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Baby-sitters, tome 8 : Kawaii !

Le tome 8 de Baby-sitters vient de sortir chez Glénat. N’ayant pas lu les précédents tomes de cette série de Hari Tokeino, c’est sciemment que je l’ai découverte en cours de route. C’est aussi le challenge de savoir si ce manga me plairait, même en ne connaissant rien de l’histoire. Et j’ai été agréablement surprise. Le lecteur a d’emblée envie de suivre le parcours des personnages, dans un univers drôle et léger. Une touche de douceur bien appréciable, en ces premiers jours d’automne.

Kotaro est un tout petit enfant qui vit avec son grand frère, Ryuichi, tous deux hébergés par une vieille dame très riche. Un soir, Ryuichi lit l’histoire de la Princesse Kaguya à Kotaro, mais lorsque celle-ci s’en va vers la Lune à la fin du livre, le petit garçon se montre angoissé et se plie en quatre pour faire plaisir aux autres… afin qu’ils ne s’en aillent pas. Les gags s’enchaînent et la petite bouille de Kotaro vous fera respirer des arcs-en-ciel, tellement c’est mignon. Et puis soudain, un flash-back nous montre une scène plus grave, où le petit Kotaro se souvient de sa mère qui, juste après lui avoir lu une histoire et lui avoir promis qu’elle reviendrait, s’en va… pour ne plus jamais revenir. Et le lecteur comprend d’emblée l’angoisse de Kotaro, qui a réellement peur d’être abandonné. Comme tout le monde, au final. Heureusement, Ryuichi, la vieille dame et même son majordome, sont aux petits soins pour lui, et tout finit bien. Les scènes dans la crèche où travaille Ryuichi sont des prétextes à de nombreux gags avec les autres petits camarades de Kotaro, et les passages avec le majordome dans la grande demeure sont tout simplement hilarants.

baby-sitters-tome-8Dans le chapitre d’après, nous suivons Maria Hinomata, une jeune fille qui va à un rendez-vous tellement important pour elle qu’elle en est toute stressée. Pourquoi, me diriez-vous ? S’agit-il du garçon qu’elle a toujours aimé en secret ? Nous sommes dans un shôjo après tout, alors cela doit sûrement être son Prince Charmant ? … Et bien pas du tout. Elle a rendez-vous devant le centre commercial… avec une amie. Une simple amie rencontrée au lycée, du nom de Shumaru. Mais c’est ça qui est le plus attendrissant : c’est que Maria n’a pratiquement jamais eu d’amis, et c’est la première fois qu’elle en voit une en dehors de l’école ! À tel point qu’elle en a oublié son portable et que lorsqu’elle se perd dans les magasins, Shumaru ne peut pas la joindre. Maria s’effondre en pleurs, paniquée, pensant que plus jamais elle ne pourra se faire d’amis. Un flash-back douloureux la montre petite à l’école et complètement exclue de ses autres camarades, qui refusent de lui parler « parce qu’elle casse l’ambiance ». Maria, blessée, dissimule sa peine sous une carapace de glace et se contente d’être une bonne élève, qui n’a besoin de personne. Mais c’est tout le contraire car au fond, tout ce qu’elle veut, c’est être aimée. Juste à ce moment-là, elle tombe sur Kotaro, qui lui explique que ce n’est pas grave d’être perdu dans un grand magasin. Il suffit de suivre le conseil de son grand frère, lui disant qu’il suffit de rester à sa place, et que quelqu’un reviendra le chercher. Ce conseil qui était si important quand nous étions petits, prend une nouvelle dimension plus intéressante dans ce manga. Finalement, Shumaru retrouve Maria, et nous apprenons que Shumaru a toujours admiré Maria, car c’est une bonne élève et une bonne pâtissière… Maria n’a donc pas à douter d’elle-même ni de ses qualités, et elle est parfaitement digne d’avoir des amis.

Ce manga n’est peut-être pas très connu en France, mais je le trouve vraiment de qualité. Baby-sitters peut paraître très kawaii en apparence, mais il y a des passages pleins de tristesse, comme celui où Kotaro s’est vu abandonné, de même que Maria qui se retrouve exclue. Que l’on soit un enfant ou un adulte, nous avons tous cette peur primitive de l’abandon, et qui vient nous atteindre tout au long de notre vie. Au final, derrière une apparence enfantine et mignonne, se cachent des scènes plus graves et qui empêchent le manga de tomber dans le niais. Comme un délicieux gâteau qui aurait une touche d’amertume, le rendant ainsi bien meilleur. Ce serait dommage de passer à côté de la lecture de Baby-sitters, d’autant plus que les derniers chapitres montrent une histoire se déroulant dans un onsen, comprenez un bain traditionnel japonais avec des sources chaudes en extérieur, et une autre histoire hilarante de quiproquo amoureux. Hari Tokeino précise qu’elle s’est inspirée des histoires que ses lectrices lui ont envoyées à propos de leurs petits frères et sœurs, ce qui rend les choses bien plus crédibles, et quelque part plus mignonnes. Hollywood devrait définitivement s’inspirer davantage des mangas pour créer des histoires psychologiques bien plus proches des gens. Vraiment. Alors encore une fois, foncez lire Baby-sitters, ce mignon petit manga, qui se déguste comme un cake aux fraises, avec une délicieuse tasse de thé vert. Indispensable pour se réchauffer en automne.

Rebecca

Juste une Otaku qui a chopé le virus de la Japanimation et qui ne guérira jamais ! Egalement incurable en ce qui concerne le cinéma, les blockbusters, les comics et la littérature

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