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Oui, tu as le droit d’acheter des mangas avec ton Pass Culture.

Le Pass Culture permet aux jeunes atteignant l’âge de 18 ans de bénéficier de 300 euros pour des biens culturels : livres, BD, tickets de musées, de concert… Et dernièrement, nous avons vu affluer des dizaines d’articles de presse, apparemment « surpris » que certains jeunes utilisent la quasi-totalité de ce Pass pour s’acheter des mangas.

Quasiment tous les médias français en ont parlé, que ce soient les revues spécialisées comme Hitek ou Konbini, et d’autres plus éloignés de cet univers, comme Le Figaro ou BFM TV. Que pensent-ils de cette déferlante ? Est-ce qu’il y a eu une réaction un peu condescendante des médias français, vis-à-vis de ces « jeunes égarés » qui devraient plutôt s’acheter des « livres sérieux » ? Smallthings a tenté d’en savoir plus.

Une réaction plutôt bienveillante… sauf pour un ou deux médias

Pour tout vous avouer, j’avais beaucoup d’appréhension quant à la réaction des grands médias français sur le sujet. Je craignais des réactions très méprisantes ou complètement à côté de la plaque. Heureusement, c’est loin d’être le cas : un article de 20 Minutes consacré à ce sujet s’est voulu être une simple énumération très complète des tomes que la plupart des jeunes aimaient acheter, et même l’émission « La Quotidienne » présentée par Yann Barthès s’est voulue très sympathique en montrant que les mentalités avaient bien évolué depuis Ségolène Royal :

 

Dans la grande majorité des cas, nous pouvons constater une certaine bienveillance à l’égard de cet engouement, ces articles ne critiquant jamais ouvertement les passionnés de manga, ou le manga en lui-même. Malheureusement, il existe quand même un article du Monde qui nous a fait un peu tiquer.

 

Cet article rebaptise le Pass Culture en « Pass Manga » et propose des tournures de phrases très particulières quand il s’agit de décrire ces jeunes. Par exemple, les jeunes ne lisent pas de VRAIS livres, c’est bien connu : « Les vendeurs rencontrent, amusés, cette nouvelle tribu, qui ne leur demande jamais les titres d’auteurs passés à « La Grande Librairie ». Oui, parce que « La Grande Librairie » est une émission de télévision qui invite chaque écrivain à présenter son dernier ouvrage. C’est intéressant, certes, mais la journaliste qui a écrit cet article ne sait probablement pas que plus personne ne regarde la télé. Mais il y a aussi ce paragraphe que je trouve du plus bel effet : « Ils n’achètent pas de littérature, mais, à côté de douze tomes de mangas, commandent aussi des livres mi-business, mi-développement personnel comme Power […] laissant les libraires se demander par quel canal de prescription ces best-sellers quasi inconnus chez eux arrivent jusqu’à ces gamins. » Ces… « gamins »… Hum.

Mais plus étrange, la journaliste à l’origine de cet article a divisé son papier en plusieurs paragraphes avec des titres un peu étranges : « A quoi on les reconnaît», « Comment ils parlent » « Leurs grandes vérités », « Leurs questions existentielles »… Toujours en parlant des jeunes, je précise. Et ça fait vraiment hautain, à croire qu’il ne s’agit même plus d’êtres humains. Est-ce que ça lui est arrivé une seule fois dans sa vie d’adresser la parole à une personne plus jeune qu’elle, de s’intéresser à ses différences ou d’entrer dans son univers ? A croire que ces gens ont vraiment oublié qu’ils étaient jeunes eux-mêmes fut un temps… On dirait vraiment une caricature de personne âgée qui critique la jeune génération, en disant : « Vous voyez, les jeunes-là ? Oui…cette chose, cet animal bizarre, cet alien avec qui on n’arrive pas à communiquer. Voyez comment ils parlent, ils utilisent des mots qu’on comprend pas, et en plus ils achètent des MANGAS au lieu de VRAIS livres, screugneugneu… » Oui, Le Monde, vous me faites penser à ça via cet article. Et je sais que je ne devrais pas faire ça, je sais que je ne voulais vraiment pas en arriver là, mais… vous méritez l’étiquette du « Ok Boomer ». Pardon, vraiment pardon. Mais fallait pas commencer à nous titiller.

