Sériephilie

The Walking Dead 5×02 : Strangers

Après un premier épisode dérangeant par ses effusions de sang et son bellicisme douteux, The Walking Dead ne change pas ses (mauvaises) vieilles habitudes et offre un épisode pauvre sur le fond comme sur la forme, avec en prime un beau vivier pour le lobbying des armes.

ATTENTION, SPOILER TRANSITIONNEL

Dans l’épisode précédent, on avait la confirmation que le Terminus n’était pas du tout ce que le groupe de survivants espérait. Des cannibales le contrôlent, et Rick, qui avait fomenté un plan, parvient, au milieu d’une confusion générale « zombiesque », à faire sortir tout le monde sain et sauf. Ils retrouvent Carol, Tyreese et Judith et reprennent le chemin.

A présent, tous réunis, ils tentent, comme d’habitude, de survivre. Ils tombent ainsi sur un prêtre entouré de zombies, le Père Gabriel, qui comme son titre et sa profession l’indique se refuse à tuer qui que ce soit, même des morceaux de chair ambulants. Il les amène dans son église où tout le petit groupe s’installe pour un repos bien mérité…

 


 

On nous avait annoncé un final choquant pour cet épisode, et au bout du compte on obtient… globalement ce qu’on savait déjà à propos de certains personnages et surtout quelque chose d’assez prévisible quand on y pense. Au-delà de la fin de l’épisode, globalement ce qui se passe de plus intéressant en 45 min et qui surtout nous oblige à continuer pour savoir ce qui se passe ensuite, on a cette semaine, comme souvent dans The Walking Dead, un épisode pauvre.

Pauvre en dialogues, d’abord, avec une multitude de poncifs, discours réchauffés et clichés, et surtout parfaitement inintéressants pour quiconque a un peu de jugeote (ce qui n’est pas le cas apparemment de la majorité des intervenants de la série). On ne croit d’ailleurs pas avoir entendu un seul discours foncièrement intéressant depuis le début de cette série qui d’ailleurs, ce qui est bien dommage quand on sait le potentiel de personnages comme Michonne, Rick ou encore Le Gouverneur. Cette pauvreté des dialogues se retrouve ensuite dans le scénario, et les scènes en deviennent si faibles qu’on pourrait facilement élaguer 10min d’épisode (notamment les scènes de discussions entre les personnages faites pour délivrer un discours « philosophique » à deux ronds). Pauvreté, enfin, et forcément, des personnages : Rick Grimes ne trompe personne avec ses grognements et sa manière de parler dans sa barbe ; Daryl, qui était le personnage auquel s’attacher le plus, est complètement laissé de côté ; Michonne a perdu énormément de sa superbe sans son katana… The Walking Dead (re)part dans un cercle vicieux : sans des personnages intéressants, pas de dialogues intéressants, ce qui rend les scènes faibles et donc ne met pas en valeur des personnages inintéressants.

walking dead
©AMC

Tant et si bien qu’on pourrait résumer The Walking Dead à ce schéma, que suit l’épisode de la semaine : une mise en place qui suit directement l’épisode précédent et où il ne se passe rien, puis découverte d’un objet/lieu potentiellement intrigant, avant de tomber dans un court moment de OH MON DIEU DES ZOMBIES, qui se solde par une victoire plus ou moins éclatante des survivants. Enfin, se suivent un ennui absolu conclu par un gros cliffhanger qui nous oblige à continuer la série pour voir ce qu’il va se passer dans le prochain épisode. Une série ne saurait se résumer à un cliffhanger et à un pauvre petit évènement marquant, et c’est ce dont The Walking Dead n’arrive pas à se défaire.

Que retenir de cet épisode, alors, me direz-vous ? Eh bien à peu près ce sur quoi la série devrait bien plus s’axer : les zombies, et même l’affrontement avec les zombies. Ici, ca se résume à une scène glauque dans les égouts. Dans la catégorie répréhensible, est à signaler la propension qu’a la série à accorder une place extrêmement visuelle, métaphoriquement comme littéralement, aux armes. L’épisode nous offre une magnifique entrée du groupe armé de kalachnikovs, de quoi donner une crise cardiaque au pape Francois, et de quoi apporter de l’eau au moulin des lobbys des armes. Si la violence n’est pas celle de l’épisode précédent (difficile de faire pire en même temps), l’aspect Call of Duty, lui reste. Ca peut donner des idées de reconversion aux producteurs, après.

Faible à tous les niveaux, cet épisode révèle tous les travers de The Walking Dead. Un mieux est attendu !

Leo Corcos

Critique du peuple, par le peuple, pour le peuple. 1er admirateur de David Cronenberg, fanboy assumé de Doctor Who, stalker attitré de David Tennant.

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