On a terminé

Brooklyn Nine-Nine – Saison 1

Audiences pauvres, Golden Globée deux fois, qualité croissante, Brooklyn Nine-Nine est un peu la surprise de cette année niveau comédie.

Si on doit faire un état des lieux des audiences depuis 5 ans, on verrait que beaucoup de séries font peine à voir, Brooklyn Nine-Nine a survécu miraculeusement à sa saison 1 avec des audiences plafonnant à 3 millions. New Girl, son lead-in, étant responsable de ces chiffres, on ne peut pas dire que la série est catastrophique. Étrangement, les gens ne viennent pas plus vers la série quand elle est récompensée par deux Golden Globes pour la série et l’acteur principal (Andy Samberg) ou quand elle a été mise sous les projecteurs après une diffusion post-Superbowl. Non, Brooklyn Nine-Nine n’a pas brillé et pourtant, les critiques sont positives et la série est peut-être la meilleure comédie de l’année.

Il fallait se lever tôt pour miser sur Andy Samberg et la série Brooklyn Nine-Nine au même titre que New Girl qui poursuit quasiment une même destinée. Les allergiques de Zooey Deschanel en avait à redire quand la série n’était qu’un Zooey Show irritant pour ensuite devenir un show de bonne facture. B99 suit le même chemin. Après quelques épisodes qui balbutiaient, la série a gagné en qualité, en rigueur et les personnages se sont imposés pas à pas. On oublie même le côté caméra portée pour aller dans un schéma plus carré en oubliant ses propres fondamentaux. Brooklyn Nine-Nine a montré beaucoup de qualités au fil des épisodes avec notamment un Andy Samberg en roue libre qui s’en donnait à cœur joie et a mis de l’eau dans son vent pour faire vivre ses collègues.

brooklyn nine-nine
©FOX

Michael Schur et Dan Goor, scénaristes de feu The Office, ont réussi à transformer une série un peu brouillonne en véritable comédie d’équipe. Le personnage du capitaine Holt est le personnage qui a réussi à déjouer les pièges du personnage monoexpressif pour devenir l’un des personnages les plus drôles du show. Cette évolution a été bénéfique à la série dont la somme des parties était encore inférieure au tout. Désormais, B99 est un ensemble-show efficace, aux mécanismes huilés et fonctionnels.
Andy Samberg trouve un rôle à sa mesure et se permet des fantaisies bienvenues quand il faut. Si la série vivait à travers lui, Brooklyn Nine-Nine a réussi à faire vivre le reste de l’équipe indépendamment de lui. Le personnage incarné par Andy Samberg, Jake Peralta, est devenu un électron moins libre qu’au départ et existe aussi à travers les yeux et agissements des autres personnages et inversement. Et que serait une série sans love-interest ? B99 rapproche Santiago et Peralta dans un schéma rappelant les bons souvenirs d’un Jim / Pam de milieu de décennie. La fin de saison a été propice à ce fil rouge agréable qui a donné un cachet supplémentaire que l’on croyait dépourvu de sentiments. Cette première saison se termine sur des nouveaux fils rouges qui vont se révéler décisifs pour la suite. Renouvelée en mars dernier, la série va devoir jouer sur de nouvelles dynamiques avec un Peralta en couverture et une Amy Santiago gênée. Si les audiences se poursuivent dans le même sens que cette année, il va être difficile de survivre encore une année de plus, voire une saison entière. New Girl vivra sa dernière année et on voit mal Brooklyn Nine-Nine changer de case à moins de la laisser mourir tranquillement le vendredi.

brooklyn nine-nine
©FOX

Avec des intrigues jamais légères, toujours fraiches, Brooklyn Nine-Nine réussit à recréer cette dynamique de groupe que l’on avait plus dans The Office lors des ultimes saisons. Des incursions vers la vie privée des personnages ou des changements de décors réussissent à relancer la série perpétuellement. Si elle pouvait se créer des rendez-vous comme des repas festifs ou le training-day, la série gagnerait en capital sympathie, en attractivité et en consistance. Jamais la série n’oublie ses personnages, et même ses enjeux installés depuis le début comme la course aux résultats entre Santiago et Peralta ou la gestion d’équipe par Jeffords (impeccable et étonnant Terry Crews). Servie par d’excellents seconds rôles (les très The Officien Scully et Hitchcock, Gina, Rosa et Boyle, allumés chacun à leur manière), Brooklyn Nine-Nine s’est constamment amélioré et s’est nourri de sa propre expérience pour rectifier le tir en début de saison et devenir un incontournable des comédies d’ensemble. Et puis quand Brooklyn Nine-Nine se permet d’être une série dont on chante le générique ET les panneaux de fin (Not a doctor, shh, FREMULOOOON), on ne peut pas dire non.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *