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[Critweets] Masters of Sex

Masters of Sex est la nouveauté proposée par Showtime, qui en avait peut être marre de se faire voler la place de chaine la plus sexy des networks par HBO. Maintenant, le sexe est jusque dans le titre. Enfin, moi je défends les deux chaînes car je trouve que certes, elles osent mais le sexe est toujours utilisé à bon escient. Ce n’est pas du sexe juste pour montrer du sexe à la télévision et ce credo est encore plus vrai avec Masters of Sex. Mais justement, que cache donc cet intitulé qui nous dit tout et rien en même temps ?

Masters of Sex nous emmène dans les années 1950 pour suivre le quotidien du docteur Williams Master, pionnier dans la recherche sur la sexualité humaine. Celui-ci nourri l’ambition de comprendre ce qu’il se passe dans notre corps durant l’orgasme. Bien vite, il doit se plier aux limites des mœurs de son temps mais aussi à ses propres limites concernant sa connaissance de la sexualité féminine. C’est là qu’intervient Virginia Johnson qui lui aide à ouvrir de nouveaux horizons pour ses recherches.

Bon je vais être franche avec vous, vous ne trouverez peut être pas beaucoup d’objectivité dans cette Critweets venant de ma part. La raison est simple : j’ai été plus qu’emballée par le pilot (et le second épisode, d’ailleurs). Mon enthousiasme est peut être décuplé vu que c’est la seule série qui a vraiment réveillée mes ardeurs de sériephile cette rentrée ! (Bon, il y a aussi The Blacklist mais Masters of sex la surpasse pour le moment).

 

Tout comme A., je n’attendais vraiment rien de ce pilot. Je l’ai lancé grâce à ma TL qui n’arrêtait pas d’en parler. Sur le papier, elle ne me donnait vraiment pas envie. Je ne remercierais jamais ma TL de m’avoir poussée à force de tweets à commencer ce petit bijou.

Mais au fait, qu’est-ce qui me retenait ?

 

Oui, j’avoue tout  comme Arnaud, j’avais des a priori quant au network qui avait décidé de la diffuser. Un série avec sexe dedans et en plus par Showtime. C’est moche les préjugés mais inconsciemment, je devais en être bourrée. Mais il y a une délicatesse dans ce pilot qui est savamment dosée. Le sujet est traité sans détour. Dès le pilot et ensuite dans le second épisode, on a le nez dedans (si vous me passez l’expression) mais il n’y a pas de trash. On appelle un chat un chat mais la réalisation et le choix des mots est tellement bien fait qu’on a pas cette impression de parler d’un sujet aussi sensible et intime.

 

Ma deuxième peur était la même que souligne Noraiya. Etant réfractaire à tout ce qui touche à la science (ça me fascine mais le côté scientifique de mon cerveau est clairement atrophié), j’avais peur d’être perdue et pas du tout attirée par trop de blabla scientifique. Bon, on ne va pas se mentir, il y en a mais même en VO sans sous-titres, tout est clairement compréhensible. On retrouve dans les dialogues la rigueur scientifique mais cela va avec le personnage de William Masters et heureusement, on a Virginia qui permet de vulgariser son discours auprès des prostituées qui participent à l’étude (et à nous, téléspectateurs néophytes par la même occasion).

 

Virginia, alias Lizzy Caplan a tapé dans l’œil de Sam Given, dis donc ! Bon, soyons honnête, c’est une des bonnes découvertes de ce pilot et un de ses atouts majeurs. L’actrice crève littéralement l’écran à chacune de ses apparitions. Elle est totalement dans son personnage et on se prend tout de suite d’attachement à cette mère célibataire qui veut laisser une trace de son passage dans l’histoire. Et pas n’importe laquelle : en effet, elle n’est pas diplômée quand Masters la prend comme assistante. Et la scène où elle veut s’inscrire à l’université montre à quel point il était difficile pour une femme de s’imposer dans le milieu universitaire à l’époque (et encore plus quand le sujet d’étude touche la sociologie et le sexe). C’est une personnage remarquablement bien écrit et qui a tellement de potentiel.

