Notre modeste hommage à Jean d’Ormesson

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Jean d’Ormesson, grand écrivain, membre de l’Académie Française depuis 1973, nous a quitté. Lui et son franc sourire. Sa carrière d’écrivain est quasi parfaite et ferait pâlir d’envie tout jeune auteur qui a envie de se lancer. D’ascendance aristocratique, son élégance naturelle ne l’a jamais empêché d’avoir une certaine proximité avec les gens, y compris dans ses nombreuses interviews, qu’il ne boudait pas. Avec lui, ce n’est pas seulement un homme qui disparaît, mais une partie de la culture française.

La famille d’Ormesson prend ses racines loin dans la noblesse depuis le XVIè siècle. Parmi ses illustres ancêtres, on compte le juge Olivier Lefèvre d’Ormesson, qui fut disgracié à la suite du procès de Nicolas Fouquet. C’est donc logiquement dans un château, celui de Saint-Fargeau, que Jean Bruno Wladimir François de Paule Lefèvre d’Ormesson voit le jour, en 1925.
C’est grâce à son livre La Gloire de l’Empire, publié en 1971, qu’il obtient le Prix de l’Académie Française. Malgré ce parcours et ces origines prestigieuses, « Jean d’O. » n’en est pas moins un homme sensible, avenant, presque familier et qui ne montre jamais le moindre mépris pour autrui. Bien au contraire, il pourrait être le bon ami de n’importe qui. C’était tout simplement mon Académicien préféré, l’air toujours jeune malgré ses 90 ans. Il n’hésitait pas à annoncer sa propre mort qu’il sentait approcher, mais toute en franchise et en sérénité, ne s’arrêtant jamais de célébrer la vie qu’il adorait par-dessus tout. Avec Jean d’O., c’est bien une partie du patrimoine français qui disparaît. D’Ormesson avait une classe, une très grande classe, qui peut certes passer pour désuète, mais qui est restée jusqu’au bout touchante et forte.
« L’éternel jeune homme » est l’auteur d’un livre posthume qui paraîtra en février 2018 chez Gallimard : Et moi, je vis toujours. Ironique, me diriez-vous? Pas tout à fait. Quand le talent est là, il est immortel. Et même si d’Ormesson lui-même jugeait l’immortalité particulièrement horrible, il poussait toujours les autres à continuer de vivre, même si c’est parfois dur !

Jean d’Ormesson

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