Pour en revenir à ce titre ironique de paragraphe, « Leurs questions existentielles », c’est vraiment une expression que je trouve quelque peu déplacée, sachant que les étudiants ont énormément souffert des confinements successifs, qu’ils s’inquiétaient pour leur avenir, et qu’ils étaient très durement atteints par la solitude. Tout le monde connaît la vidéo d’Hugo Decrypte avec des témoignages choquants, montrant des étudiants en détresse et pensant régulièrement au suicide :

Et on ne va certainement pas leur en vouloir de s’évader via des BD nippones. Cet article a non seulement échoué culturellement parlant, mais aussi en tant que décence humaine. D’autant plus que ce ne sont pas seulement les jeunes qui aiment les mangas, mais ça, nous le verrons plus loin.

Une dernière chose avec cet article du Monde : le dernier paragraphe s’intitule « La faute de goût » en précisant que suite à la mort de Kentaro Miura, le tome 4 de Berserk était introuvable en librairie. Je n’ai pas du tout compris pourquoi la journaliste a intitulé cette information « La faute de goût » : est-ce que c’est mal de se ruer sur l’œuvre de Miura après sa mort ? Si c’est bien ce qu’elle a voulu dire, (supposons), il faudrait peut-être qu’elle se rende compte que le phénomène est loin d’être nouveau. Après la mort de Michael Jackson, les ventes de ses CD ont explosé, et c’est hélas normal de s’arracher les œuvres d’un artiste disparu. Ce n’est que mon humble avis, mais je pense que les grands journaux feraient mieux d’envoyer sur le terrain des personnes qui s’y connaissent en mangas ou en jeux vidéo, plutôt que de mobiliser un(e) journaliste de plus de 50 ans qui ne connaît pas le sujet, et qui risque d’écrire des articles un peu condescendants, même sans faire exprès.

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En ce qui concerne les autres articles, ils étaient davantage nuancés et précisaient que les jeunes ne venaient pas seulement acheter des mangas, mais aussi quelques livres dans le tas. La seule chose qui m’a dérangée, c’est qu’ils considèrent encore le manga comme un simple tremplin pour susciter l’envie du jeune d’entrer pour la première fois de sa vie dans une librairie, comme cet article de Ouest France

On peut y lire, en substance, que Roselyne Bachelot ne « s’inquiète pas du phénomène » de cette ruée vers le manga. Comme si c’était sous-entendu qu’il faille « s’inquiéter ». Mais s’inquiéter de QUOI au juste ? Quand bien même une personne utilise de l’argent pour se payer des mangas, là encore, où est le mal ? Je ne vois pas en quoi c’est mal de se divertir, de s’évader, de rêver, au même titre qu’on irait au cinéma, tout simplement. Mais non, on dirait que c’est « sale » d’aimer le manga. Ça en devient un peu ridicule à la longue.

 

Le manga est une culture

             Le manga fait partie de la « pop culture », et dans « pop culture », il y a « culture », quoiqu’on en dise. Donc opposer absolument le manga aux œuvres « plus intelligentes », ça n’a aucun sens. C’est d’autant plus curieux qu’en France, les grands médias ainsi que les plateaux télé ont l’air d’ignorer complètement que des adultes adorent aussi les mangas. On dirait que pour eux, les lecteurs de BD nippone ont entre 8 et 20 ans à tout casser, alors que c’est absolument faux. Les gars, vous n’avez jamais entendu parler de la génération Goldorak ou du Club Dorothée ? C’est vraiment incroyable qu’ils ne sachent même pas que les enfants ayant suivi l’émission de Dorothée sont nés dans les années 80, et qu’ils ont autour de 35 ans aujourd’hui ! Personne (au niveau des grands médias, bien sûr) ne semble se soucier de l’existence du Joueur du Grenier et de tous ces anonymes, moi y compris, qui ont été bercés par des dessins animés japonais et qui souhaitent prolonger l’expérience.

