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Angel : 1999 – 2014

 Amenez-moi le pilote revient sur les pilotes des séries qui fêtent leur anniversaire. Aujourd’hui, Angel, la série spin-off de Buffy contre les vampires fêtent ses 15 ans.

Avec Buffy The Vampire Slayer, Joss Whedon a crée un empire. Pas de considération financière mais mythologique et scénaristique. Il nous a ouvert à Sunnydale et ses monstres, à Buffy et une lecture métaphorique pertinente de l’adolescence. Non content d’avoir instauré le « Whedonverse », il a marqué plus d’une génération. Mais voilà, comment faire quand celle-ci, à l’instar des personnages auxquels elle s’attache, s’identifie, évolue, grandit ? Entre en scène l’utilité ultime du spin-off, donnant un sens plus qu’important à la suite. Cela se caractérise par Angel.

 La série :

Le parcours : Pilote diffusé le 5 octobre 1999 sur The WB. 110 épisodes, 5 saisons.

Le résumé : Angel, c’est le bad boy de Buffy, son grand amour, sa malédiction. En troisième saison, ils essaient de reconstruire une confiance, un amour détruit par sa consommation. Buffy et Angel ont couché et il redevient le vampire sanguinaire qu’il était jusqu’à sa « destruction ». De retour, ils doivent se réapprivoiser. Mais cette relation est vouée à l’échec et Angel, après une dernière bataille aux côtés du Scooby-Gang, s’envole pour d’autres cieux : Los Angeles.

Le background : j’ai tout vu la série à l’époque

Amenez-moi le pilote : C’est seul et tentant de réparer les fautes des siens que l’on retrouve le personnage au début du spin-off. Los Angeles est une autre ville, plus importante, que Sunnydale où le danger peut prendre des proportions équivalentes, où la victime est multiple et le moindre badaud se retrouve démon de premier ordre. Entre en scène Doyle, un demi-démon envoyé par les « Puissances Supérieures », lui proposant son aide afin de mener à bien sa mission, la première étant de sauver une jeune femme des griffes d’un admirateur un peu trop pressant (et près du sang aussi). Mais ce n’est pas sans compter l’incroyable talent de Cordelia Chase, récemment débarquée pour sa carrière d’actrice, qui se retrouve mêlée à l’affaire et doit, une fois de plus, sa vie au vampire.

angel
©Warner

L’intrigue en elle-même ne présente pas un grand intérêt, peu d’efforts étant mis en œuvre pour qu’elle soit réellement pertinente. Elle aurait mérité cependant une attention plus particulière puisque presque aucun travail d’introduction n’était nécessaire à la mythologie et à la plupart des personnages, compris de l’univers. Le pilot repose donc grandement sur la sympathie et le charme apportés par la série mère. Il laisse simplement entrevoir un traitement plus procédural du monde de la magie, dans un contexte nouveau mais plus difficile à maîtriser.

De plus, la réalisation est sommaire dans cette entrée en matière. Si le jeu d’ombres est primordial à l’instauration d’une ambiance propre à une série plus sombre, ce travail est parfois mis en porte-à-faux par une réalisation qui ne le souligne pas, des transitions épileptiques et un montage approximatif. Cela s’améliorera grandement par la suite, notamment avec une économie de moyens au niveau des effets spéciaux, privilégiant par moments la suggestion à la démonstration vaine.

Mais des thèmes primordiaux traversent ce pilote (et la série), ne reniant pas ce qui a été construit dans Buffy. La rédemption est bien évidemment au cœur de l’histoire, Angel devant faire amende du mal qu’il a fait, ou du moins croit-il que c’est sa mission. De cette manière, on nous signifie qu’il est le même que dans Buffy, avec les mêmes forces, les mêmes envies, les mêmes impossibilités d’avenir et les mêmes faiblesses. Le scénario est dès lors balisé mais son absence de manichéisme et son côté plus sombre pouvant à de nombreuses occasions surprendre.

Il faut donc plutôt voir ce premier épisode non pas comme une introduction puisque la partie d’inconnues dans l’univers est limitée mais une promesse, un manifeste de ce qui a été dans la série mère et ce que Whedon va en faire dans son spin-off. A savoir : une série plus sombre, à l’humour moins accessible, où le sarcasme laisse place au cynisme d’une vie déjà vécue. Alors que Buffy était une métaphore de l’innocence et de sa perte, un regard naïf et déjà désabusé de la vie, Angel deviendra son pendant adulte, déjà fatigué du combat mais qui en a encore tout à apprendre. Le message de Whedon se mue et grandit en même temps que la génération qui l’a vu naître.

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