L’Atelier des souvenirs, premier roman d’Anne Idoux-Thivet

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L’Atelier des souvenirs est le premier roman d’Anne Idoux-Thivet, qui vient de paraître chez Michel Lafon. A défaut de trouver du travail, Alice prend sa thèse sous son bras et part vivre à la campagne dans la maison de feue sa grand-mère… Où elle dépérit passablement. Jusqu’au jour où elle décide de se mettre à son compte pour animer des ateliers d’écriture.

Une décision qui va chambouler sa vie en l’emmenant à la rencontre de Germaine, Suzanne, Lucien et bien d’autres, joyeux pensionnaires des maisons de retraite dans lesquelles elle se retrouve en mission. Et au fil des ateliers d’écriture, elle va découvrir que les anciens n’ont pas dit leur dernier mot…

Au pitch, ça partait bien. Bon sang que ça partait bien cette histoire ! Ça semblait original, drôle, sensible. Mais voilà, la mayonnaise ne prend pas suffisamment. Dans cette histoire à la Gavalda, il manque un je-ne-sais-quoi. Pourtant, ils sont sympathiques ces petits retraités qui envahissent la vie d’Alice de leurs souvenirs et de leurs initiatives farfelues. Et justement on voudrait en savoir plus sur eux, plonger un peu plus loin dans leurs parcours, que l’on ne fait qu’affleurer finalement. Au lieu de retourner toujours vers Alice qu’on a plutôt envie de secouer. D’ailleurs il est peut-être là le problème de cette histoire : le manque d’adversité. Alice, je ne suis pas parvenue à m’y attacher car elle n’a pas vraiment de problème. Son seul problème, c’est d’oser s’ouvrir et se lancer.

L’alternance entre les temps de narration et les écrits divers (souvenirs, lettres, journaux intimes) aurait dû apporter à L’Atelier des souvenirs la touche de peps qui lui faisait défaut. Mais au contraire la trop grande diversité des supports et des émetteurs donne une impression de fouillis. Certains écrits lancent des pistes, font progresser l’action, offrent une pause poétique agréable, tandis que d’autres sont inutiles.

L’Atelier des souvenirs comporte cependant de belles idées et de jolis moments d’émotions, comme le personnage de Lucien qui est sans doute le plus attachant de tous. Ou Germaine avec son sacré caractère. Mais beaucoup d’idées ou de pistes narratives sont lancées sans être vraiment nourries par la suite, alors qu’elles étaient porteuses.

On a comme l’impression parfois qu’Anne Idoux-Thivet avait trop d’idées pour chacun de ses personnages et n’a pas pu choisir… De la même façon qu’on pressent le potentiel humoristique de certains personnages sans qu’il ne soit totalement révélé.

L’Atelier des souvenirs est une très belle idée de roman, pleine de bienveillance, qui aurait pu être le parfait feel-good book, mais qui se lit sans plus marquer les esprits, faute d’être totalement abouti dans son propos.

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