Sériephilie

Doctor Who 8×04 – Listen

Vous croyiez peut-être qu’après l’épisode « Robot of Sherwood », vous auriez la paix avec les ténèbres ? Eh bien non, ce serait trop facile, surtout au vu de l’interprétation de Peter Capaldi. Ce quatrième épisode de la saison 8 de « Doctor Who » nous plonge droit dans les méandres de Clara… et tout y ce qui est relié…

La caméra nous introduit donc au Docteur, en train de faire du yoga sur le toit du TARDIS. En débouche une nouvelle théorie : selon lui, nous avons tous un compagnon permanent, mais nous ne le savons pas : l’évolution aurait-elle crée une entité parfaitement faite au point d’avoir une technique de camouflage parfaite, devenant ainsi une ombre silencieuse indétectable pour nous ? « It’s not about us, it’s about what we are scared of » pourrait-on dire, car pour étayer ses recherches, le Docteur prend pour point de départ un « rêve », une sensation, que chacun de nous aurait eu au moins une fois : la terreur que nous inspire le dessous de notre lit. Le Docteur passe prendre Clara, qui elle est en pleine tourmente sentimentale après un rendez-vous raté avec son collègue Danny Pink, et ils partent enquêter…

Crédit : BBC
Crédit : BBC

Si le point de départ de cette aventure est Clara, ici en quelque sorte le cobaye du Docteur pour vérifier sa théorie, jusqu’au bout l’épisode va nous égarer quelque peu pour nous faire comprendre que Clara est reliée à énormément de choses, et a un impact important partout où elle passe ( comme chaque compagnon me direz-vous, mais c’est encore plus vrai pour Clara ). Après tout, Clara est  » the impossible girl « , celle qui est morte deux fois, celle qui a sauté dans la ligne temporelle du Docteur pour aller le sauver. Ainsi, à travers le prisme de Clara, l’épisode va toucher à tout, et plus particulièrement au curieux personnage de Danny Pink, que l’on a aperçu deux épisodes plus tôt. Appelé à devenir un personnage récurrent, Danny voit son passé révélé plus ou moins incidemment… Il se révèle toutefois être encore un personnage énigmatique, troublant la vie de Clara ( et révélant la seule chose avec laquelle Clara est mal à l’aise : les rendez-vous ) de la même manière que celle-ci a troublé la vie du Docteur.

Steven Moffat semble prendre un malin plaisir à nous guider parmi toutes ces lignes temporelles, à la recherche d’un traumatisme, d’un évènement déclencheur. Mais le plus gros tour de force de cet épisode consiste à embrouiller, au final, le spectateur autour de cette question : le traumatisme de qui ? De Clara, son inaptitude par rapport à ce qui est intime ? A Danny Pink, l’ex-soldat traumatisé essayant de se débarrasser dudit traumatisme ? Ou bien du Docteur, qui, comme Clara le suggère, aurait été « trop souvent seul » ? La fin de l’épisode, surprenante, donne un élément de réponse à cette question, mais aussi à celle que l’on se pose tout au long de l’épisode, au gré des pérégrinations dans lequel se lance le Docteur : après quoi le Seigneur du Temps court-il ? Mystérieux, l’épisode nous donne de plus des amorces de casse-tête : qui a écrit « Listen » sur le tableau dans le TARDIS ? Qui ou quoi se cachait sous le couvre-lit de Rupert ? Moffat revient à ses premiers amours et instille en nous une angoisse, une peur, des doutes, des interrogations pour le moins… délicieusement frissonnants. En effet, bien qu’il y ait déception de ne pas savoir, notamment, ce qui se cache sous le lit de Rupert, ce choix se justifie pleinement du point de vue de la terreur : il n’y a rien de plus flippant que ce qu’on s’imagine, nous pauvres enfants, en-dessous. ‘Listen’ est une invitation à plonger dans les tréfonds de la peur.

Crédit : BBC
Crédit : BBC

Approfondissant des choses déjà apparues dans la série (on se rappelle les « Silence », ou bien l’épisode « Terreurs Nocturnes »), maniant son char à la perfection entre l’interrogation métaphysique et l’introspection des personnages, porté par des acteurs au sommet (Jenna Coleman ne semble jamais cesser de progresser dans l’échelle de l’excellence, et Capaldi non plus, tandis que Samuel Anderson augure de belles promesses), cet épisode est clairement un des meilleurs épisodes de la série. Et dire que cette saison 8 ne fait que commencer… Vite, la suite !

 

Episode disponible en VOST sur Itunes ici.

Leo Corcos

Critique du peuple, par le peuple, pour le peuple. 1er admirateur de David Cronenberg, fanboy assumé de Doctor Who, stalker attitré de David Tennant.

Une réflexion sur “Doctor Who 8×04 – Listen

  • Points positifs :
    – Une bonne ambiance qui rend cet épisode meilleur que les précédents..
    – J’aime bien cette Clara 2.0.

    Points négatifs :
    – Le traumatisme de Danny est vraiment traité de façon grossière…
    – La course effrénée pour la compagne la plus importante…

    Bilan : épisode correct.

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