Cette dichotomie se ressent aussi au niveau des jeux vidéo : ils sont plébiscités par une majorité de Français, mais ils sont toujours critiqués sur les chaînes d’info, pointés injustement du doigt pour causer des problèmes d’addiction et de violence « chez les JEUNES ». Mais une grande partie des joueurs ne sont plus si jeunes, le saviez-vous ? Et ce que les infos n’ont de cesse d’ignorer, c’est que le jeu vidéo est très utilisé en maison de retraite pour aider les seniors lors de petits exercices physiques, ou tout simplement pour s’évader. Mais bon, je m’égare. Pour en revenir aux mangas, on dirait qu’une honte persiste dans les grands médias, comme si c’était humiliant d’aimer des BD ou des dessins animés en tant qu’adulte. La France est vraiment schizophrène à ce sujet quand on sait que notre pays est le deuxième plus gros consommateur de mangas derrière le Japon, mais ça n’empêche que nos chaînes d’infos ainsi que la presse traditionnelle continuent de s’étonner de cette passion. Cet engouement est loin d’être nouveau comme je l’expliquais plus haut : cela fait des années que les ventes de mangas sont très hautes dans les librairies. Et c’est faux de penser que les mangas ne sont pas intelligents. Il y a de forts moments d’introspection dans Naruto. Dragon Ball et Dragon Ball Z se basent sur la philosophie orientale des arts martiaux, Fairy Tail nous apprend l’importance de l’amitié, Sailor Moon nous fait rêver, et Detective Conan, avec l’excellent film « Scarlet Bullet » récemment sorti au cinéma, fait travailler nos méninges de par ses enquêtes foisonnantes et très réussies…

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Nostalgie, quand tu nous tiens…

Et vous, les grands médias, vous pensez que les mangas sont incapables d’aborder des sujets sérieux ? C’est bien mal les connaître. Rien que le manga « Fruit Basket », par exemple : il aborde des sujets graves comme l’abandon, la maltraitance au sein d’une même famille, la violence, ainsi que le harcèlement scolaire. Il est loin d’être le seul, car le magnifique animé « A Silent Voice » abordait très bien ce sujet. Même le manga « Demon Slayer », très plébiscité actuellement, est loin d’être un simple shonen de plus : très dur par moments et assez mélancolique, son style frôle le « seinen » (manga pour adulte) vu l’horreur de certaines scènes. Mais il est si parfait et équilibré entre scènes de tendresse et d’action, que c’est impossible de passer à côté. Cette série est vraiment excellente, et un article est prévu sur la saison 1 sur Smallthings (clin d’œil clin d’œil !) Et je ne parle même pas des seinens les plus mythiques, tellement mythiques qu’ils marquent des générations entières : « Devilman », « Berserk », « Akira », « Monster », ou encore « Ghost in the Shell »… C’est dommage que les grands médias tradi ne se penchent pas plus sur ces mastodontes de la pop culture actuelle, car ce sont des chefs d’œuvre qu’aucun « livre sérieux » n’atteindra jamais.

Demon Slayer : le shonen incontournable du moment
Demon Slayer : le shonen incontournable du moment

La schizophrénie française s’illustre encore, quand on sait que Brigitte Lecordier est toujours très plébiscitée aujourd’hui sur bien des plateaux télé. Si vous ne voyez pas qui c’est, sachez qu’elle a fait de très nombreuses voix des personnages de notre enfance, depuis le petit San Gohan en passant par Tom Sawyer. Et la série « Il Etait une Fois la Vie » est encore très aimée actuellement, ce qui rend d’autant plus incompréhensible la réaction ahurie des médias devant la passion pour les mangas, pourtant loin d’être nouvelle. J’en profite pour vous partager la chaîne Youtube de Brigitte Lecordier, car ce sont de purs moments de joie.

 

Le manga : magnifique exutoire du Japon

Rares sont les mangas qui n’abordent pas des sujets graves. Même dans certains shojos (mangas pour filles), il m’est souvent arrivé de découvrir des thèmes que je ne vois pas souvent abordés dans des BD occidentales, comme le viol, la pédophilie, l’inceste, les maltraitances familiales, les violences conjugales, le harcèlement scolaire, l’homosexualité, les traumatismes et comment vivre avec. Car on persiste à l’ignorer en France, mais les dessins animés japonais sont également faits pour les ADULTES. C’est totalement le cas au Japon, et ce depuis des décennies : le dessin, qu’il soit sur papier ou animé, n’est pas synonyme d’enfance, loin de là. Le dessin s’adresse à tous âges, et n’ayons pas peur des mots, c’est un marché juteux qui fonctionne encore très bien. La société nippone est très stricte, que ce soit à l’école jusqu’au monde du travail, en passant par la sphère familiale. Les émotions sont rarement exprimées, et afin de « se lâcher », ils ont souvent le manga comme seul exutoire. C’est pourquoi le manga peut paraître violent ou sexuel, mais c’est justement ça le but : servir de catharsis en représentant les aspects les plus sombres de l’être humain, dans le seul objectif de se défouler. Et au Japon, personne n’ignore que les enfants sont très sérieux, les adultes travailleurs et investis, les habitants polis avec un taux de crime relativement bas, ce qui prouve bien que la culture du manga n’est absolument pas synonyme de désordre et de débilité, bien au contraire.

