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Dans la Vie D’un Sériephile : L’évidence 4/5

Tout le monde est sériephile, du moins tout ceux qui voient plus d’une série par jour. Mais un vrai sériephile de nos jours, c’est quoi ? Un adulte qui a grandi avec les séries ? Une personne qui voit toutes les séries qu’il faut regarder ? La définition est floue. Je ne cherche pas à définir le mot mais à définir les étapes de ce bonhomme étrange.

 

Partie 4 : L’évidence – Quand ça devient moins bien

Mars 2013, la saison 4 de Community est en route. Trois épisodes et trois semi-déceptions. Doit-on condamner la saison et la série ?

Eté 2014, la saison 2 de Orange Is The New Black arrive. Le début de la saison est poussif,mal foutu. Doit-on la condamner ?

Printemps 2015, tiens, on ne rigole plus trop devant Big Bang Theory. Doit-on arrêter?

Automne 2018, Walking Dead saison 9 commence. La série a perdu beaucoup de sa superbe et la dernière saison était un échec total. Doit-on laisser tomber ?

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Difficile à dire. Quand une série a du potentiel et a une écriture soignée mais que l’exécution fait peine à voir, faut-il se rendre à l’évidence ? Il y a du rythme, des personnages, des gimmicks, un univers mais rien ne fait vibrer. La série devient-elle moins bonne ? Certains sont déjà partis pour ne pas revenir, d’autres restent. D’autres se questionnent.
X-Files a beaucoup été critiquée dans les dernières saisons mais je suis resté jusqu’au bout. Le revival aussi était poussif, mais j’étais là. C’était moins bien ? Pas pour moi, j’étais dans l’évolution logique de la série, l’univers était là et la série était toujours supérieure à bon nombre de produits sériels de l’époque. Après je ne cache pas que j’avais un gros parti-pris et que je ne pouvais pas détester X-Files. Même son revival. Etre déjà conscient qu’une série va mal et rester, c’est être conscient que la série a encore des restes louables.
Je n’ai pas lâché beaucoup de séries en cours de route. Simplement, le constat d’évidence doit vraiment être réfléchi. Beaucoup d’entre nous regardent une série sans réel volonté, il y a du plaisir mais aucune addiction. Je ne dis pas que la série doit obligatoirement être suivie avec un intérêt démultiplié mais il y a ce geste conscient du spectateur d’aller chercher la série chaque semaine. Avec la Peak TV, je me suis mis à lâcher de plus en plus de séries car, au bout d’un moment, il faut faire un choix.

J’ai suivi House jusqu’au bout. Sachant que la saison 8 était la dernière, il fallait être là pour l’accompagner dans son dernier souffle. The 100 a aussi souffert ces dernières années. Je ne peux pas dire si la série était devenue moins qualitative. Mais pour moi, la série ne proposait plus rien qu’une guerre de clans et ce n’est pas ça que me vendait le pitch de départ.

Les Experts ont eu raison de moi. 14 saisons de bons et loyaux services et un au-revoir sans douleur. Je me suis résigné, le pilier Grissom était parti et Langston avait un intérêt bienvenu. Mais son départ a été fatal. Ajouter Ted Danson et faire de CSI une copie ratée de NCIS a été fatal. Willows partait à son tour et ni Stokes ni Sanders, personnages bien plus intéressants à développer et toujours garder dans l’ombre ne se sont imposés. Californication et How I Met Your Mother ont un autre symptôme : on tire sur la corde de mécanismes rouillés. Mais il fallait continuer pour savoir si, peut-être, on retrouverait la passion d’antan ou plutôt la qualité. Ca va de pair. Pus récemment, des séries comme Big Bang Theory ou Orange is the new black n’ont plus rendu le moment délicieux et agréable. ON n’accepte de moins en moins les ratés. Avec l’aspect feuilletant, une série doit gardé un niveau minimum d’entrain et d’attrait.

