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Au-Delà du Réel, l’aventure continue, saison 2

En 1995, X-Files cartonne, Star Trek continue de briller et la SF se sent pousser des ailes. MGM et Showtime produisent une nouvelle version de The Outer Limits, série des années 60.

 

« Ce n’est pas une défaillance de votre téléviseur. N’essayez donc pas de régler l’image. Nous maîtrisons, à présent, toute retransmission. Nous contrôlons les horizontales et les verticales. Nous pouvons vous noyer sous un millier de chaînes ou dilater une simple image jusqu’à lui donner la clarté du cristal, et même au-delà … Nous pouvons modeler votre vision et lui fournir tout ce que votre imagination peut concevoir. Nous contrôlerons tout ce que vous allez voir et entendre. Nous partagerons les angoisses et les mystères qui gisent dans les plus profonds abysses… au-delà du réel. »

La review de la saison 1

La saison 2 a été diffusée 2 fois sur M6. Personnellement, j’ai beaucoup moins de souvenirs de cette saison même si, au fur et à mesure du rewatch, les épisodes revenaient en mémoire.

Revenons sur chaque épisode puisque la série, anthologique, est assez inégale. Les épisodes en bleu sont les incontournables.

2×01 ● Un saut dans le temps 

L’agent du FBI Jamie Pratt enquête sur un meurtrier en série qui a commis des dizaines de meurtres depuis les années soixante. L’enquête le mène vers le Dr Theresa Givens, professeur d’université, après avoir retrouvé des empreintes sur une scène de crime. Le problème, c’est que l’âge de la suspecte rend impossible qu’elle ait commis des meurtres : elle était encore à la maternelle.

Au delà du réel l'aventure continue épisode 2 x 01 un saut dans le temps

Sliders a vendu son pack d’effets spéciaux pour cet épisode avec un beau vortex comme on a eu l’habitude de voir en mieux dans la série avec Jerry O’Connell. On oublie un peu le scientifique fou pour varier le thème et s’occuper d’avantage de l’enquête policière autour. Le personnage de Plummer passe donc au second plan et l’épisode gagne en originalité. Les effets papillon sont plutôt sobres et on ne s’attarde pas sur les paradoxes ou autres règles tacites du voyage dans le temps. C’est plutôt un scénario divertissant qui simplifie son propos et permet d’être un très honnête épisode avec une « belle » gravité.

2×02 ● Résurrection

L’humanité a disparu à la suite d’une pandémie virale, seule une poignée d’androïdes survit dans un petit village. Pour se protéger, ils détruisent tous les êtres humains survivants. 

resurrection au-delà du réel

Nick Mancuso, Heather Graham, les seconds couteaux se la jouent ultra-sobres pour être des robots sans expression, ni émotion. Quand le sujet n’amène rien d’autres que des redondances, on passe son chemin.

 

2×03 ● Sélection pas très naturelle

Howard et Joanne Sharp vivent à une époque où la manipulation génétique de fœtus à des fins d’amélioration est proscrite. Le Rejet, accident génétique, produit des enfants violents et informes dans une proportion de 1/10000. 

Après un prégénérique qui tue tout climax et tout l’épilogue, l’épisode nous engage sur des problèmes éthiques plutôt intelligents. Mais l’issue n’est pas une surprise tout comme l’épisode.

2×04 ● L’homme aux yeux violets 

Une journaliste intercepte sans le savoir une discussion qui parle d’un meurtre… qui a bien lieu le lendemain. Le suspect est un homme aux yeux violets avec une drôle de machine.

L'homme aux yeux violets 

L’épisode pourrait se rapprocher de celui de la saison 1, Sous le lit, tant nous sommes devant une vraie enquête bien installée. C’est le bon côté de la chose, par contre, du mauvais côté, il y a une résolution qui ne mène à rien puisqu’après la révélation, il reste 5 minutes à combler et l’épisode plombe toute sa morale et sa scène de fin. Et après quasi 30 épisodes, il faut le dire, la VF est insupportable dans certains épisodes. Les figurants parlent beaucoup trop et pour ne rien dire d’intéressant. C’en est presque risible.

2×05 ● Virtuellement vôtre

Mark Hamill joue au savant fou et tombe amoureux d’une collègue qui, hélas, tombe dans le coma. Inventeur d’une machine qui permet d’aller dans l’inconscient sous forme de réalité virtuelle, il décide de la sauver.

mark hamill

Belles thématiques que l’intelligence artificielle et la compréhension des émotions humaines. Cet épisode qui aurait pu être raté est finalement intelligent et n’a pas vieilli autant que prévu. Les petits effets dans l’image ne font pas tâches et les acteurs sont convaincants, Hamill en tête. La morale est « belle », même si la version voix-off est d’un vide abyssal.