Au Japon, dans les rouages de l’industrie du manga
Photographie de Mathieu Tomasset, du journal Le Parisien

 

En France, « l’enfant intérieur » est négligé… et c’est grave.

                 Je suis en train d’exprimer une très grosse généralité, mais j’ai l’impression qu’en France, l’imagination reste très mal vue… Pas au niveau individuel, bien sûr, mais du point de vue des grands médias ou du gouvernement : c’est encore mal vu de dessiner, de chanter, de créer des histoires, de se déguiser, de jouer à des jeux vidéo ou de lire des mangas. Les seuls divertissements à peu près bien considérés, c’est la danse, le bon vin, ou le football. Et je ne comprends absolument pas pourquoi le football est beaucoup mieux considéré dans les médias que le manga… C’est incompréhensible pour moi. Chacun sa passion, non ? Je ne veux pas paraître méprisante, mais en quoi regarder des joueurs courir après un ballon serait plus intéressant qu’une histoire bien dessinée, bien écrite et qui me fait partager une certaine vision de la vie ? Et lorsque la plupart des médias ne considèrent pas le manga comme une vraie culture, c’est exactement comme si je dédaignais les amateurs de bons vins en France, en les traitant « d’alcooliques ». Si je disais ça, ce serait vraiment réducteur et injuste. Mais ça n’empêche pas encore certains grands titres de presse de mépriser ce que préfèrent les plus jeunes, et c’est quelque chose d’inacceptable de mon point de vue.

Mis à part le Japon qui considère le dessin comme un art à part entière, les pays anglo-saxons, en comparaison avec la France, sont également très ouverts d’esprit en ce qui concerne le divertissement. En Angleterre, un Lord peut tout à fait croiser un punk avec les cheveux teints en vert et ça ne va jamais le déranger. Aux Etats-Unis, le marché du super héros se porte bien avec les remakes de Marvel, et quand une personne créé quelque chose, elle est souvent admirée et encouragée, même si c’est du simple divertissement. En France, on est beaucoup trop fermé d’esprit sur la question : le paraître est très important et le moindre divertissement est vu comme quelque chose de honteux, un enfantillage dérisoire. Que les choses soient claires : les rêves de notre enfance ne sont pas synonymes d’immaturité. Loin s’en faut.

dragon ball pass culture
La légende Dragon Ball

 

En France (je fais là une très grosse généralité), on méprise « son enfant intérieur » en considérant l’imagination comme une frivolité. Alors que non : l’imagination fait partie intégrante de la psyché humaine, et plus encore : elle la maintient en vie. La dure réalité est souvent insupportable, et l’imagination permet de susciter le processus de « sublimation », de catharsis, afin de mieux affronter la vie. C’est exactement ce que j’expliquais plus haut au sujet des Japonais. « L’enfant intérieur », c’est cet enfant que nous étions, et il existera toujours en nous : nous sommes des « poupées russes » soit le résultat de l’accumulation de nos anciens « moi ». Mais en France, je ne sais pas pourquoi, on fait comme si l’enfant intérieur n’existait pas et on se force à se « comporter en adulte » à tous prix, au détriment de notre propre santé mentale. Un peu comme un « Syndrome de Peter Pan » inversé, on est tellement obsédé par le paraître qu’on se met à rouler des yeux dès qu’une personne aborde quelque chose d’enfantin. Moi qui adore le manga, je peux vous assurer que j’en ai fait plus d’une fois l’amère expérience. Mais toi, qu’est-ce que tu en a fais de ton enfant intérieur ? « C’est au p’tiot que j’cause / Qui est en toi à qui j’cause / Dans ton for intérieur / Y a un enfant qui pleure / Toi tu t’sens plus, lui y se sent mal / Tu l’a séquestré, bâillonné, ligoté ! » (Vous êtes des VRAIS si vous reconnaissez la ref’).