Le désintérêt est fatal, surtout après une pause. On le voit clairement dans les audiences, les pauses et les entre-saisons sont marquants ! La mi-saison vers mars voit les audiences des séries baisser. Les gens ne semblent intéressés que pendant quelques mois. Bref, difficile de voir qui est fidèle devant les séries tellement les chiffres fluctuent. Rien à voir avec la qualité des séries cela dit. Certains abandonnent le navire car… ils ne comprennent rien ou pensent que ça n’avance pas.

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Chuck est clairement une série qui tirait vers le bas au fil des saisons tellement le concept même de la série se modifiait et offrait des fins de séries à chaque fin de saison. L’évolution d’une série est aussi une arme fatale. Au début, Chuck est un gaffeur espion amoureux de l’espionne blonde. Quatre saisons plus tard, il est un espion parfait et en passe de se marier. Le charme n’est plus là. Doit-on accepter cette évolution quand on regarde une série ?

The Office apporte un élément de réponses. La série a su jouer sur cette ambiance décontractée, folle et les situations gênantes et est devenu sa propre caricature. La cause ? Des personnages et des alchimies disparus qui ont eu raison du plaisir du spectateur. La grande romance Jim / Pam ou encore la présence de Michael Scott sont les deux mamelles de la série et leur disparition a donné un coup de frein terrible à la série. Syndrome Dr House, je continuait la série en sachant qu’elle se terminait dans quelques mois…

Actuellement, combien de séries suivez-vous juste par habitude?

Mais dans ces séries, il reste toujours un facteur déterminant : l’attachement. Qu’il soit dans les personnages ou le concept, le spectateur veut être là à chaque fois pour retrouver une envie.

Une série devient donc moins bien quand un personnage, un concept, une ambiance change, évolue ou disparaît  Le spectateur se demande s’il doit rester fidèle à quelque chose qui n’a plus la même saveur, comme en amour ! Mais le spectateur, lui, ne peut rien faire pour que cet amour revive ! On lui impose ce choix, ces changements. Il doit accepter que le charme n’opère plus. Certes, on peut rester devant une série qui a perdu de sa saveur mais qui apporte beaucoup d’autres choses. Je ne vais pas refaire l’article sur les shippers mais les couples sont un centre d’intérêt et d’attraction très puissant. Mettre en place une histoire d’amour ou plutôt de quête est quelque chose d’excitant. Soyons honnête, rien n’est mieux dans une série que des personnages se tournant autour.

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And…. this is the end of the show….

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Le sériephile prend sa décision quand un épisode le contraint à le faire, jamais en dehors de la vision de la série. L’habitude est mise à mal, les réflexes, le plaisir et tous les mécanismes du spectateur sont devenus dysfonctionnels. La décision doit-être prise. Il doit dire au-revoir ou même adieu à des personnages qu’il a aimés. Souvent aussi, le départ d’un acteur sonne le glas. Une série tourne autour d’un personnage et il sera difficile de retrouver les mêmes mécanismes. En bref, il y a toujours un déclic. On n’oublie pas de regarder une série.

Certains arrêtent la série à dose homéopathique car ils savent que la motivation aura du mal à se renouveler. Ils arrêtent donc la série et promettent de la reprendre à haute dose quand elle sera terminée. Traitement radical mais qui est efficace. Souvent, une série devient moins bonne hebdomadairement et gagne en qualité quand elle est redécouverte en un ou deux traites ! Le rapport entre le spectateur et la série est donc vraiment délicat. C’est une relation d’aimant-aimé à sens unique. Et à l’instar des relations humaines, c’est quand l’être aimé disparaît que l’on se rend compte de la place qu’elle avait.

Partie 1 : Le constat – être sériephile

Partie 2 : La rencontre – Le pilote 

Partie 3 : La fusion – Les épisodes spéciaux

Partie 5 : Le deuil – La fin d’une série

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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