Critiques

Avril Lavigne – Avril Lavigne

Il y a dix ans, vous écoutiez Complicated à la radio et vous vous demandiez si les chaussettes hautes, les bracelets à clous et l’eye-liner  n’étaient pas pour vous les nouveaux indispensables modes. Alors âgée de 18 ans, Avril Lavigne ramenait sur les ondes du pop-rock énergique et frais. En 2013, Avril n’a pas cherché à révolutionner sa musique. Après 4 albums, la jolie Avril sort un éponyme souvent synonyme de maturité. Verdict.

Après un premier album, Let Go, bien accueilli, Avril Lavigne avait confirmé avec un second album, Under My Skin, encore rempli de hits radio. Le troisième, The Best Damn Thing,  continuait sur sa lancée en proposant un pop-rock beaucoup plus énergique. Malgré son hit mondial Girlfriend, elle n’a pas réussi à prolonger sa carrière au top des charts malgré des singles efficaces comme Hot.
Le quatrième album, Goodbye Lullaby, proposait une approche plus lyrique de sa musique avec notamment un titre pour la BO de Alice de Tim Burton qui la voyait côtoyer le monde d’Alanis Morissette. Sa vie personnelle intéressant plus les médias que sa musique (elle s’est mariée avec le leader de Sum 41, Deryck Whibley puis s’est séparée et s’est récemment mariée avec le leader de NickelBack, Chad Kroeger), son album ne fait pas d’étincelles. Peut-être trop tourné vers les ballades malgré son titre, l’album ne réussit pas à percer.

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En ce mois de novembre, Avril Lavigne nous a concocté un cinquième album à la jaquette dark. Oubliez la jeune ado rock, bonjour madame charmante. Voulant surement confirmer sa maturité, Avril Lavigne échoue dans sa comm’. Le premier titre Here’s to Never Growing Up rappelle son premier tube, Complicated, et renvoie Avril a ses origines. Le titre indique clairement qu’Avril est là pour faire la musique qu’elle aime. Le second titre, Rock N’Roll, moins réussi mais tout aussi frais confirme toutefois l’orientation plus fun de cet opus. Etrange en voyant la jaquette encore une fois…

Son troisième single, Let Me Go, ballade au piano accompagnée par Chad Kroeger, est une production bien emballée mais clairement peu attractive. Déjà entendue, vite oubliée comme Give You What You Like.

Noyés dans le placement marketing, ses clips sont toutefois décontractés et restent un amusement pour la chanteuse qui n’hésite pas à retourner sur les bancs du lycée dans Here’s to Never Growing Up ou à parodier Mad Max et les films de séries B dans Rock N’Roll.

Et en écoutant les titres de cet éponyme, on peut le dire : Avril Lavigne touche à tout. Alors que des tas de chanteuses de son age débarquent chaque mois voire semaine, Avril Lavigne prouve qu’elle peut rivaliser avec chacune d’entre elles. Il est alors difficile de juger cet album. Profitant ou non de la situation, l’album regorge de titres rappelant d’autres.

Bitchin’Summer rappellera les titres de teen rock estivaux de groupes comme Rocket Summer ou Hot Chelle Rae, inoffensifs mais agréables. Avril semble penser qu’on peut être une jolie blonde et faire du rock un peu hard (sans toutefois rivaliser avec les vrais groupes du genre) comme Taylor Momsen, en s’accompagnant de Marilyn Manson, rien que ça, pour un titre, Bad Girl, qui n’est pas désagréable. Si les Pretty Reckless peuvent le faire, pourquoi pas Avril ?

Les sirènes du commercial semblent retentir quand Avril Lavigne propose le titre Hello Kitty, single totalement fait pour son public japonais, friand de ce genre de production à mi-chemin entre la pop, le rock et l’électro. Des accents de dubstep et de J-Pop viennent emballer le titre qui ravira nos amis du pays du soleil levant.

17 est un tube nostalgique qui plaira aux premiers fans de la chanteuse tout comme You Ain’t Seen Nothin’ Yet, fleurant bon les premiers titres de la chanteuse mais aussi l’univers de Katy Perry. Hello Heartache confirme que cet album est le fils caché de Let Go. Toujours dans cette mouvance de rock très pop, Avril se la joue Taylor Swift (qui elle, est passée de la country à la pop radio) avec le titre Sippin’ On Sunshine, grosse réussite pop. Falling Fast est un titre que renierait pas Dido tellement la chanteuse semble proposer le même univers vocal.

L’album se conclut avec Hush Hush, un des titres favoris de la chanteuse. Ballade au piano très bien fichue, Hush Hush possède une puissance étonnante.

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En terrain conquis d’avance, l’album est finalement un bel exemple d’une musique pop-rock somme.  Prenant là où la pop s’en sort le mieux, Avril Lavigne propose un cinquième album efficace et prouvant qu’en tant qu’artiste pop, elle a encore beaucoup de choses à dire. Si les lyrics peuvent faire sourire par leur naïveté, le reste est plutôt bien produit. Moins déprimant que son précédent opus, la jeune femme est sur la bonne voie et détient à coup sûr les bonnes armes pour se frayer à nouveau un chemin si on arrêtait de cataloguer les chanteuses aussi rapidement.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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