 

Trop de cynisme tue l’imaginaire

Les psychologues sont d’accord sur ce point : un adulte a toujours besoin de jouer, de rêver, de danser, de chanter, de lire des histoires, d’aller au cinéma et de s’amuser avec des enfants. Cet enfant intérieur nous habitera jusqu’à la fin de notre vie. Et je pense qu’il est grand temps de cesser de le mépriser, de le violenter et de l’ignorer. Et actuellement, sans que je sache pourquoi ni d’où ça vient, la mode est au cynisme, à la « déconstruction » : on se moque des émotions, de l’émerveillement, des histoires car nous avons tellement de recul que nous en venons à décrédibiliser la naïveté. Or, l’émerveillement est sans doute le déclencheur de l’imagination, sans qui toutes ces histoires n’existeraient pas. Le manga n’échappe pas à cette méfiance totalement infondée aujourd’hui : une personne extérieure va critiquer le style du dessin et complètement passer à côté de ce que le manga a à lui dire. C’est vraiment stupide car c’est exactement comme si je jugeais une personne à son faciès au lieu de tout simplement penser à lui adresser la parole. On ne juge pas un livre à sa seule couverture, et c’est important de le lire jusqu’au bout avant de se faire un avis. Sinon ça s’appelle des « préjugés ». Après, je ne force absolument pas la plupart des journalistes outsiders à « aimer les mangas » à tous prix : ils ont parfaitement le droit d’avoir leurs propres goûts. Je trouve ça juste dommage de considérer un plat comme mauvais sans jamais l’avoir goûté. Pourquoi ne pas en lire au moins un jusqu’au bout avant de se forger une opinion ?

 

 

Pour résumer, cet article ne visait pas à clasher en particulier une personne ou un canal de presse. Dans sa grande majorité, les articles ont été relativement bienveillants sur le sujet, avec un manga de moins en moins critiqué et mal vu. Et nous vous en remercions. Nous voulions seulement préciser à quelques personnes un peu récalcitrantes que ce n’est pas « sale » d’aimer les BD nippones. Oui, si toi aussi tu bénéficies du Pass Culture, il n’y a aucun mal à le dépenser pour te procurer des mangas. Surtout, ne culpabilise pas une seule seconde d’aimer ce que tu aimes. Des personnes de tout âge aiment cet univers, qui apporte des histoires qui nous inspirent, nous font rêver, nous font grandir. Cela fait quand même depuis 40 ans que les premiers dessins animés japonais sont arrivés dans l’Hexagone. Je peux comprendre qu’ils peuvent être mal vus au début, mais on est déjà en 2021, et il est grand temps que la France assume pleinement cette passion, sans aucune honte ni peur du jugement d’autrui.

 

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Doit-on les présenter?

 

Je suis moi-même une fan hardcore de mangas. J’ai connu le Club Dorothée, Disney Parade et la première génération des Minikeums. Mon âge est désormais plus proche de la quarantaine que de la trentaine… mais ma passion pour les mangas ne fait que croître : mes goûts ont changé, certes, mais ils ne font que se transformer et s’approfondir. Et quand la passion semble se tarir, des nouveautés me font replonger dans ce fol univers. Je lis et regarde des mangas et animés tous les jours. Je dessine, j’écris et je n’ai pas à culpabiliser une seule seconde pour cela. Cela ne fait pas de moi quelqu’un d’immature. Je suis une ancienne littéraire qui a étudié Zola, Victor Hugo, Baudelaire, Samuel Beckett, et je suis parfaitement en mesure d’apprécier la lecture de « L’Assommoir » aussi passionnément qu’un tome de « L’Attaque des Titans ». J’aime autant les musées que d’aller dans les salles d’arcade. Les différentes cultures peuvent tout à fait cohabiter au lieu de s’annuler, n’en déplaisent à certains. Et j’aimerai toute ma vie les mangas, les animés, les Disney, les Tex Avery, les peluches, et les jeux vidéo. Notre enfant intérieur est certainement notre bien le plus précieux, et il nous suivra jusqu’à notre mort. Et j’estime qu’il est grand temps de vraiment prendre soin de lui.

 

Sources :

 

 

 

 

           

           

 

Rebecca

Juste une Otaku qui a chopé le virus de la Japanimation et qui ne guérira jamais ! Egalement incurable en ce qui concerne le cinéma, les blockbusters, les comics et la littérature

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