freer et sa petite troupe, ainsi que pour la chanteuse Clara Sanabras. L’expérience fut à l’image du film : épique, transporteur, explosif. Totalement en phase avec le film, tout à fait synchro et ne laissant pas un moment de silence impromptu durant le film, bien dans le rythme, choeur et musiciens ont joué libéré et sans pression, parfois tellement que la musique prenait le pas sur le film lui-même. Toutefois, le pied pris pendant le visionnage couplé à la présence de sous-titres gommaient largement ces petites exagérations. Il n’est pas trop faible de dire que le ciné-concert transporte le spectateur dans un autre monde, où le spectateur est plongé afin d’assister en témoin privilégié au film. On en oubliait presque que l’orchestre était juste en face de nous ! Même Russell Crowe, excellent à l’écran et presque déifié par la musique galvanisant ses apparitions, aurait apprécié.
Vous l’aurez compris, les émotions étaient palpables dans la salle du Palais des Congrès de Paris !

Prochains cinés-concerts au Palais des Congrès:

West Side Story, de Robert Wise (du 30/01/15 au 02/01/15 au Grand Rex)
Titanic, de James Cameron (du 26/06/15 au 28/06/15)
Le Parrain, de Francis Ford Coppola (2/10/2015 au 4/10/2015 au Grand Rex)

Leo Corcos

Critique du peuple, par le peuple, pour le peuple. 1er admirateur de David Cronenberg, fanboy assumé de Doctor Who, stalker attitré de David Tennant.

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