Masters aussi est un personnage que je trouve captivant. On pourrait dire que l’on est un peu dans le cliché du scientifique totalement passionné et obsédé par ses recherches … Cela serait vrai mais ce n’est pas casino online gênant car son comportement reste toujours plausible. Nous ne sommes pas dans la caricature comme on a pu l’être chez House et avec des situations abracadabrantesques. Génie et réalisme font bon ménage chez notre docteur Masters. Il n’est pas fou, mais audacieux et visionnaire ! Mais comme tout génie, il a quand même ses travers et, notamment sur un point, un paradoxe total !(Et là je passe en spoilers)

 

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Sa relation à son sujet principal d’étude n’est pas commode, si l’on puis le dire. C’est cette étrangeté face au sexe qui en fait un personnage fascinant. Autant, on a envie de voir l’avancée de son étude mais il y a également l’envie de découvrir ce qui l’a amené à se conduire comme cela dans l’intimité. Peut être voit-il seulement le sexe comme une sujet professionnel ? Mais peut être qu’il y a d’autres raisons derrière cela …

De plus, il y a un paradoxe énorme entre sa capacité à être visionnaire et en avance sur son temps au sujet de son étude sur l’orgasme et sur le questionnement qui en découle et le fait qu’il n’accepte pas que si lui et sa femme n’ont toujours pas d’enfant, c’est surement du en grande partie à lui. Ce parallèle entre la personnalité du chercheur et celle du mâle blessé dans son orgueil est très intéressante. Peut être que les failles de l’homme vont se retrouver chez le chercheur et donc dans son études … ?

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Sur la grande échelle (scénario, réalisation, cast), Masters of sex est clairement de la qualité. J’ai l’impression de me répéter mais je sais bien dire quand c’est mal (ne me lancez pas sur Agents of SHIELD) donc il faut aussi que je m’épanche quand c’est très très bien. Mais toute la qualité de cette série, c’est que quand on s’arrête sur des petits détails, on se rend compte qu’elle est vraiment écrite de manière brillante.

 

 

 

Sylvain L et Amande ont su repérer des petites pépites de ces deux premiers épisodes. Eh oui, dans les années 1950, il n’était pas évident évident pour les hommes que les femmes pouvaient faire semblant d’atteindre un orgasme imaginaire afin de contenter l’homme. C’est d’ailleurs de là que part toutes les interrogations de Masters, et donc une partie de son étude.

Tout comme Amande, j’ai eu la délicieuse surprise de voir un des personnages (féminin) lire Le Deuxième Sexe de Madame Simone de Beauvoir. Etant en train de le lire, j’ai adoré ce clin d’œil (qui entre, en plus, totalement dans le thème de la série).

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Vous l’aurez compris, je suis totalement sous le charme de la série. Mais bon, la rédaction d’articles demande un tant soit peu d’objectivité. Je remercie donc ma TL qui va me permettre de ne pas tomber dans l’impartialité la plus totale dans cette Critweet.

 

ElBlondo met en avant ce qui n’est pas un problème pour le moment mais qui pourrait être un travers de la série sur le long terme. Comme dans beaucoup de série « d’époque » à la Mad Men, Mildred Pierce ou autres, le rythme est quasi toujours un petit point noir qui vient noircir le tableau de quasi perfection. Il faut savoir d’adapter à cette ambiance, cette atmosphère.

 

Masters of Sex est une série qui demande qu’on s’investisse dedans. Elle n’est peut être pas facile d’accès (attention, je ne dis pas que Pierre est limité, pour l’avoir dans ma TL, j’en pense même tout le contraire) mais il faut avoir l’envie et surtout se trouver dans l’état d’esprit adéquat pour l’apprécier à sa juste valeur. Peut être maintenant, peut être dans plusieurs mois ou années.

Tout comme le sexe, je vous conseillerais de prendre votre temps et de vous lancer quand vous vous sentez prêts mais de ne surtout jamais passer à côté.

Elvire.

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