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Alice Sweet Alice : ressortie en blu-ray du film quasi maudit d’Alfred Sole

Alice Sweet Alice est loin d’être un film mineur dans la catégorie slasher. Sa ressortie en blu-ray chez Rimini le 23 septembre est l’occasion de revenir sur ce film.

Le slasher a une longue histoire qui prend ses racines dans Psychose d’Alfred Hitchcock en 1960. Halloween est considéré comme le premier vrai slasher, mais ce serait ignoré à la fois Black Christmas, deux ans avant, mais aussi les giallos de Mario Bava ou Dario Argento en Italie dans les années 60 et 70.

Si, effectivement, Halloween instaure des bases certaines, Alice Sweet Alice n’est pas à oublier tant il a apporté. Le film d’Alfred Sole est souvent lié à Brooke Shields puisque c’est la première apparition de l’actrice. Elle était alors âgée d’à peine 10 ans. Si son rôle est mineur, mais essentiel, elle est surtout éclipsée par la géniale Paula Sheppard. Elle joue Alice, 12 ans. L’actrice en avait 19 à l’époque !

Alice Sweet Alice

Thriller torturé

Alice Sweet Alice commence par une jeune fille qui est tuée par un psychopathe au ciré jaune et au masque de poupée en pleine messe. Si on accuse la jalouse Alice, rien ne prouve la culpabilité de l’enfant alors que les attaques se multiplient.

Le film, très ancré dans son époque, a donc des gimmicks qui sont encore loin de la sobriété des années 80. Cadre serré, musique stridente, hystérie des émotions, Alice Sweet Alice a de quoi déconcerter celui qui n’a jamais vu un film de cette époque.

Créant la polémique en mettant en scène l’Église de façon un peu trop poussée, le nommé Communion à l’époque a été censuré de peur de froisser les Chrétiens. Pire, le meurtre d’enfant en pleine messe est tout aussi blasphématoire, si ce n’est pire. En effet, Alice Sweet Alice aligne les scènes dérangeantes, glauques, créant le malaise. À l’image des scènes avec le voisin, joué par Alphonso DeNoble, acteur énormément imposant, on frôle la censure pour pédophilie. L’âge de Paula Sheppard a sûrement évité le pire pour ce film.

Le tournage n’a pas été de tout repos non plus avec Linda Miller, qui joue la mère, qui se taillade les veines en pleine scène finale… Tournage interrompu et une réputation de film maudit pour quelque temps jusqu’à sa sortie qui a été assez discrète.

Coffret Alice Sweet Alice chez Rimini Editions

On retiendra surtout les scènes d’attaque qui semblent assez différentes du ton général du film. Et à y regarder de plus près, on comprend ! C’est William Lustig qui fut engagé pour tourner les scènes d’attaques. Le futur réalisateur du culte Maniac (1980) s’était donc fait la main avec une certaine efficacité.

Égratignant la religion, montrant un meurtre d’enfant et un voisin problématique, voici le programme de ce film ! Loin d’être un film d’horreur dans la pure tradition du genre, Alice Sweet Alice lorgne plutôt du côté du thriller violent et sanglant. Au milieu d’une famille déchirée, le scénario vogue çà et là dans l’enquête policière, le thriller psychologique et le slasher. L’imagerie forte que dégage ce film avec ce masque qui file des frissons renforce le côté immanquable de cette production à ranger du côté des grands classiques du genre.

Le coffret collector

Coffret Alice Sweet Alice chez Rimini EditionsLe film est proposé dans un superbe coffret avec DVD et blu-ray dès le 23 septembre. L’image est plutôt propre même si on déplore un grain certain dans les scènes plus sombres.  En audio, deux pistes DTS-HD en anglais et en français viennent garnir vos enceintes.

En bonus, un module de présentation d’Alice Sweet Alice (24 mn) par Gilles Gressard, écrivain et historien du cinéma, qui revient sur le tournage, la carrière du réalisateur et des acteurs. On notera une petite approximation, voire une erreur sur la carrière télévisuelle d’Alfred Sole. De là à dire que dès qu’on change de son médium de prédilection, on n’est plus spécialiste… On ira plutôt du côté du livret fourni dans l’édition, écrit par Marc Toullec, pour plus de détails. 

Coffret Alice Sweet Alice chez Rimini EditionsContenu

  • Le Blu-ray du film
  • Le DVD du film
  • Inclus un livret de 20 pages « Le bon dieu sans confession » écrit par Marc Toullec
  • Présentation du film (24 mn) par Gilles Gressard, écrivain et historien du cinéma

 

 

 

 

 

 

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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