2×06 ● Au-delà du voile 

Eddie Waxler est un homme persuadé d’avoir été enlevé par des extraterrestres. Il pense, de plus, que ceux-ci lui ont implanté un objet à la base du cou. Il ne cesse, depuis, d’être pris d’hallucinations, et finit par tenter de se suicider…

au-delà du réel - Au-Delà du Réel, l'aventure continue, saison 2 outer limits 2 06

Dnas une époque où X-Files et les aliens cartonnaient, la série nous propose un épisode très classique, peu surprenant et utilisant les ficelles déjà éculés du complot et de l’enlèvement E.T.. Il en résulte un épisode pas du tout original à la conclusion éventée.

2×07 ● Anniversaire de mariage

Norman Glass, qui fête son premier anniversaire de mariage, est persuadé qu’il est l’homme le plus heureux du monde mais il ressent de plus en plus de dégoût quand il s’approche de sa femme…

Le prégénérique intrigue, et c’est déjà un gros point fort. Le spectateur se questionne : alien, fantôme ? Finalement, l’épisode ne fait que retarder l’échéance qu’on a deviné à cause d’effets de manches qui ne trompent personne. On est témoin de cette longue descente aux enfers digne d’un épisode des Contes de la Crypte et la conclusion ne nous fera pas mentir. Un épisode qui utilise le morphing, du maquillage, du fond vert, bref un best-of plutôt sympathique pour cette saison 2.

2×08 ● Ordre et obéissance

Rusty Dobson (Ryan Philippe !) est un enfant qui ne cesse de créer des problèmes. Pour y remédier, sa mère décide un jour de l’envoyer dans une école réputée pour être très stricte. Or, on découvre bien vite que cette école utilise des méthodes d’enseignement des plus spéciales…

Je ne sais pas si c’est le manque de souvenirs de cette saison 2 qui joue mais les épisodes semblent moins prenants à cause d’épilogues nullement originaux. Dès les premières minutes, on comprendra l’issue de l’épisode. Même si on se questionne sur les rebondissements qu’il pourrait y avoir, on ne se sent pas embarqués.

2×09 ● Épreuve par le feu

Les aliens arrivent. Dans son bunker, le président des Etats-Unis doit réfléchir s’il doit attaquer ou non.

Si cette saison 2 commence mal, on se dit qu’il y a de l’espoir avec cet épisode. Malgré une idée somme toute simple, ce huis-clos est efficace. L’ambiance de fin du monde, le Président des Etats-Unis en premier rôle, des aliens, une intrigue très épurée qui ne manque pas de suspens, tout semble pointer vers un épisode réussi. Encore une fois si la fin était à prévoir, il y a une belle générosité dans le script au niveau questions éthiques, morales et sociétales. Un épisode plutôt efficace donc !

2×10 ● L’appel d’ailleurs 

La directrice d’une agence spatiale a la surprise de recevoir un appel inattendu: celui d’un astronaute qu’elle aima autrefois, et qui avait disparu depuis 20 ans…

Un épisode qui tranche avec les suivants puisqu’il propose un univers futuriste où il n’est pas question de la Terre. Avec des repères flous, l’épisode joue à fond la carte de l’étrange. Entre le huis-clos avec ce naufragé au milieu de nulle part, et les scènes tout aussi cloisonnées de l’agence, il y a une sorte de barrière invisible, d’obstacles plutôt intrigants. L’épisode ne joue pas sur une intrigue fournie mais sur des communications qui piochent dans les thèmes de la SF qu’on ne voit pas souvent comme la solitude, le temps qui passe…

Sympathique et original, ce qui est déjà énorme pour cette saison.

2×11 ● Le refuge 

Surpris par une tempête de neige, Ray est heureux d’être accueilli par la famille Valle dans un refuge. La délicieuse Gina Beaumont lui apportera même un peu de réconfort. Mais c’est ensuite que les choses basculent, lorsque Ray s’aperçoit que ses hôtes changent peu à peu de comportement, à tel point qu’il se demande s’il n’est pas en train de rêver…

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On continue avec une belle salve d’épisodes depuis peu. Cet épisode brouille les pistes tout le long. La conclusion vient même assez tôt pour ensuite enquiller sur une non-fin qui a nettement moins d’envergure que prévue.

2×12 ● Clair de lune 

Stanley Hart est un physicien solitaire. Un jour, il s’aperçoit que le soleil est en train de mourir. Il sait donc par conséquent que l’humanité n’a plus que quelques heures à vivre…

En voilà un épisode à l’atmosphère envoûtante. Une ambiance de fin du monde intimiste est totalement immersive.

2×13 ● Le parasite

Dans une mine de sel, des ouvriers découvrent un squelette de dinosaures et des mystérieux vers.

