Golem, roman graphique futuriste

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Golem vient de paraître chez Glénat Comics. Ce roman graphique a été pensé et élaboré par l’artiste LRNZ, de son vrai nom Lorenzo Ciccotti. L’auteur porte en lui ce magnifique projet depuis l’adolescence. On plonge sans retenue dans son univers scientifique et futuriste qui ne manque pas de percées de pure poésie.

601 GOLEM T01[BD].inddRome, 2030. L’Italie fait partie de la zone Eurasia et la population est comblée (abrutie ?) par les nouvelles technologies qui formatent sa vie et répondent aux besoins qu’elles créent. Dans cette pseudo-démocratie aux allures de régime totalitaire endormant les masses à grands renforts de slogans publicitaires, le petit Sténo ne parvient pas à dormir, son sommeil étant peuplé de cauchemars.

Un groupe de terroristes attaque le régime et prône une vie plus saine : le Shorai. Sténo est épris de Rosabella, la fille d’un membre influent du gouvernement. Un jour, en rentrant avec sa mère en voiture de l’école, il assiste à une tentative d’enlèvement de Rosabella et de son père par le Shorai. Il va intervenir et se retrouver mêlé à une rébellion qui le dépasse et où il pourrait avoir un rôle à jouer bien plus important qu’il n’y paraît.

Ce qui frappe dans Golem, c’est surtout la beauté des dessins. On pense particulièrement aux cauchemars haut en couleurs de Sténo, troublants et effrayants. Les personnages sont aussi tous plus jolis et charismatiques les uns que les autres, avec de grands yeux d’inspiration japonaise. Les effets de matière du papier sont aussi un plus.

Extrait de Golem

Extrait de Golem

Le monde futuristique dépeint, envahi par les technologies et la consommation de masse, la publicité s’invitant jusqu’au miroir de la salle de bain, fait froid dans le dos et sonne étrangement de l’ordre du possible. On jubile et on apprécie de suivre cette rébellion se servant elle-même des technologies mais à bon escient et sans arme.

L’histoire de Golem n’est pas d’une immense originalité et le dénouement parait rapide et simple, mais on suit avec plaisir les mésaventures du groupe. Si on est attendri par Sténo et Rosabella, on n’a pas vraiment le temps de s’attacher, ni d’ailleurs de les différencier clairement, aux membres du Shorai. Le tout parait trop manichéen pour convaincre complètement.

Ces défauts sont largement compensés par la beauté du trait et la poésie de l’ensemble. On se prend nous-aussi à rêver aux futurs possibles…

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