On a testé

Double Je (France 2): 2 flics ami-ami imaginaire

J'ai vraiment kiffé le duo !
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Une fois n’est pas coutume : aujourd’hui, on s’attarde sur une série française. Mais une bonne, rassurez-vous ! Double Je, diffusée sur France 2 les vendredis.

France 2 ayant fraîchement arrêté « Cherif », il fallait trouver un remplaçant aussi sympathique que Kader Chérif et tout la clique. « Double Je » est justement passé par là. Après avoir fait un détour par le Festival Séries Mania pour se faire connaître (et accessoirement, faire gagner un prix d’interprétation à l’actrice principale Carole Weyer), la voilà donc arrivée sur la case du vendredi soir. C’est la fin de semaine, on ne veut pas se prendre la tête, rester tranquille chez soi : Double Je accompagnera parfaitement votre début de week-end sur le canap’.

Double Je est une série co-créée par Lionel Olenga (le papa de Chérif, donc) Stéphane Drouet (producteur et 2e papa de Chérif, toujours) et Camille Pouzol (la maman de Double Je, donc. Vous suivez ?)

C’est (encore) une série policière. On suit Déa, une jeune femme flic qui a un partenaire particulier (ça me fait plaisir de partager cet air dans votre tête) : Jimmy. Particulier parce que Jimmy n’existe pas. C’est son ami imaginaire. Jimmy est classe, il a un costume et nœud pap’, Jimmy est raffiné et drôle, il a un sens de la réparti très à propos, Jimmy est intelligent, il aide Déa à résoudre ses enquêtes.

Par dessus ce duo improbable s’ajoute un nouveau flic, coincé, qui va devenir le partenaire pas particulier du tout de Déa, bien malgré elle. Un classique duo amoureux me direz-vous ? Rien du tout. L’éventuelle tension sexuelle qui aurait pu s’installer est balayée d’un revers de la main dès le premier épisode : Déa, passablement bourrée, saute sur le nouveau flic et couche avec lui. Comme ça, c’est fait.

Au-delà des enquêtes policières, somme toute relativement habituelles (c’est un peu tout ce que les patrons de nos chaînes françaises autorisent aux créateurs de série), l’intérêt réside bien dans ce duo loufoque que constituent Déa et Jimmy.

Comme j’ai toute une théorie sur le fait que le réel et l’imaginaire sont sensiblement identiques (tous deux proviennent du cerveau), j’apprécie vraiment ce « trait » de Déa, qui assume son ami imaginaire, mais n’en fait tout de même pas un étalage (elle ne veut tout de même pas passer pour une folle, même si elle voit un psy) : à chaque fois qu’elle cause avec lui, elle met l’oreillette de son téléphone, évitant ainsi des regards fuyants et lui permettant de causer « seule » librement. Ah oui, elle a aussi un ex-mari et un enfant, mais aucun des 2 ne sont au courant de son ami imaginaire. Bon, ok, elle ne l’assume peut-être pas aux yeux du monde, mais elle l’assume pour elle-même, a minima.

Ce qui est intéressant également, c’est la réflexion qu’amène la présence d’un « ami imaginaire ». C’est Jimmy qui oriente Déa dans ses réflexions sur l’enquête en cours. Mais on est bien d’accord que Jimmy est Déa. Donc, elle déporte certains traits de son caractère et de sa personnalité sur une personne fictive. (J’ai envie de dire, un peu comme un scénariste, en fait). Là où on croit qu’elle est aidée, en réalité, elle s’aide elle-même.

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Et ces conversations avec elle-même. Souvent, on peut avoir des conversations avec soi-même, mais ça se passe dans la tête, et à la vitesse de la pensée, donc, très très rapidement. Ici, Déa prend le temps de discuter à la vitesse du débit de parole, c’est-à-dire, en regard de la vitesse de la pensée, extrêmement lentement. Tout ceci pour dire qu’au bout du compte, je pense qu’on a tous un Jimmy en soi.

Les enquêtes policières sont agréables à regarder, si on aime le procédural et le genre policier. C’est plutôt bien ficelé bien que, encore une fois, pour moi, l’intérêt reste dans la personnalité de Déa. D’autant que, fait sympa à pointer, le « showrunner » (ou directeur de collection en français, même si c’est pas tout à fait le même rôle) est une femme ! Et ça se ressent dans l’écriture. Et c’est agréable et nouveau.

Il semble se dessiner un fil rouge avec ce nouveau flic coincé, à peine effleuré en fin d’épisode 2, nous verrons ce qu’il en sera au fil de la saison.

Double Je, c’est une nouvelle série diffusée sur France 2 le vendredi soir dès 21h et je a conseille largement. Les débuts m’ont convaincu et je pense que Déa et Jimmy m’accompagneront tous les vendredis !

 

Iris

Picarde, 2e des 3 fans français de Dr Who, sériephile, dessinaniméphile, x-phile et motion designer de métier

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