La bonne vieille histoire du parasite extraterrestre avec un Neil Patrick Harris qui est loin du génie de Docteur Doogie puisqu’il joue un simple d’esprit. Alors que X-Files avait proposé Projet Arctique avec son ver parasite, et Intra-terrestres avec… son ver parasite, Au-Delà Du Réel fait de même sans le génie de la série culte. Avec encore des effets de maquillage bluffants, l’épisode n’est pas déplaisant, suit un scénario balisé et on termine par une fin heureuse et donc fainéante.

2×14 ● L’assaut

Un commando prend en embuscade un chargement de missiles… sauf qu’il n’y a aucun missile mais une cargaison étrange.

Cette saison 2 se permet d’aller au-delà de simples pitchs de base. Même si cet épisode ressemble à un bon vieux téléfilm de SF, il y a, dans ce huis-clos, une certaine audace de proposer quelque chose de plus « underground », plus « action » même si on est loin de l’épisode de folie.

2×15 ● Une nouvelle vie 

Linden Stiles est un homme qui lutte afin de préserver sa dignité. Il vient en effet d’être condamné pour un meurtre qu’il n’a pas commis. On lui propose d’être cobaye.

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Un épisode qui est bien fourni, passant du drame, à la SF puis à l’action… On se retrouve encore avec une fin qui retourne le propos mais on pensait à dix mille fins possibles ! Réussite !

2×16 ● Les déprogrammeurs

Bienvenue dans un monde où les extraterrestres sont devenus les maîtres du monde, et ont fait des hommes leurs esclaves, en les « programmant » pour être leurs serviteurs…

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Ennui profond à cause de dialogues et de scènes répétitives et une fin finalement bien convenue.

2×17 ● Une lueur dans la nuit 

Christina Markham, docteur de son état, et le shérif Grady, son mari, enquêtent sur des corps retrouvés avec un état de décomposition avancé.

Une histoire positive avec des personnages bien délimités et des thèmes humanistes qui s’intègrent très bien à la SF ambiante. Une réussite.

2×18 ● La brigade légère 

Le commandant John Skotes (voir épisode « Sans pitié« ) et un jeune cadet viennent de se trouver exposés à des taux très élevés de radiations au cours d’une bataille contre les extra-terrestres…

Une suite sans gros lien avec le précédent épisode. Robert Patrick et Wil Wheaton font de leur mieux mais l’aspect huis clos de l’épisode n’aide pas un script un peu faible qui attend les dernières secondes pour délivrer son potentiel. La fin, ultra radicale, fait plaisir.

2×19 ● Une star déchue 

La chanteuse Melissa McCammon est au bord su suicide, car son mari la trompe, et sa carrière piétine…

Un épisode encore léger avec des thèmes qui rappellent Une Seconde Chance. Il y a de l’humour, de la nudité, de la SF, de la musique, des acteurs plutôt bons, et souvent quand la série propose un ton optimiste, c’est réussi et plaisant.

2×20 ● Une âme en peine 

Rebecca est une jeune femme qui travaille avec son mari, scientifique de profession, sur un projet très « pointu ». Mais tous deux manquent d’argent pour concrétiser celui-ci. Ils se résolvent donc à faire appel à un groupe de mécènes.

Un épisode qui a tout pour déplaire : des effets spéciaux ratés, vieillots, une actrice mauvaise, une fin peu inspirée, un script pauvre.

2×21 ● Disparitions

Un homme (Jon Cryer) part aller acheter du champagne, il rentre et s’aperçoit que dix années se sont écoulées depuis son départ ! Pire encore, la chose va se répéter…

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Le voyage dans le temps est toujours quelque chose d’intéressant et le traitement fait ici est simple mais très efficace. La progression est bonne, le maquillage suit, le script est malin et la résolution tend vers quelque chose de beau. Un must de la saison et de la série !

2×22 ● La sentence 

Le docteur Henson est fier d’avoir mis au point une machine qui permet, en quelques heures, de faire vivre à des détenus l’illusion qu’ils viennent de purger une peine de prison de plusieurs années. Il décide donc d’en effectuer la démonstration devant journalistes et sénateurs, mais l’expérience se passe mal, et le voici obligé, à son tour, de pénétrer dans cet enfer carcéral virtuel, afin de récupérer le prisonnier…

Le genre d’épisode où la fin est cramée dès les premières minutes. On reste pour cet univers de prison futuriste et pour l’acteur de Frasier, David Hyde Pierce.

 

BILAN DE LA SAISON

Les concepts intéressants se multiplient, les idées sont là. La série est déjà mature mais on sent que des travers peuvent devenir des réflexes narratifs pauvres.

8 bons épisodes en saison 1, 10 en saison 2, ça ne veut pas dire que tout le reste est à jeter mais la grande majorité sont regardables. Peu sont vraiment ratés. Les meilleurs sont ceux qui arrivent à bien vieillir. Ce qui ne sera pas le cas de beaucoup d’autres !

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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